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03 Sep 07:31

Feed 2 Email - Your favorite RSS feeds by email!

by FrancoisMagnan

Convert RSS to email. An easy way to get your favorite RSS feeds sent to your email inbox.


FrancoisMagnan's insight:
Un outil qui permet de façon très simple de recevoir dans sa boîte mail des flux RSS (ce que permet déjà des clients mails comme Outlook ou, la dernière fois que j'ai pu le tester, Thunderbird) mais cet outil permettra de recevoir les flux dans Gmail.
Il pourra intéresser des gens qui ont peu de flux et ne veulent pas s'encombrer d'un outil supplémentaire. Ca peut servir, par exemple, pour quelques flux d'informations professionnelles (le flux du site de son entreprise, d'un organisme que l'on veut suivre) et être filtré par les mêmes filtres que l'on a pu faire sur ses mails professionnels.
Bref petit outil pratique si on ne souhaite suivre que quelques flux très stratégiques.

31 Aug 10:50

Spy Commerce.Veille tarifaire en ligne

by Fidel Navamuel

Spy Commerce

Spy commerce est un outil de veille concurrentielle et tarifaire entièrement en ligne qui va intéresser principalement les cyber marchands. Spy Commerce va en effet simplifier et optimiser leur stratégie tarifaire en leur permettant d’installer une veille automatique pour connaitre en temps réel les tarifs pratiqués par leurs concurrents sur des produits identiques ou similaires […]

The post Spy Commerce.Veille tarifaire en ligne appeared first on Les outils de la veille.

31 Aug 10:48

Les Etats-Unis reconnaissent que la NSA a violé la loi

by pintejp

Le gouvernement américain a reconnu, mercredi 21 août, que la National Security Agency (NSA) avait bien violé la loi encadrant la surveillance des communications électroniques entre 2008 et 2011.

Trois documents secrets ont été déclassifiés, notamment une décision de la Foreign Intelligence Surveillance Court (FISC), le tribunal secret chargé de superviser les écoutes et de valider ou rejeter les programmes de la NSA. Celle-ci a mis secrètement fin en 2011 à l’un des programmes de surveillance, jugé illégal car il n’aurait pas été capable de séparer les communications d’étrangers de celles d’Américains.

Quelque 56 000 courriers électroniques de citoyens américains auraient ainsi été récoltés illégalement. La Constitution américaine garantit en effet des mandats individuels dès que la surveillance concerne des nationaux ou des étrangers se trouvant sur le territoire américain.

A lire ici


31 Aug 10:48

Détecter la présence d’une partition chiffrée

by Korben

Si vous vous intéressez un peu à tout ce qui est forensics, vous connaissez probablement TCHunt qui permet de localiser des partitions et conteneurs Truecrypt sur un disque dur.

Il existe un outil similaire qui s'appelle EDD (Encrypted Disk Detector) et qui contrairement à TCHunt détecte uniquement les partitions chiffrées (et pas les conteneurs) mais qui dispose d'un spectre de reconnaissance plus large puisqu'il détecte les partitions de type TrueCrypt, PGP, Safeboot et Bitlocker.

L'outil se lance sous Windows en ligne de commande et analyse le MBR (Master Boot Record) du disque à la recherche de signatures et de noms de volumes. Les volumes chiffrés détectés seront alors marqués en jaune.

Picture1 Détecter la présence dune partition chiffrée

Dommage qu'il ne permette pas de trouver des conteneurs, cela aurait été parfait. Autre truc qui peut être dérangeant pour certaines âmes sensibles, il faut vous enregistrer sur le site suivant pour recevoir un lien de téléchargement par email.

Photo

31 Aug 09:54

12 services pour créer des emails jetables directement dans Firefox

by FrancoisMagnan

Si vous voulez éviter de donner votre adresse email privée dans les forums ou les newsletters, je vous conseille d'utiliser des adresses jetables, l'extension Bloody Vikings! de Firefox simplifie l'utilisation des adresses temporaires.



31 Aug 09:20

11 milliards de dollars consacrés au déchiffrement des communications aux USA …

by Arnaud Pelletier

1Selon le “budget noir” de la Maison Blanche obtenu par le Washington Post grâce à Edward Snowden, les Etats-Unis consacrent une part importante de son budget de surveillance au déchiffrement des communications. Selon le directeur du Renseignement, “des capacités révolutionnaires” seraient désormais mises en oeuvre pour lire le contenu des communications chiffrées.

[...]

La répartition du budget montre que seulement 4 % est dédié à la “recherche et technologie”, c’est-à-dire au développement de nouveaux algorithmes et outils de déchiffrement. 23 % sont consacrés à la collecte des données, 15 % à leur “traitement et exploitation”, et 14 % à leur analyse.

Par Guillaume Champeau pour numerama.com

En savoir plus :

Source http://www.numerama.com/magazine/26854-les-usa-consacrent-11-milliards-de-dollars-au-dechiffrement-des-communications.html

21 Aug 08:11

RSS Bridge – Retrouvez les flux RSS de Twitter, Google, Flickr, Youtube…etc…

by Korben

De plus en plus de services comme Twitter, Flickr, YouTube, Google Search sont totalement privés de flux RSS. Soit il n'y a plus rien, soit il faut passer par leurs maudites API. Les boites comme Google suppriment les flux RSS pour garder le contrôle sur leur contenu et leurs utilisateurs en forçant ces derniers à passer par le site (pour être tracké ou consommer de la pub). Grâce à ce script, on va pouvoir enfin retrouver ces bons vieux flux RSS.

C'est suite à ce constat que l'ami Sebsauvage a développé RSS-Bridge, un bout de code PHP qui permet simplement de parser les pages des sites pour en sortir un flux Atom, Json, HTML ou texte brut.

Pour le moment, RSS-Bridge supporte les sites :

  • FlickrExplore : Les dernières images de Flickr
  • GoogleSearch : Les résultats de recherche les plus récents de Google. (Google Alert like)
  • Twitter : Recherche twitter grâce à un mot, un hashtag ou un nom d'utilisateur
  • Identi.ca : Recherche de timeline utilisateur sur Identi.ca
  • YouTube : Flux des chaines utilisateur YouTube
  • Cryptome : Les documents les plus récents sur Cryptome.

RSS-Bridge dispose d'un cache, ce qui permet d'éviter de se faire blacklister trop rapidement par les sites. Je pense que même si c'est le cas, en faisant passer le script par une passerelle TOR, vous serez peinard.

Génial non ? Évidemment, si le formatage des pages change, il faut réadapter un peu le script mais si le maintien du code se fait collectivement, ça peut aller très vite.

Pour ceux qui ne sont pas très familiers avec le code, vous pouvez quand même utiliser RSS-Bridge grâce à Arthur qui a mis en ligne une version publique de l'outil de SebSauvage afin que chacun puisse l'utiliser librement.

Merci à eux.

Photo

15 Aug 15:48

Londres : des poubelles qui collectent les données des smartphones font scandale

by pintejp

Des poubelles "intelligentes" mais inquiétantes. Capables de recueillir des données de passants à partir de leurs smartphones, ces poubelles "intelligentes" provoquent un scandale à Londres, où elles sont installées. La collecte de ces informations "doit cesser immédiatement" jusqu’à ce qu’il y ait un débat public sur le sujet, ont insisté lundi 12 août les autorités de la City, quartier financier de Londres. "Nous avons aussi saisi" l’autorité britannique de protection de défense des libertés, ont-elles ajouté.

En savoir plus


15 Aug 14:51

Twitter : générer des flux RSS avec la nouvelle API grâce à Yahoo Pipes

by FrancoisMagnan

Comment générer un "pipe" sur la fonction de recherche avec la nouvelle API de Twitter


14 Aug 11:51

Un robot nouvelle génération protège vos enfants en traquant les pédophiles sur Internet

by pintejp

Afin de piéger les pédophiles, des chercheurs ont créé un robot capable de se faire passer pour une adolescente de 14 ans sur Internet. Elle s’appelle Lolita et elle traque les pédophiles. Explications.

Des policiers espagnols aidés de quelques scientifiques ont mis au point un robot féminin, Negobot, capable de tchater de manière très réaliste avec les pédophiles.

Lire la suite


14 Aug 09:46

XKeyscore : l’outil de la NSA pour explorer toutes les donnees collectées

by pintejp

«Sécurité : Après PRISM et NUCLEON, le Guardian révèle l’existence d’un outil de surveillance massive de la NSA. XKeyscore peut potentiellement fouiller dans toute base de données.Nouvelle semaine, nouveau PowerPoint d’une laideur insoutenable, et nouvelles révélations de l’ampleur des outils du kit du parfait espion de l’omnisciente National Security Agency (NSA), l’agence de renseignement américaine au coeur du scandale PRISM. N’en déplaise aux blasés de la surveillance, qui tempêtent et répètent que tout ça, c’est bien connu et qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil de l’espionnage global via les réseaux de télécommunications depuis Echelon, l’affaire s’apparente de plus en plus à un ‘NSAgate’ et révèle de manière flagrante des agissements, certes connus, mais jamais exposés aussi clairement à ce jour.
Programme d’exploration des données»…

http://www.zdnet.fr/actualites/xkeyscore-l-outil-de-la-nsa-pour-explorer-toutes-les-donnees-collectees-39792915.htm


06 Aug 08:33

Use Google Search as an Online Timer

by Amit

Learn about a simple search command that will let you use Google as an online timer to help you remind of any upcoming tasks.


This story, Use Google Search as an Online Timer, was originally published at Digital Inspiration on 01/08/2013 under Google, Internet
01 Aug 13:14

Quand le GPS va droit dans le mur

by Korben

Grâce à une technique de spoofing GPS, des étudiants chercheurs de l'Université du Texas (Austin) et de l'École d'Ingénieur UT Cockrell en Angleterre, sont parvenus à détourner de sa route un yacht dernier cri.

En effet, pour se diriger sur les mers, le bateau de plus de 60 mètres de long utilise un récepteur GPS. C'est le cas d'ailleurs nombreux bateaux, drones et avions civils.

Ce test, qui s'est déroulé sur la mer Méditerranée et avec l'accord du propriétaire du bateau de 80 millions de dollars, avait pour but de mesurer les capacités du spoofing GPS en conditions réelles et de voir si le système de bord du bateau était capable de détecter l'attaque. Et le résultat est plutôt dramatique puisque les ingénieurs ont réussi à détourner le bateau de sa trajectoire en générant un faux signal GPS.

L'ordinateur de bord n'a pas été en mesure de détecter la supercherie et l'équipage a alors modifié légèrement le cap, pensant se remettre sur le bon tracé.

Le spoofing GPS pose un vrai risque à l'heure où de nombreux véhicules sont semi-autonomes et que l'avenir est à la voiture qui conduit toute seule. Cela touche les véhicules civils, mais aussi militaires puisque l'année dernière, les Iraniens avaient d'ailleurs réussi à faire atterrir un drone américain de la même façon. De plus, le matériel servant à cela est de la taille d'un gros attaché-case surmonté de 2 grosses antennes. Autant dire que ça se planque assez facilement.

Bref, affaire à suivre...

31 Jul 07:55

Faire des calculs arithmétiques et scientifiques via votre navigateur préféré

by Thierry Roget

J’utilise le calculateur intégré dans l’outil de recherche google depuis que ça existe. C’est une façon de calculer toutes sortes de trucs comme le taux de change d’une monnaie (1 euro en dollar us), Pour savoir l’heure (heure), plus précisément l’heure à paris,  pour connaitre la météo (temperature) et pour faire des divisions, des additions et des multiplications voire des formules de math plus compliquée log((sin(5))^2)-3+pi. Exemple  12*5-21/8, franchement c’est trop utile.  Il existe (existait?) google guru qui permettait bien plus, mais qui semble ne plus fonctionner. (encore un service qui disparaît sans même faire de bruit). Maintenant, il existe une autre méthode plutôt sympa expliqué chez  labnol.org. On peut faire des calculs arithmétiques et scientifiques via nos navigateurs respectifs.

Faire des calculs arithmétiques et scientifiques avec Chrome

tapez : Ctrl + Shift + J

Vous allez voir apparaître une fenêtre au bas de votre navigateur dans laquelle vous allez pouvoir taper vos petits calculs.  Comme on peut le voir dans l’animation qui suit (c’est sur l’onglet “Console”).

Faire des calculs arithmétiques et scientifiques   avec Firefox

tapez : Ctrl + Shift + k

Il en va de même avec  les touches : Ctrl + Shift + J  comme on peut voir dans la démo qui suit. 

Ce sont ces petites idées de base qui font la vie d’un internaute plus facile. Bien sûr, c’est un peu tarabiscoté, mais voilà encore une bonne astuce.

Pour des calculs plus complexes, il faudra un peu potasser les formules et ne pas oublier de mettre” math.” en premier dans la syntaxe.

Math.PI
Math.cos(1)
Math.round(6.01)
Math.abs(-3.559)
Math.max(6,7.25,8.12,1)
Math.log(2,9)
Math.tan(2)
Math.sqrt(9)
Math.pow(3,3)

Personnellement, je ne vais pas changer de méthode et je vais continuer à faire mes calculs via la barre de recherche google., mais pour les développeurs qui utilisent les autres outils de développements sur les navigateur,    c’est un truc à retenir. Notez que pour google chrome vous pouvez aussi utliser le raccourci de touche “Ctrl Maj I

L’autre solution bien plus complexe et complète est évidement le moteur de calcul  wolframalpha.com qui fait bien sûr partie des mes outils préférés. Si rien ne vous satisfait, vous pouvez toujours tester d’autres calculateurs en ligne via ma liste.

Bons calculs!

Pour Internet explorer il faut appuyer sur la touche F12 onglet console.

 

Faire des calculs arithmétiques et scientifiques via votre navigateur préféré est un billet de Cocktail Web rédigé par Thierry Roget Mes partenaires www.bluehost.com www.elegantthemes.com www.dreamhost.com

22 Jul 12:03

Le jeu à boire de l’été pour les startups : mypitch :)

by Guilhem Bertholet


Allez, un post un peu plus léger que le dernier en date ici, pour ceux qui vont prendre quelques congés, ou week-ends prolongés, ou apéros un peu moins tardifs que le reste de l’année.

C’est très simple : cela se joue à partir de 3 (2 aussi, mais on s’ennuie vite), et il n’y a besoin que d’un smartphone. Idéalement, même une tablette.

1. allez sur cette page : Elevator Pitch

2. à tour de rôle générez un nouveau « pitch »

3. celui qui doit jouer bénéficie de 30 secondes de réflexion

4. il a ensuite 30 secondes pour pitcher sa startup

5. les autres notent les points ainsi :

 

  • +1 point si la startup a un nom
  • +1 point si le besoin auquel la startup répond est bien expliqué
  • +1 point s’il y a un exemple de use case précis
  • +1 point si l’on perçoit le business model
  • +1 point si une exit potentielle est mentionnée
  • +1 point s’il y a des éléments de plan d’action
  • -1 point pour chaque détection de bullshit trop visible (nombre de -1 non limité)
  • -1 point à chaque fois qu’il y a plus de 2 secondes d’hésitation ou de silence

Y’a plus qu’à jouer !
Pour ce qui est de boire, je vous laisse trouver vos propres règles. Le mieux, au final, c’est de boire quand on en a envie ;)

Bon jeu :)
(PS, n’hésitez pas à soumettre des idées de « morceaux » à rajouter dans la moulinette pour faire un prochain extension pack, ou à proposer vos améliorations des règles :) Similar Posts:

19 Jul 14:55

Google dépose le mot « Glass »

by Korben
Sébastien Montaufier

La folie de la propriété intellectuelle ^^

Dans le business, tous les coups sont permis. C'est ce que nous enseigne Google qui a déposé le mot "Glass" (Lunette) le 26 juin.

Oui, tout comme Facebook avec le mot "Face", Google est donc le propriétaire du terme générique Glass. Cela signifie que tout ce qui a vaguement un rapport avec l'informatique, la mobilité, ou Internet et qui comporte le mot Glass dans son nom, est maintenant soumis au bon vouloir de la firme américaine.

La première société à en faire les frais est italienne et s'appelle GlassUp.

Son projet ? Des lunettes connectées moins chères que les Google Glass, sans appareil photo, avec plus d'autonomie et le tout sous financement participatif.

Ce n'est encore qu'au stade de prototype et pourtant, GlassUp est déjà en procès avec Google pour ces histoires de nom "Glass".

Dingue non ?

Une procédure d'annulation de ce dépôt ridicule a été lancée, mais je doute qu'elle aboutisse. Du coup si vous aviez un projet qui se rapproche de près ou de loin à des lunettes connectées, vous allez devoir opter pour un autre nom.

Comment dit-on "binocle", "monocle" ou "lorgnon" en anglais déjà ?

19 Jul 11:59

Le Business Plan est-il un tueur d’entrepreneurs ? Voici son procès à Pro’crea

by Jérôme HOARAU
Sébastien Montaufier

Un façon original de défendre une idée ^^

Comme je vous le précisais dans un précédent article, je suis intervenu pour le Congrès Pro’Créa 2013 à Montpellier sur le thème des alternatives au plan d’affaires (ou business plan). L’objectif de ce congrès : juger le Business Plan à travers un procès. Si le Business Plan est coupable de ne pas aider l’entrepreneur, on le brûle.

L’a-t-on brûlé ?

La réponse plus tard dans cet article, car avant j’aimerais vous raconter le déroulé de l’évènement d’après mon expérience.

Montpellier : une ville dynamique et ensoleillée

Cela a été ma première impression à mon arrivée dans cette ville. Habitant à Paris mais étant originaire de l’Ile de la Réunion, cette ville m’a rappelé de beaux souvenirs : du soleil, des sourires, la mer pas trop loin (on ne la voyait pas non plus depuis le centre). Je m’y suis tout de suite senti bien. Je me suis presque surpris à m’imaginer créer une startup là-bas, d’autant plus que cette région semble être très tournée vers l’entrepreneuriat.

J’ai été très bien accueilli. D’ailleurs je remercie encore Yann Papastratis de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat du Languedoc-Roussillon pour son accueil et pour son engagement pour ce bel évènement.

A mon arrivée sur les lieux, j’ai pu rencontrer les autres conférenciers pour notre atelier dédié aux Alternatives du Business Plan :

  • Franck LOUESDON, membre d’Elton-Pickford / Cabinet spécialisé en innovation de modèles économiques et notamment en Business Model Canevas
  • Laurent SOL, responsable du département Acquisition Cession Création de PROFIL EMPLOI (groupe Ressource & Performance) qui a créé son propre outil pour coacher les entrepreneurs et leur business model
  • Alain WEGMANN, professeur à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, co-fondateur de la méthode SEAM (une approche systémique et pragmatique de l’entrepreneuriat)
  • Olivier WITMEUR, professeur d’entrepreneuriat à la Solvay Brussels School of Economics and Management de l’Université libre de Bruxelles

L’ambiance est très détendue et nous sommes tous confiants de la bonne synergie qu’il y aura pendant notre intervention. Le groupe décide que ce sera moi qui interviendra le premier dans cet atelier et qui représentera le groupe en tant que témoin pour le procès pour le lendemain. Après cette phase de contact autour d’un café sous le soleil méditerranéen, nous allons dans la très belle salle de conférence pour la plénière d’ouverture de ce congrès dédié au plan d’affaires.

La plénière d’ouverture : le ton est donné avec Claude Ananou

 

procrea2013-1

Plénière d’ouverture du congrés Pro’crea 2013 à Montpellier

Si je vous dis « conférence d’ouverture de congrès », quels sont les mots qui vous viennent à l’esprit ? Pour ma part, c’est souvent le mot « ennuyeux » qui revient. Mais à ma grande surprise, j’ai trouvé les discours très stimulants, intéressants et ludiques pour cet évènement !

Voici les intervenants qui ont animé cette première étape :

  • André SYLVESTRE, Président de la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat Languedoc-Roussillon et entrepreneur
  • Bernard FOUCADE, Président de la CCI Languedoc-Roussillon
  • Claude ANANOU, maitre d’enseignement à HEC Montréal, Président de Kiosk Prestige et du Groupe Média Kit et membre du conseil d’administration de la Fondation de l’entrepreneurship du Québec
  • Fabrice BAILA, dirigeant de Pme Invest et Business Angel
  • Stéphane CHEMOUNY, Président et fondateur de la société Intrasense SA / Editeur de logiciel pour la visualisation et l’analyse d’images médicales
  • Dominique MENTHA, Directrice Recherche Développement et Professionnalisation à l’APCE (Agence pour la Création d’Entreprises)

Le débat est déjà initié sans transition avec Claude Ananou, qui nous fait un vrai « show » pour attirer notre attention sur le fait que le Plan d’Affaires est un tyran qu’il faut détruire.

Voici sa présentation PowerPoint qui parle d’elle-même :

Selon Claude Ananou, :

« Le plan d’affaires a pour origine les plans soviétiques. L’URSS a en effet inventé un système de planification de son économie qui consistait à créer des plans industriels sur 5 à 10 ans. Ce système a ensuite été repris par les  nations occidentales comme la France pour enfin être adopté par les grandes entreprises suite à la crise pétrolière des années 70. Un monde de moins en moins prévisible et le développement de l’informatique facilite l’émergence de cette nouvelle pratique que connaissent peu les entrepreneurs à l’époque.

Le Business Plan est une réponse à un besoin des banquiers : rassurer les acteurs financiers en faisant comme les grandes entreprises. Mais cette pratique n’est pas naturelle pour un entrepreneur qui vit son aventure au jour le jour, plutôt que de « gaspiller » de son précieux temps à prévoir l’avenir sur 5 ans. D’ailleurs, il n’existe pas d’études qui prouvent que faire un Business Plan augmente la probabilité de réussite d’une entreprise. L’important n’est pas la voiture de course, mais le pilote qu’il y a à l’intérieur : l’humain doit passer au centre. »

Claude Ananou promeut l’entrepreneuriat du sens, basé sur le Pourquoi (qui correspond tout à fait à ma vision avec le Réflexe Pourquoi que vous pouvez recevoir par mail), plutôt que sur le Comment (le Business Plan). C’est sur cette vision centrée sur l’humain qu’il a bâti son approche SynOpp, créer une entreprise sans Business Plan.

J’ai eu la chance de l’interviewer et je prépare en ce moment un article détaillé sur sa méthode de formation à l’entrepreneuriat (à travers son approche Synopp).

C’est dans cette dynamique que le congrès démarre, avec d’un côté les « pro » Business Plan, et de l’autre les « contre » qui s’affronteront pendant le grand procès du lendemain.

Notre atelier sur les alternatives au Business Plan

L’évènement a été l’occasion de présenter 6 ateliers avec différents intervenants. Pour avoir plus d’informations sur les différents ateliers, vous pouvez visiter le site du congrès.

Dans cet article, j’aimerais vous détailler le contenu de notre présentation sur les alternatives au Plan d’Affaire.

Voici la vidéo de notre atelier :

Je prends la parole à partir de 2min10

Lors de mon intervention, j’ai présenté la manière dont j’entreprends : avec simplicité et sens. Pour cela j’ai créé mes propres outils qui me sont utiles au quotidien et que j’enseigne en école de commerce et dans des ateliers avec des professionnels. Les abonnés à ma newsletter reçoivent gratuitement mon guide sur le Réflexe Pourquoi. Si vous voulez les rejoindre, vous pouvez vous inscrire en remplissant le formulaire ci-dessous :







Business Model Canevas par Franck Louesdon

Suite à mon intervention, ce fut au tour de Franck Louesdon de prendre la parole (vers 13min37). Il parla alors du Business Model Canevas comme un puissant outil de questionnement et de vision pour son entreprise, mais aussi pour son produit. Cet outil permet de :

- définir un langage commun entre les membres de l’équipe entrepreneuriale

- de tester des hypothèses

Il s’agit d’une approche globale centrée sur le client pour l’entrepreneur.

Pour plus d’informations sur le Business Model Canevas, vous pouvez lire mon article détaillé sur le sujet, mais aussi lire mon expérience du Startup Weekend qui repose entre autre sur l’utilisation de cet outil. Enfin j’ai pu trouver l’interview intéressante du professeur Philippe Mouricou de France Business School à ce sujet : Philippe Mouricou vous dit tout sur « Business Model : Nouvelle génération ».

Voici un slideshare détaillé sur ce thème :

La méthode SEAM par Alain Wegmann

Cette méthode repose sur la pensée systémique et le pragmatisme. Je me suis beaucoup intéressé aux systèmes complexes. J’ai d’ailleurs réalisé la vidéo ci-dessous sur le sujet :

Si cette approche est très intéressante pour analyser et comprendre une entreprise ou un marché, elle reste peu « pratique » lorsqu’il s’agit d’agir et d’entreprendre (en tout cas c’est ce que j’ai retenu de mon expérience personnelle). En effet, la complexité peut s’opposer à la simplicité et donc à l’efficacité. Lorsque j’ai pris connaissance de cette méthode SEAM, j’ai alors eu « peur » de tomber dans cette complexité…

Mais Alain Wegmann à partir de 36min, m’a démontré le contraire en montrant que sa méthode repose en grande partie sur du concret et du pragmatisme. Elle va consister à étudier une situation complexe en la rendant avec pédagogie concrète à travers des croquis et des photos. Cela donnera ça par exemple :

 

 

(ce sera plus explicite et facile à comprendre en regardant la vidéo)

La méthode SEAM est une méthode qui aide l’entrepreneur(e) a mieux comprendre la réalité pour mieux innover en ressentant les émotions. Cette méthode peut-être utilisée chez TradeYourMind, un exposant de ce congrès.

La méthode NOVAE par Laurent Sol

Cette méthode reposant sur le Business Model Canvas a été développée par Laurent Sol. Il nous présente cet outil à partir de 24:20 dans la vidéo. NOVAE est l’acronyme de Nouvelle Organisation pour la Valorisation et l’Accompagnement de l’Entrepreneur et a pour objectif de mettre l’entrepreneur(e) au centre. Cette démarche repose sur 3 grandes étapes :

- diagnostic du ressenti de l’entrepreneur(e)

- diagnostic de son parcours

- construction de son plan d’actions

Il a pu développer un outil qui sert de support au diagnostic et à l’accompagnement de l’entrepreneur.

La conclusion par Olivier Witmeur

Olivier Witmeur a coordonné cette conférence et a réalisé une conclusion très intéressante : le Business Plan a des alternatives mais qui ne sont pas toutes adaptées à tous les entrepreneurs. Chaque personne doit trouver les outils qui lui conviennent le mieux pour entreprendre. Il propose sa conclusion à partir de 48:58.

Voici les 4 points à retenir de cet atelier sur les alternatives au Business Plan :

  1. L’entrepreneuriat ce n’est pas écrire puis exécuter un plan d’affaires
  2. Chaque outil a ses adeptes et ses limites
  3. Lorsqu’on fait un plan d’affaires, est-ce un souhait ou une contrainte ?
  4. Il n’y a pas vraiment de bons ou de mauvais outils, tout dépend de la manière dont nous les utilisons

Je crois que tout a été dit dans ces 4 points.

Le procès du plan d’affaires

Et voilà la partie à la fois la plus instructive et la plus « fun » du congrès. Je tire mon chapeau aux organisateurs qui ont fait preuve de créativité en évènementiel. Afin de trancher si l’on doit brûler ou pas le plan d’affaire, un procès a été organisé.

Je vous conseille absolument de la regarder, autant pour le contenu qu’elle apporte mais aussi pour passer un bon moment : l’humour fuse dans tous les sens !

Voici les différents participants de ce procès :

Yann Papastratis et Marie-Helene Girbau-Grimoin

Yann Papastratis et Marie-Helene Girbau-Grimoin, représentant respectivement la Chambre des Métiers et la Chambre de Commerce du Languedoc-Roussillon, ont admirablement organisé cet évènement Pro’créa. Ils se chargent également de l’animation et de l’orchestration de ce procès.

Alain Fayolle - Professeur et Directeur du centre de recherche à l'EM Lyon, rédacteur en chef de la Revue de l'Entrepreneuriat et d'Entreprendre & Innover

Alain Fayolle, Professeur et Directeur du centre de recherche à l’EM Lyon, rédacteur en chef de la Revue de l’Entrepreneuriat et d’Entreprendre & Innover, endosse la responsabilité de présider ce procès en tant que juge. Ce choix n’est pas anodin car il est à la fois une personne emblématique dans le monde de l’entrepreneuriat en France et a un point de vue « neutre » sur le Business Plan. Il introduit et conclut cette séance et est le maître du temps.

Sa première intervention commence à 4:35.

Maître d'enseignement à HEC Montréal, Président de Kiosk Prestige et Groupe Média Kit et membre du conseil d'administration de la Fondation de l'entrepreneurship du Québec

Claude Ananou, Maître d’enseignement à HEC Montréal, Président de Kiosk Prestige et Groupe Média Kit et membre du conseil d’administration de la Fondation de l’entrepreneurship du Québec, a quant à lui joué le rôle de Procureur Général. Son objectif : brûler le Business Plan.

Il prend la parole tout au long du procès, mais fera deux tirades à 10:10 et une dernière à 1:34:55.

Directrice du Business Innovation Center (BIC) de Montpellier

Catherine Pommier, Directrice du Business Innovation Center (BIC) de Montpellier, est l’avocate de la défense : elle doit sauver le Business Plan.

Comme Claude Ananou, elle prendra régulièrement la parole pendant ce procès mais avec deux tirades importantes à 15:25 et à 1:38:30

 

 

Responsable de la Pépinière de La Courneuve et directeur adjoint de la MIEL

Thomas Guyon, Responsable de Pépinière, directeur adjoint de la MIEL et blogueur en entrepreneuriat, est témoin pour ce procès : il pense qu’il faut condamner le Business Plan. Il est intervenu pendant l’atelier sur « Le plan d’affaires, incontournable pour les structures, est-il un réel facteur clef de succès ?« .

Son intervention commence à 19:00.

Directeur de Via Innova Pépinière d'entreprises innovantes

Pierre Alzingre, Directeur de Via Innova Pépinière d’entreprises innovantes est témoin pour la défense. Selon lui le Business Plan est important pour entreprendre.

Il est intervenu pendant l’atelier « Le plan d’affaires, pour tous et dans tous les cas ?« .

Son intervention commence à 32:56.

 

Président fondateur de la société Compart SAS et membre du comité scientifique de FinanceforEntrepreneurs

Jean Sauttreau, Président fondateur de la société Compart SAS et membre du comité scientifique de FinanceforEntrepreneurs a une vision à contre courant du Business Plan du point de vue des financiers : c’est la personne qui compte, et pas le papier.

Il a fait un témoignage pendant l’atelier   »Comment les financeurs se servent-ils du plan d’affaires ? L’exigent-ils toujours ?« .

Son intervention commence à 44:02

 

Président de la société Metafora Biosystems

Luc d’Auriol, Président de la société Metafora Biosystems, est un serial entrepreneur dans le domaine très pointu de la biologie. Son activité lui a imposé de faire de grosses levées de fonds et donc, de gros Business Plans…

Il a participé à l’atelier « Le plan d’affaires, pour convaincre ou se convaincre ? Pour informer ou s’informer ?« 

 

Coach soft skills et entrepreneuriat

Moi :-)

Pour cette occasion je défend les alternatives du business plan, je suis donc dans l’accusation pour ce procès.

Mon intervention débute à 01:09:58

 

Chef du service création et reprise d'entreprises à la Région Languedoc-Roussillon

Kathya Rousson, Chef du service création et reprise d’entreprises à la Région Languedoc-Roussillon, témoigne en faveur du Plan d’Affaires. Elle a l’habitude d’accompagner les entrepreneurs et se sert de cet outil pour échanger et conseiller.

Elle a participé à l’atelier « Le plan d’affaires, incontournable pour les structures, est-il un réel facteur de succès ?« 

Son intervention commence à 01:22:38

Le juge Alain Fayolle introduit la séance et passe la parole au procureur général et à l’avocate de la défense. Par la suite, Claude Ananou et Catherine Fayolle interrogeront les témoins (1 témoin par Atelier). A la fin de la séance, les membres du jury votent pour ou contre le Plan d’Affaires. Si la Défense gagne, alors le Business Plan n’est pas brûlé. En revanche, si l’accusation l’emporte, alors le Business Plan sera brûlé sur la scène…

Le verdict ?

Le verdict est livré a 1:53:20 par le jury… et sa décision, à 5 voix contre 1, innocent.

Le Business Plan est donc sauvé, il ne sera pas brûlé.

Les rencontres

Cet article touche presque à sa fin. J’aimerais en effet avant de vous quitter parler des rencontres que j’ai pu faire.

Commençons tout d’abord avec les autres intervenants de mon atelier, je suis ravi d’avoir pu partager cette expérience, ce qui m’a permis d’apprendre beaucoup de choses également.

J’ai été super content d’avoir échangé avec Claude Ananou pour de vrai. Depuis nous gardons contact et je vais prochainement publier un billet sur son approche de l’entrepreneuriat et vous dévoiler ses secrets qu’il enseigne à HEC Montréal :-) . Merci encore à lui pour le temps qu’il me consacre.

J’ai eu la chance de discuter avec Alain Fayolle aussi, ce qui est très valorisant lorsque l’on baigne dans le monde de l’entrepreneuriat.

Lors de la soirée au bord de la Méditerranée organisée par Pro’créa (j’ai hésité à en parler en détail dans l’article, mais il est déjà assez long comme ça), j’ai beaucoup échangé avec Martine Viguier, une entrepreneure engagée dans l’entrepreneuriat féminin. Ces échanges ont été très enrichissants !

J’avais déjà croisé Thomas Guyon sur Paris, mais c’est vraiment à travers Pro’créa qu’on a commencé à bien discuter. Depuis nous collaborons pour l’organisation d’un évènement entrepreneurial prochainement. Je vous en dirai plus dans les prochains articles.

Enfin, j’ai beaucoup sympathisé avec deux entrepreneurs (Hervé Dufau et Thierry Brunet) qui lancent leur nouvelle Startup : Jiminy.fr, un outil de pilotage quotidien pour l’entrepreneur individuel. Je les ai interviewés en vidéo :

 

Voilà, ce fut un long article mais il me tenait beaucoup à coeur. J’espère que vous avez apprécié mes interventions. En tout cas c’est une activité qui me plaît énormément et je pense que vais en faire de plus en plus régulièrement. Si vous souhaitez que j’intervienne pour un de vos évènements, vous pouvez me contacter sur jerome(@)pourquoi-entreprendre.fr (sans les parenthèses).

Informations sur l'auteur

Jérôme HOARAU
Jérôme HOARAU
Fondateur de Pourquoi entreprendre . Je suis l'auteur du livre l'aventure Entrepreneuriale , un guide entrepreneuriat . Je suis formateur en soft skills sur creapreZent .

Cet article Le Business Plan est-il un tueur d’entrepreneurs ? Voici son procès à Pro’crea est apparu en premier sur Pourquoi Entreprendre.

19 Jul 11:15

Download Google Maps Offline on your iPhone and iPad

by Amit

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Digital Inspiration @labnolThis story, Download Google Maps Offline on your iPhone and iPad, was originally published at Digital Inspiration on 18/07/2013 under Google Maps, IPad, IPhone, Software.

19 Jul 11:10

Drone Hunt

by Korben
Sébastien Montaufier

Une solution efficace contre la surveillance par drones ^^

Afin de lutter contre la société de surveillance, le maire de la petite ville de Deer Trail (546 habitants) dans le Colorado (États-Unis), envisage de vendre des permis pour descendre les drones qui survoleraient la commune.

Chaque drone descendu rapporterait à son tireur une centaine de dollars de récompense. Cette mesure vise principalement les drones gouvernementaux qui seraient tentés de faire de l'espionnage de citoyen américain. C'est d'ailleurs déjà le cas...

Moi j'aime bien les drones... Quand ils sont utilisés pour faire de la photo de paysage, pour couvrir une manifestation, ou pour larguer des bombes à eau sur la tronche des voisins... Mais quand ils sont utilisés à mauvais escient, les flinguer me semble être une bonne option.

Cette proposition sera votée le 6 août et pour devenir chasseur de drone, vous devrez avoir au moins 21 ans, être capable de lire et de comprendre l'anglais et de tirer uniquement avec du calibre de 12 maximum.

Comme vous le supposez peut être, je doute qu'un jour, l'un des habitants de Deer Trail fusille un drone en plein vol, mais une chose est sûre, la mesure est dissuasive et il est fort à parier que les gugusses du FBI y réfléchiront à 2 fois avant d'envoyer au-dessus de la ville un joujou qui coute plusieurs milliers de dollars.

Reste plus maintenant qu'à étendre le concept aux autres villes américaines.

18 Jul 11:17

Post-mortem – naissance, vie et mort de ma startup — #fail

by Guilhem Bertholet


[Attention, long article, donc long temps de lecture à prévoir - mettez-vous dans de bonnes conditions pour l'apprécier ou prévoyez une lecture ultérieure !]

TL;DR En partant il y a presque 2 ans de l’incubateur HEC pour lancer une startup (sans encore en avoir l’idée fondatrice), je ne m’imaginais évidemment pas, 18 mois plus tard, m’être planté de manière aussi belle et « classique », perdant au passage un ami, de l’argent, la confiance de certains dans mon réseau, et quelques petits bouts d’égo. Cet article revient en détails sur le déroulé du projet, partage certains documents internes qui montrent les évolutions et pivots ainsi que quelques-unes de nos façons de travailler (et documente ainsi le démarrage, la vie et la mort d’une startup de manière assez transparente, ce qui me semble assez rare), et tente ensuite de mettre des mots — de mon point de vue personnel donc très subjectif — sur les leçons que j’en retire.

A titre personnel, l’expérience a été certes compliquée, mais surtout super riche en apprentissages et forte en ambition. On sait en se lançant que ça peut mal se passer, et on met toute son énergie pour qu’une fin de type « fail » n’arrive pas. Parfois, ça ne marche pas, pour tout un tas de raisons… Reste que les entrepreneurs vivent pour ces moments passés à essayer de réinventer un petit coin du monde et que quelle que soit l’issue, il faut célébrer le fait d’avoir essayé ! :)

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Il y a un peu plus d’un an et demi, je quittais l’incubateur HEC, tirant quelques leçons de mon expérience de 3 années, et me lançant à nouveau dans l’aventure entrepreneuriale : créer sans idée, avec un peu d’argent, du temps devant moi, et un début d’équipe. Et puis surtout l’expérience d’avoir vécu avec près de 100 projets de startups, certains connaissant une croissance violente et une réussite hors norme, d’autres étant dans des situations plus compliquées : rythme de croisière non atteint, engueulades entre associés, difficultés à lever des fonds, produit qui ne sort pas, démarches commerciales reportées, pivots successifs…

J’avais également pu, pendant trois années, étoffer mon carnet d’adresses, comprendre quelques schémas de réussite, m’améliorer aussi sur tout un tas de points (pitching, compréhension des modes de financement, connaissances des technos, maîtrise de tout un tas d’outils SaaS que déjà je m’amusais à tester, analyse fine de beaucoup de business models, travail autour des métrics, …), bref autant de sujets que j’avais traités en parallèle sur ce blog entre septembre 2008 et septembre 2011.

Sur le papier, tout va alors bien.

Et en tout cas, on ne peut pas dire que je découvre le monde des startups : je sais a priori à quoi m’attendre. 18 mois après, pourtant, on ne peut pas voir dans mon aventure de startup autre chose qu’un bel “échec”. Bref, je me suis planté, et en beauté.

Ayant toujours prôné ici la transparence sur cette phase qui fait – elle aussi – partie de la vie des entrepreneurs, je vous livre donc ici ma propre version de l’aventure et des leçons que j’en retire. N’y voyez donc qu’un seul des points de vue qui ne permet donc pas sans doute de comprendre la globalité de l’histoire. J’ai tâché d’être le plus objectif dans ma subjectivité, en romançant le moins possible les différentes étapes (même si forcément avec près de 2 ans maintenant depuis le début c’est compliqué de ne pas faire une part de Story Telling), telles que je les ai vécues, et en reprenant (moment assez spécial d’ailleurs d’archéologie dans mes emails, dropbox et Google Drive) les échanges et docs que nous avons pu avoir sur la durée.

Si j’essaie d’être transparent, c’est aussi évidemment pour moi : pour essayer de me rappeler que quels que soient l’étendue de son réseau, son “expertise” dans un sujet précis, sa visibilité dans l’écosystème, les mentors que l’on peut avoir, on n’est jamais à l’abri de se planter, et que ça fait mal, qu’on y laisse des plumes. Si je n’ai pas l’impression de ne plus avoir eu les pieds sur terre – j’étais le premier à dire autour de moi que rien n’était gagné, loin de là – reste que pas mal de personnes m’avaient mis en garde sur quelques aspects du projet – notamment sur les termes de notre association (et par conséquent de la répartition du capital) – je me suis pris quelques gamelles et j’ai loupé pas mal de choses.

Fail early, fail fast, fail often... ce n’est pas si bête que cela… mais ça fait tout de même bien ch*** quand ça arrive, et prendre un mur n’est jamais bon, ni pour l’égo, ni pour le moral, ni pour les finances, ni pour son entourage direct.

Bref, je me suis planté, et les quelques lignes ci-dessous sont là pour essayer d’éclairer ce plantage et de le raconter : gageons que ça pourra en aider certains — sachant que l’aventure est tout de même géniale et que pour rien au monde je ne l’enlèverais de mon parcours !

 

La boite que l’on aurait dû monter.

Avant de voir ce qui n’a pas fonctionné comme je l’aurais voulu, je pense qu’il est intéressant, de revenir assez rapidement sur ce que nous voulions faire. Ne serait-ce que pour la mémoire de ce projet et des années futures où je repasserai par ici, comme je l’ai fait dans mon post-mortem précédent… Cela m’évoque l’image de poupées russes, où chaque nouvelle aventure est encore un peu plus passionnante que la précédente et contient tous les enseignements, contacts, erreurs, apprentissages, réflexes business… retirés de ce que l’on a fait avant.

Avant que je ne débranche la prise de la startup donc, nous travaillions à aider les entreprises à passer aux logiciels SaaS : que ce soit en essayant de comprendre comment tout ce petit monde marche, en promouvant des logiciels intéressants (ces deux premiers points étaient traités par WeLoveSaaS, dont j’ai déjà parlé ici), ou que ce soit en essayant de mettre un peu d’ordre dans la pagaille qu’est devenu leur “parc logiciel” (savoir qui utilise quoi, permettre à chacun de trouver le bon logiciel, avoir un moteur de recommandation…).

Cette “seconde” partie de notre projet était en réalité la plus grosse, puisqu’il s’agissait là d’un logiciel (SaaS, of course), nettement plus ambitieux (business-wise et tech-wise) que WeLoveSaaS, qui était lui en réalité un side-project destiné à être notre plan marketing et à assurer notre relation avec les éditeurs.

Vous trouverez ci-dessous les principaux documents qui représentaient notre projet au moment où nous avons arrêté. Et dans les lignes encore d’après (partie “calendrier des faits”) les versions précédentes, des docs de travail, des docs internes, des morceaux de méthodo… je me dis que ce n’est pas si facile de trouver des cas de startups qui livrent autant de choses aussi peu de temps après et l’idée du partage “total” m’intéresse bien, en soi. N’hésitez pas à les parcourir, les télécharger, les critiquer, vous appuyer dessus pour avoir une idée de comment vous lancer dans les vôtres… Pas d’ambition ici de montrer un « modèle » quelconque ou de donner des leçons évidemment, donc ne prenez pas tout au pied de la lettre :)

Nous étions donc en train de lancer le projet Calabio, comme vous le verrez dans la timeline du projet dans son ensemble – avec pour objectif (à la fin) d’être la plateforme de gestion des logiciels SaaS pour les PME et plus grandes entreprises, en apportant de la valeur au moment du choix des logiciels, puis dans la gestion quotidienne du parc de logiciels, autant aux DSI / responsables IT que pour les utilisateurs finals (ou finaux, mais c’est moche).

Nous avions 3 produits différents, à développer de front (ce qui a sans doute été une erreur et une source de dispersion) :

  • WeLoveSaaS, pour l’aspect annuaire de solutions et la partie éditoriale, financé par des pubs et de l’affiliation

  • myCalabio, pour les individuels qui souhaitaient trouver leurs logiciels, les partager, financé à 100% par l’affiliation et la mise en avant de logiciels / deals promotionnels

  • Calabio, pour gérer à l’échelle d’une entreprise “qui utilise quoi”, “combien ça coûte”, aider à la découverte (via algorithmes) des bons logiciels pour tel ou tel usage,  et partager les best practices, financé par les abonnements et l’affiliation

Ci-dessus notre présentation « short » de nos différents produits, à début décembre 2012, et ci-dessous le doc le plus proche de la réalité et le « dernier » compilé, vers fin novembre 2012, pour une demande de prêt d’honneur (avec aussi quelques éléments financiers plus ou moins fantaisistes :) ) –

Calendrier des “faits”

Année 2011

Monter une boîte me démange de plus en plus. Partir de Paris aussi. J’arrive en fin d’un premier cycle de 3 ans à HEC, je me cherche naturellement un nouveau challenge. Lancer une startup m’apparaît comme la seule possibilité à ce moment-là (a posteriori aussi, d’ailleurs). Guillaume, un ami avec qui j’avais déjà mené des projets de dév dans une autre vie (en association en école de commerce, puis dans ma première boîte où il avait développé notre outil de gestion), semble être le bon associé technique pour cela.

On échange régulièrement, le fit semble bon, on réfléchit beaucoup à ce que devrait avoir un projet pour nous intéresser : de la tech, un gros marché, une internationalisation possible à terme, plutôt en avance de phase, quelques acteurs US lancés. Du classique dans ce genre de cas où l’on cherche plus à trouver coûte que coûte la bonne idée et à “rationaliser” ce process, avant de se lancer.

Je prépare mon départ, en profite pour me mettre à jour sur tout un tas de petites choses, et surtout me mets mentalement en position de lancer une startup, avec tout ce que ça implique (notamment vis-à-vis de l’entourage et du niveau de vie :) .

Nous mettons aussi au point cette grille rapide d’analyse d’idées de business :

Certes, c’est très brut, mais c’est ce qui va me servir pendant plusieurs mois, lorsque j’aurai une idée ou que j’en verrai passer une, à savoir si ça vaut le coup de creuser un peu plus.

Septembre – octobre 2011

Je quitte l’incubateur HEC (en y gardant quelques activités, notamment 2 cours “startups” et un pied dans la chaire e-business financée par Google). J’ai en tête depuis quelques mois de me relancer donc, et je planche sur une grille “d’idées de business possibles”. Méthode simple : regarder tout ce qui rentre dans des accélérateurs ou tout ce qui passe dans des concours “early stage” de startups aux US, tout classifier, écarter sur base de critères rédhibitoires (trop high-tech, trop spécialisé sur le marché américain, trop éloigné de ce que je sais / aime faire…).

Tout ce qui passe est bon à analyser, c’est un moment, assez intéressant intellectuellement puisque je passe environ 3-4 heures par jour à regarder des sites Tech ou des concours de pitch pour voir de nouvelles idées, puis les passer dans ma moulinette à 12 critères.

Le système est bien rôdé : je dois avoir environ 80 sources (une trentaine de blogs, une quinzaine de fonds early stage, une vingtaine d’accélérateurs, quelques trucs sectoriels, quelques concours de startups, …), tous pluggés en flux rss. J’épluche tout cela en début de journée, note les startups qui semblent intéressantes. Puis je cherche tout ce que je peux trouver sur elles, et cherche des concurrents ou les rapproche de boites déjà vues. Je vois progressivement quelques “patterns” ressortir, et quelques tendances ressortir du lot.

Voilà ci-dessous (téléchargez le fichier sinon vous n’y verrez rien) un exemple sur une semaine ou deux de recherches :

J’ai aussi un projet plus “coup de coeur” en tête, qui consiste à vendre de la charcut’ par correspondance, sous forme de “Cochon-Box” :) . Les premières investigations sont menées aussi, mais le manque de connaissance(s) dans le milieu m’échaude un peu (mais franchement, encore aujourd’hui, je trouve qu’il y a un vrai chouette truc à faire sur le sujet, j’y reviendrai peut-être un jour !).

Et puis surtout, peu à peu, je sens poindre un sujet qui m’intéresse particulièrement : le SaaS (Software as a Service, comprenez logiciels achetés par abonnement, sans installation, directement utilisés dans le navigateur – en simplifiant au maximum). Tout d’abord pour être éditeur SaaS, et retrouver ainsi ce sur quoi je planchais lorsque j’ai travaillé chez Microsoft, le monde de l’édition de logiciels.

Trois idées se dégagent :

  • un outil d’aide au recrutement, pour ceux qui en ont marre de la façon dont il gèrent leur process de recrutement

  • un outil pour les patrons de PME pour mieux gérer leur tréso et faire du contrôle de gestion

  • un outil de gestion de todo-lists (ayant déjà mes soucis d’organisation et de focalisation :) ) basé sur l’idée farfelue qu’il est primordial de lister, le soir, les 6 choses que l’on doit absolument faire le lendemain

Entre deux tournées ou dégustations “projet cochon” (au sens propre :) ), j’interroge en bon croyant en la méthode lean startup (et surtout Customer Dév – plus intéressante et moins théorique que la Lean Startup) quelques chefs d’entreprise, pour essayer de voir où se trouverait la pépite business à lancer. Je dois en “tester” pas loin de 30 par téléphone ou en face à face.

Je commence systématiquement mes entretiens par “quels logiciels utilisez-vous ?”. Puis “quels sont ceux qui sont en mode SaaS”. Parfois je prêche à des convaincus. Parfois je dois évangéliser sur ce que c’est, comment ça marche, quelles sont les solutions principales, quels sont les avantages de telles solutions. Leur intérêt est bien plus grand que celui qu’il portent à l’une des perches (RH, tréso, todolist) que je leur tends.

Je m’intéresse alors de plus près à quelques tendances “lourdes”, avec une approche un peu plus top-down (donc, je potasse des études de marché genre Forrester, Gartner, PAC, …) pas tellement pour y trouver une idée de boîte, mais plus pour être un peu moins newbie face à mes interlocuteurs qui sont, parfois, quand même bien calés…

Et c’est là que je comprends que le monde de l’informatique d’entreprise subit de gros changements : de grosses “suites” logicielles intégrant beaucoup de choses, vendues sur étagère, demandant d’importantes opérations d’installation, de maintenance et de formation, avec des SSII ou des “intégrateurs” dans la chaîne, on est en train d’arriver à une situation où chacun choisit de plus en plus ses propres outils, souvent très limités (une fonctionnalité = un logiciel). Et que les prix plus faibles, une offre plus importante, des softs mieux faits, utilisables partout, tout le temps… ont un revers à leur médaille : la complexité de gestion de tout ce petit monde.

Factures dans tous les sens, gestion bien compliquée des utilisateurs, sauvegardes difficiles de données complètement éparpillées, offre démentielle dans laquelle on ne se repère que difficilement, pricing tous différents les uns des autres, volonté d’intégrer ce qu’il est possible d’intégrer via les APIs disponibles…

Il y a certainement quelque chose à faire ! Je creuse encore un peu et m’arrête sur les principes de “cloud & SaaS orchestration”, comprenez avec l’envie de devenir le “chef d’orchestre” de ces logiciels SaaS. Et donc, aider les entreprises à passer au saas et à mieux gérer leurs logiciels et leur parc logiciel.

15 novembre 2011

A mi-novembre, on arrête toutes les autres pistes, et on se lance à fond sur celle-ci, avec l’envie de déjà développer un catalogue de logiciels SaaS. Les fonctionnalités sont encore réduites : il s’agit de pouvoir faire la liste des logiciels que l’on utilise.

Le tout premier mockup réalisé sur ce qui deviendra mon projet de startup...

Le tout premier mockup réalisé sur ce qui deviendra mon projet de startup…

Et les différentes versions papier réalisées en permanence sur mon carnet de croquis.

Et les différentes versions papier réalisées en permanence sur mon carnet de croquis.

En parallèle, je lance assez tôt “CloudZone”, qui deviendra plus tard WeLoveSaaS (la marque CloudZone ayant été déposée entre temps, mais par une entreprise strasbourgeoise). Je suis convaincu qu’il sera nécessaire pour le projet d’avoir une “rampe de lancement”, visible, référencée, qui nous permette aussi de nous mettre bien avec le monde des éditeurs de logiciels.

cloudzone_head

En plus de la veille que CloudZone me permet de faire, je “muscle” le projet sur les aspects vision et connaissance marché (et trends marché) : je dois me bouffer à peu près tout ce que les bases de données  d’études de marché Gartner, Forrester, PAC, … peuvent compter. J’acquière la certitude que 1. le SaaS est vraiment là pour durer (bon, ça, n’importe qui en est persuadé dans le milieu, aucun truc exceptionnel à y voir) et que 2. les entreprises vont avoir sacrément besoin d’aide pour y basculer progressivement. Cela me donne la conviction qu’il y a quelque chose à faire sur ce marché, même si je ne sais pas trop quoi, et que la taille du marché va laisser plein d’opportunités à ceux qui savent les voir et les saisir.

Janvier 2012

Voilà vraiment un mois et demi que nous avons décidé de développer ce qui deviendra ensuite Calabio. Nous opérons alors sous le nom de “DirectCloud”, qui ne conviendra pas ensuite mais qui plante un peu le décor et nous permet d’avoir un nom pour le projet, le rendant bien plus tangible à nos yeux.

Je crois vraiment alors que nous sommes sur un “big trend”, et qu’à deux seulement cela ne suffira pas. Il se trouve que je suis resté en contact avec deux anciens incubés de ma première promo à HEC, Clément et Grégory, dont les profils me semblent parfaits pour compléter l’équipe. Nous prenons le temps d’un week-end, en Normandie, pour en parler tous ensemble, et surtout pour moi de tâcher de les convaincre.

Voilà la présentation que je leur ferai pour leur expliquer ce que nous avons en tête :

Vous pourrez aussi retrouver sur ces liens certains des autres documents que j’ai préparé pour cette rencontre « importante » dans le déroulé du projet : de quoi réfléchir sur des valeurs communes (on ne reviendra plus sur ce doc et c’est bien une erreur), une vision de ce qu’il faudra faire pour prendre pied sur 2012 dans l’écosystème cloud / SaaS (pour le coup je vous conseille vraiment de faire un cod de la sorte !), l’approche « App Directory » que j’envisage, la place que je vois pour CloudZone (futur WeLoveSaaS), la vision des concurrents telle que je l’ai avec les contours alors du projet, ainsi qu’une projection de type Roadmap, absolument pas figée mais qui est censée donner un peu le rythme du projet et ouvrir la discussion sur les priorités qu’on se donne.

Sur le papier, je vois Greg sur la tech, et Clément sur le produit.

Nous convenons qu’ils aient, chacun, 15% du capital, et qu’ils soient rémunérés. Guillaume et moi conservons chacun 35% du capital.

Pour diverses raisons, quelques jours après le « séminaire », Greg ne s’engage finalement pas dans le projet, Clément lui oui. Nous arrivons à une répartition 41%-41% pour Guillaume et moi (dans l’esprit de la parité de départ, discutée début 2011), 18% pour Clément qui nous facturera en plus 2500€ par mois sous son statut d’auto-entrepreneur.

Premier trimestre 2012

C’est le moment où l’on commence à présenter le projet sous le nom Calabio (pour la petite histoire le nom, outre le fait qu’il soit libre en marque et en .com, vient des espaces de Calabi-Yau, un ensemble mathématiques à plus de 10 dimensions qui a permis la théorie des supercordes et qui ressemblent à un joli nuage comme ci-dessous). Et surtout les marques ne sont pas déposées, ça se prononce pas trop mal, c’est assez court, les noms de domaine et les twitters/facebook/… sont dispos.

On commence à travailler en mode “scrum”, après plusieurs réunions, à Lyon, à trois associés, pour comprendre ce qu’il faut prioriser. Pour Clément et moi, il est clair qu’il faut se mettre en mode “lean”, et faire plus de “cust-dev”, ou Customer Development. Comme on ne sait pas trop quoi chercher et ce sur quoi travailler, le plus important est donc d’aller chercher des retours de clients potentiels. Ou en tout cas de ceux qui ont des problèmes à résoudre sur le sujet sur lequel nous travaillons.

Côté produit, ça avance, avec une définition plus précise de ce que nous voudrions proposer dans notre alpha/beta. Je les mets en « mockups », dont voici quelques exemples (au passage, notez la mauvaise utilisation que nous faisons de scrum !) :

users-apps-details User - 03 - start using User - 01 - onboarding - Select apps from company catalog 04 - Admin Dashboard (with onboarding) 01 - Admin Onboarding - Apps Selection 02 - Admin Onboarding - Users Addition

Et oui, il y a besoin de la traduction quand je fais des mockups :)

On se met aussi à travailler avec des périodes d’action « Guerrilla Plan » (sur le papier c’est bien, on n’a jamais vraiment bien trouvé notre rythme de croisière, on a été un peu trop gourmand je pense) pour focaliser sur certains points, se forcer à une forme « d’accountability » entre nous, et sortir la tête du guidon toutes les 4 semaines pour y voir un peu clair. Là encore, c’est une pratique que je vous conseille ! Un exemple ci-dessous :

En fin de mois, on reprend la feuille (que l’on affiche aussi au bureau et que l’on peut consulter tous les matins ou dès que cela est nécessaire pour se refocaliser), on fait les comptes, et on refait le plan du mois à suivre. Tout le monde « commit » sur certaines des entrées, et la discussion est en général toujours super intéressante et remotivante.

Sur cette période, notre premier stagiaire arrive (on en aura 2 en tout au final). Il est en charge du front end principalement (comprenez la couche supérieure du logiciel : événements JS, CSS, intégration du design, …). Je travaille en direct avec lui (comme il est sur Lyon), et du coup suis beaucoup plus dans le travail sur le produit qu’initialement prévu, et par conséquent moins aussi sur le customer development. Clément faisant moins de “produit”, il met l’intégralité de ses efforts sur le développement de la ligne éditoriale de WeLoveSaaS, ainsi que – étant développeur aussi – sur la prog de l’annuaire, des bundles, et de quelques autres fonctionnalités avancées de WeLoveSaaS.

20 mars 2012

Nous entrons ce jour-là dans un incubateur : Créalys, à Lyon. Cela fait quelques mois que nous sommes en discussions (depuis janvier, de mémoire), et nous avions passé quelques temps auparavant le premier round. Là, nous nous retrouvons devant une douzaines de membres du jury (principalement des structures type Oséo & Co.).

A la clé, une avance remboursable de 60K€ (c’est-à-dire que l’on nous avance de l’argent à dépenser sur certaines dépenses bien particulières : labos de recherche, montage de la boîte, formations, … — et que nous devons en payer systématiquement 20% tout de suite – l’argent n’est débloqué qu’au fur et à mesure des dépenses). Et un accompagnement sur la durée de l’incubation. Cela nécessite aussi de travailler avec un laboratoire, ce que nous faisons (au prix de pas mal de temps passé et de réflexions pour trouver des axes de recherche intéressants pour le projet) avec des chercheurs en cryptographie de l’ENS Lyon (passionnant comme sujet au demeurant – pas forcément crucial au niveau de la maturité de notre projet… mais comme l’innovation en France se doit d’être techno… c’est un autre débat !).

Pour avoir dirigé un incubateur, je sais que c’est cette partie surtout qui est vraiment intéressante, le miroir et le regard externe étant en général très importants pour éviter de passer beaucoup d’énergie sur les mauvaises priorités. Si vous vous demandez s’il faut rejoindre un incubateur, lisez cela.

Cela permet aussi de challenger un peu le modèle, pour la première vraie fois, et de prendre conscience de ce qu’on fait bien et ce que l’on ne fait pas bien. Et résulte aussi cette présentation ci-dessus qui donne l’idée de l’avancement du projet à cette date.

 

Printemps – tout début d’été 2012

On se donne comme mission de sortir une première version alpha pour le mois de mai, tous les efforts sont donc concentrés sur cela, avec un affinage progressif (sûrement trop lent de ma part !) de ce que l’on devra y retrouver.

Ci-dessous les premiers écrans fonctionnels (on a vraiment bien bossé l’ergo, au pixel près :) )…

u04 - user - Official Apps de l'entreprise

Le catalogue des applications d’une entreprise : son « Appstore » de logiciels SaaS en quelque sorte

Le système d'invitation d'utilisateurs et de contrôle de l'appartenance à la même entreprise

Le système d’invitation d’utilisateurs et de contrôle de l’appartenance à la même entreprise

Le système de notifications pour l'admin : qui utilise quel logiciel, qui a fait une demande, qui a des soucis, qui a rejoint la plateforme...

Le système de notifications pour l’admin : qui utilise quel logiciel, qui a fait une demande, qui a des soucis, qui a rejoint la plateforme…

La gestion des équipes pour l'admin...

La gestion des équipes pour l’admin…

En gros, le logiciel doit permettre de : créer le profil de son entreprise, lister les applications utilisées par l’entreprise, inviter tous les utilisateurs à venir compléter leur profil. En prime, nous avons aussi, une fois que cette information est rentrée, l’accès à la liste de qui utilise quoi, un outil pour permettre à chacun dans l’entreprise de découvrir de nouveaux logiciels, de demander des accès ou l’achat d’un SaaS en particulier, ainsi qu’un outil pour gérer le départ d’un collaborateur en sachant quels comptes il faut lui clôturer.

C’est à ce moment-là je pense que l’on commence, à mes yeux, à prendre pas mal de retard et à être un peu en contradiction avec quelque chose qui est cher à mes yeux : la vélocité. Le retard est sûrement pris de manière collective, j’y suis pour beaucoup sûrement : moi dans la discussion avec les clients potentiels (je passe, sûrement en partie par confort, beaucoup (trop) de temps sur le produit et le design de l’expérience utilisateurs), mais aussi dans le développement du logiciel. Initialement prévu pour mai, nous lançons la bêta le 18 juillet… sans véritablement de métrics pour suivre ce qu’il en est (pour exemple voilà un doc de travail sur ce que nous souhaitions tracker - document non définitif).

Quoi qu’il en soit, je commence à lancer les invitations, avec un mail de ce type sur les cibles que nous croyons être les plus susceptibles d’utiliser notre produit : les PME plutôt “SaaS-Friendly” :

Peu à peu, on obtient des premiers retours (quand les gens testent, soit environ un alpha-testeur envisagé sur deux…). On améliore aussi le discours, pour arriver à un mail un peu plus pro, et surtout au bout de deux semaines, ayant épuisé les contacts “faciles”, auprès de contacts qui ne nous connaissent pas directement, et qui sont attirés par le projet et ses promesses.

 

Durant l’été : Pivot !

Durant l’été, donc, je poursuis les alpha-tests. Au total, près d’une quarantaine d’entreprises vont y passer, et la plupart des retours obtenus alors (toujours sans vraies métrics d’usage réel, alors que l’on sait que c’est primordial mais que nous dépriorisons sur la prod) ne vont pas du tout dans notre sens : les plus petites entreprises n’accrochent pas au produit, alors même qu’elles continuent à être conscientes qu’elles en auraient vraiment besoin.

Nous apprenons alors plusieurs choses, en mode “validated learning” cher à la Lean Startup :

  • ce ne sont pas les TPE qui sont nos cibles, mais plutôt les un peu plus grosses entreprises

  • notre interlocuteur ne peut pas être le dirigeant de l’entreprise, il manque trop de temps pour “investir” l’heure nécessaire à prendre en main notre outil et le diffuser en interne

  • il faut que nous découvrions plus les DSI, qui semblent être notre porte d’entrée dans pas mal d’entreprises

  • nous avons trop de fonctionnalités

  • il nous manque *cruellement* des métrics d’usage

  • nous sommes trop lents

  • il est nécessaire de redévelopper une partie du projet, ou en tout cas de masquer certaines choses, d’en simplifier certaines autres, pour rendre le soft « compréhensible »

Sur ces bases, nous redéfinissons l’ambition “fonctionnelle” du projet, et nous focalisons sur quelques points précis pour ce qui va être le vrai pivot de notre projet :

  • aider les DSI à prendre en main le sujet “SaaS” à l’intérieur de leur entreprise, en leur donnant un outil sympa pour en parler et diffuser les bonnes pratiques en interne

  • pousser plus sur la découverte des bons outils SaaS, qui est l’un des points qui revient le plus souvent comme l’une des galères côté utilisateur final comme côté “responsable informatique” de l’entreprise

  • limiter au maximum la “friction” lors de la prise en main de l’outil, qui dans notre V1 était vraiment trop complexe. Il faut d’après nous éviter au max que l’on doive passer des heures à saisir des données et comprendre comment ça marche : il faut que le produit puisse être utilisé avec un seul utilisateur, et non nécessiter que toute l’entreprise y soit présente pour que l’on commence à en voir l’intérêt.

  • inclure dans le logiciel une partie éditoriale, que l’on maîtrise bien grâce à WeLoveSaaS, pour accompagner les DSI et les utilisateurs dans leur découverte et leur propre formation aux différents outils SaaS

Voilà qui donne de nouveaux mockups, et un nouveau « step » de développement (et aussi, zut, de nouvelles fonctionnalités…), et au final une nouvelle « gueule » pour notre logiciel (qui n’est alors utilisé par personne, hein) :

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En juillet-août 2012, je profite aussi que ça se calme au niveau des contacts pour poser le premier « exec-summary » de Calabio. L’occasion aussi de plonger dans tout ce qui est finances et BP financier. Au final, l’executive summary est plus un document entre un BP et un vrai exec de 2 pages, avec finalement tout ce qu’il faut pour comprendre (en l’état) le projet. Il sera envoyé à quelques personnes de mon entourage pour avis sur le « financement potentiel » du projet par des BA pour début 2013.

15 septembre 2012 – Noël 2012

Sortie de la Beta v2. Enfin !

C’est par ce mail-type (ci-dessous) que j’invite une quarantaine de nouveaux testeurs, beaucoup plus “moyenne entreprise déjà bien structurée” à rejoindre la plateforme Calabio. Si l’on a alors des problèmes de stabilité, au moins a-t-on quelque chose à montrer et on peut vraiment expliquer où l’on va — et les retours commencent enfin à être intéressants.

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Les discussions avec les DSI (beaucoup via mes réseaux d’anciens + le réseau du réseau — mais toujours des personnes que je ne connais pas directement) permettent de bien muscler le discours, de comprendre mieux les besoins.

On commence à y voir un peu plus clair. Notre positionnement business, fort des 9 mois précédents qui nous ont bien tanné le cuir, est vraiment de plus en plus crédible. Nous entrons en phase de recherche de fonds “non capitalistiques” avec un réseau de prêt d’honneur (Inovizi) et pour un prêt bancaire associé. Le total de ce plan de financement devrait nous permettre de staffer un minimum, de rembourser une partie du cash sorti, et de patienter tranquillement en mode bootstrap jusqu’à ce que la techno soit prête. C’est le doc que vous pouvez retrouver tout en haut de cette page, qui reflète la maturation du projet à date.

En parallèle (sûrement encore une erreur de ma part sur le manque de focus et de priorisation, j’ai de longue date prêché pour cette voie) nous décidons le développement d’une version “solo”. Ce sera myCalabio, qui est en fait un outil de partage des outils que chacun utilise, avec un moteur de recommandation d’autres applis (une fois que nous savons les 8 applis, par exemple, que vous utilisez, nos algos nous permettent de vous proposer une nouvelle application à tester chaque semaine ou mois). Ainsi qu’un bel effort de dév et de r&d, avec une centralisation via les APIs des principaux services sur un dashboard vraiment chouette.

Voilà à quoi cela ressemble, en version « look revisité une nouvelle fois par mon besoin compulsif de faire de belles interfaces » :

La page d'accueil de Calabio / myCalabio

La page d’accueil de Calabio / myCalabio

Les listes de logiciels utilisés par ceux qui désirent les partager, avec la promesse de recommandations et de la possibilité de trouver de nouveaux logiciels qui les intéressent.

Les listes de logiciels utilisés par ceux qui désirent les partager, avec la promesse de recommandations et de la possibilité de trouver de nouveaux logiciels qui les intéressent.

La page de profil dûment complétée, censée faire un peu de referral aussi :)

La page de profil dûment complétée, censée faire un peu de referral aussi :)

Le dashboard que nous proposions, avec une dizaine de SaaS pluggés dessus, permettant sur une seule page (dont on pouvait même choisir le fond d'écran :) de voir les infos principales de ses logiciels : atteinte de quotas, derniers partages, dernières discussions, remontées d'analytics, ... en mode dashboard pro SaaS donc. Sûrement le plus beau morceau de code que nous ayions fait, c'était quand même un joli logiciel avec le recul !

Le dashboard que nous proposions, avec une dizaine de SaaS pluggés dessus, permettant sur une seule page (dont on pouvait même choisir le fond d’écran :) ) de voir les infos principales de ses logiciels : atteinte de quotas, derniers partages, dernières discussions, remontées d’analytics, … en mode dashboard pro SaaS donc. Sûrement le plus beau morceau de code que nous ayions fait, c’était quand même un joli logiciel avec le recul !

L'outil de recherche et de sélection de logiciels, tout en intéractions .js...

L’outil de recherche et de sélection de logiciels, tout en interactions .js…

Le système poussait à un Linkedin Connect, permettant ainsi pour nous de faire connaître le service via les flux de nos utilisateurs (annonce de création de compte, annonce d'utilisation d'un nouveau logiciel, ...) mais aussi et surtout de renforcer l'intérêt du service en vous montrant qui utilise quoi parmi vos connexions, d'une part, et aussi en tirant des stats et de la data d'usage en fonction des profils d'utilisateur. Pour proposer de meilleures recommandations, et aussi des datas aux éditeurs et leur permettre de cibler leur marketing via notre plateforme.

Le système poussait à un Linkedin Connect, permettant ainsi pour nous de faire connaître le service via les flux de nos utilisateurs (annonce de création de compte, annonce d’utilisation d’un nouveau logiciel, …) mais aussi et surtout de renforcer l’intérêt du service en vous montrant qui utilise quoi parmi vos connexions, d’une part, et aussi en tirant des stats et de la data d’usage en fonction des profils d’utilisateur. Pour proposer de meilleures recommandations, et aussi des datas aux éditeurs et leur permettre de cibler leur marketing via notre plateforme.

L’idée est là de capter en mode “IT Consumerization” une base importante d’utilisateurs de SaaS (pas forcément les DSI, mais bien les utilisateurs directement) pour :
1. avoir de la data pour faire tourner nos algos de recommandation de logiciels ;
2. avoir un produit sympa, bien délimité, pour montrer qu’on sait sortir quelque chose rapidement ;
3. choper de la traction pour ensuite remonter dans les entreprises depuis les utilisateurs vers les DSI / Directions ;
et enfin 4. il y a un vrai intérêt business puisque via l’affiliation il est possible de prendre, sur certains logiciels, jusqu’à 25 ou 30% du recurring revenue, lifetime (derrière les mots anglais barbares, cela signifie que si je ramène un client à un éditeur de logiciel, je gagne, à vie, 20 à 30% des dépenses engendrées – pas mal avec certains softs à 200€ par mois :) )

Du côté de WeLoveSaaS, cela va pas mal non plus. Nous sommes clairement le média n°1 sur le SaaS pour entreprises à ce moment de l’aventure, en à peu près un an. On culmine à environ 800-1000 visiteurs jours bien qualifiés, on a une roadmap assez claire sur ce qu’il faut améliorer. On lance aussi, à la demande des éditeurs, des offres de visibilité sous forme de bannières principalement, et on parvient à en vendre quelques unes sans trop d’effort. On a aussi organisé deux BarCamp SaaS (un à Paris, un à Toulouse), ce qui accroît notre proximité avec les éditeurs, tous d’après leurs échanges très en attente de moyens de vendre de manière indirecte leurs logiciels…

 

Côté relations dans l’équipe, c’est en revanche beaucoup plus compliqué à mon sens, malgré les quelques bonnes nouvelles qui montrent qu’on avance, même si c’est trop lentement à mon goût.

Au-delà de la présence physique ou de la localisation géographique – nous travaillons à distance (Clément entre la Normandie, Paris, et l’Allemagne et Guillaume souvent à Saint-Etienne)- et même si ce n’a jamais été un point de focus unique pour moi, je reste persuadé que l’on peut très bien fonctionner à distance si certains fondamentaux sont réunis – c’est plutôt deux sentiments très personnels qui vont préparer le terrain, petit à petit, pour l’explosion de la startup :

  • je n’arrive plus à travailler avec Guillaume, la communication est très compliquée, je n’ai pas de visibilité sur les avancées tech, les (quelques) méthodos que nous avons mis en place ne sont pas vraiment suivies, et je rumine tout cela depuis déjà quelques temps, même si parfois je trouve le moyen d’en parler avec lui le message ne passe pas ou plus entre nous

  • j’ai le sentiment que je tire le projet seul, que l’on ne partage pas vraiment une vision commune, et que je n’ai pas deux dirigeants avec moi : Clément se met peu à peu dans une situation plus “premier salarié”, et Guillaume ne me donne pas de gages sur la partie “organisation de la partie dév/technique” et sur sa propension à gérer / leader une équipe.

Noël 2012, début 2013.

Après des mois de novembre et de décembre 2012 bien remplis (on lance et teste pas mal de choses, je bosse pas mal sur les dossiers bancaires et prêt d’honneur, …) j’arrive en fin d’année un peu lessivé. Je sais que le projet a un vrai beau potentiel, mais l’arrivée de Noël me donne le temps de réfléchir à l’année écoulée.

Le 27 décembre précédent (donc fin 2011) j’avais eu une longue discussion avec Guillaume en mode Walk&Talk dans Lyon, où je m’étais ouvert de ce qui était important pour moi dans l’aventure de cette startup : communication, rapidité d’exécution, construction d’équipe, ambition, besoin d’être challengé par mes partenaires… J’ai eu plus ou moins la même conversation mi-novembre 2012, avec l’impression que les mêmes problèmes sont toujours là, ou que l’on n’arrive pas à en parler clairement. Et c’est finalement en faisant la liste de ce qui me frustre dans le projet, et en regardant ce que l’équipe actuelle me semble pouvoir faire ou changer, après un peu plus de 14 mois dans les pattes, et dans les conditions que nous nous sommes nous-mêmes construites au fil du temps, que je prends conscience que l’aventure doit toucher à sa fin.

Le but n’est pas ici d’exposer les raisons qui m’ont poussé à décider de la fin de l’aventure, je ne crois pas que ce soit ni facile ni utile d’en faire étalage. Et je crois que c’est peut-être le point qui demande le plus de recul, ce dont je manque très sûrement encore à l’heure actuelle.

Quoi qu’il en soit, je suis passé par beaucoup d’émotions, beaucoup de tristesse, une sensation de vide, de l’énervement, de l’envie de continuer coûte que coûte car ce n’était qu’un mauvais moment à passer, du soulagement, de la grosse frustration, en passant par le calcul de toutes les possibilités… ma décision était prise de ne pas continuer ce projet.

Ensuite, janvier-juin 2013

Annonce à Guillaume puis à Clément, incompréhensions compréhensibles (j’ai très mal géré je pense la communication et les annonces), négos par rapport à ce qu’on devait encore à Clément, puis échanges plus durs avec Guillaume, amitié de 10 ans qui vole en éclats, nécessité de gérer la transition de WeLoveSaaS (toujours pas réglée par ailleurs), remboursement des dettes (Guillaume avait avancé la majorité des dépenses via son entreprise), annonce aux personnes impliquées de près, puis de moins près, annonce et explication aux proches « perso » dont certains amis communs…

La fin d’une startup est toujours abrupte, et sans doute l’a-t-elle été encore plus pour mes deux anciens associés du fait que c’est moi qui ai tiré la prise, et lorsqu’en plus il y avait des relations d’amitiés qui préexistaient. Et j’ai préféré détricoter l’ensemble le plus rapidement possible pour que chacun puisse repartir sur de nouvelles aventures, forts des enseignements de celle-ci.

De mon côté j’ai, suite à l’annonce de la décision, évidemment quelques moment de déprime, ainsi qu’un gros manque suite à une expérience intense qui s’arrête. J’imagine que la retraite doit faire un peu la même sensation, on a du mal à se dire que c’est terminé, on regrette, on se dit que ce n’était finalement pas si mal, qu’on aurait dû se donner encore un peu de temps… et puis l’on se dit aussi que c’était la seule décision qu’il fallait prendre et qu’il faut maintenant se remettre en selle sur autre chose, focaliser son énergie pour qu’elle redevienne positive, que l’on refasse ce que l’on sait faire de mieux : lancer un business :) . Même si l’on s’est planté, ce ne sont pas les personnes qui sont fichues, c’est le projet.

Retour sur quelques réflexions faites à l’époque du lancement de la startup.

Je me souviens avoir pas mal réfléchi (d’ailleurs cela avait donné quelques articles) à certains points “spécifiques” liés à la façon dont je lançais le projet. Maintenant que le vécu est passé dessus, c’est l’occasion d’y revenir :)

S’associer avec un ami. C’est clairement le point le plus douloureux de l’expérience. Puisqu’en l’occurrence j’ai un ami en moins après l’aventure. Ce qui ne veut pas dire que ça ne peut pas marcher, c’est au contraire un vrai test de la solidité de vos amitiés. Et cela signifie aussi qu’il faut faire *encore plus* le boulot de préparation en amont pour bien aligner les intérêts, les envies, la projection dans le projet… et ne pas oublier de se parler franchement de manière continue.

Partir sans idée. Là pour le coup, je suis convaincu maintenant que l’on peut décider de se lancer, et de trouver une bonne idée (ou en tout cas ce qui pousse à se lancer dans une voie particulière) de manière “intellectuelle” et programmée, en moins d’un mois à mi-temps. Il faut juste se dire que c’est un point de départ et qu’à l’arrivée le projet en sera bien différent.

Faire 50-50. J’étais un assez fervent supporter du 50-50, qui est pour moi l’une des bonnes manières d’aligner les intérêts des associés. Cela reste vrai, dans mon esprit, avec quelques petites précisions : c’est le cas lorsque le projet ne peut pas être monté tout seul et que les zones de compétences sont aussi importantes, et cela doit pouvoir évoluer ensuite en fonction de l’implication réelle des associés, et non pas rester figé comme un truc gravé dans le marbre. Et évidemment, cela est à revoir si d’autres personnes rentrent dans la danse !

 

Erreurs et leçons.

Voilà, si vous arrivez jusque là, bravo, ça a été relativement long, désolé :)

La meilleure partie d’un post-mortem, pour celui qui l’écrit, c’est évidemment celle où l’on tire quelques leçons de ses erreurs. Si cela ne vous servira pas forcément (je pense qu’on apprend 10 fois moins des erreurs des autres que des siennes, donc faites les vôtres pour apprendre, héhé !), je sais que je repasserai moi-même relire ces lignes de temps à autre… histoire de ne pas oublier !

 

En matière d’association, toujours écrire ce qu’on attend de l’autre, et combien/comment on le valorise. Je crois que la première bonne étape, comme l’a bien expliqué mon copain Franck dans son concept de Minimum Viable Team, c’est de se tester sur un petit projet. Je ne l’ai pas fait et on est tous partis directement dans le dur sans se donner la chance de s’apprivoiser les uns les autres (peut-être aussi ne le voulais-je pas vraiment et souhaitais-je juste foncer comme je l’entendais ?). La seconde bonne étape est d’envisager les cas où ça tourne mal, et d’écrire quelque chose, sous forme d’un pacte d’associés. Vraiment, si vous êtes déjà dans le rush de la vie quotidienne et que vous n’en avez pas un (même rédigé entre vous sans avocat), il y a urgence : prenez 2 jours au vert entre associés pour le faire.

Vélocité & recherche du premier client / utilisateur. On ne va jamais assez vite en création d’entreprise, je pense. Et il est très facile de se complaire dans des phases “internes” : écriture du business-plan, polishing de l’interface pour qu’elle soit vraiment jolie, création des outils internes, lecture d’études de marché ou de grandes tendances sectorielles, recherches sur la concurrence… On a vite dérapé d’un mois, puis deux… Alors que la seule chose qui compte, ce sont les clients. En trouver un premier, lancer un premier produit, chercher à vendre quelque chose : tout cela peut et doit se faire dans les 3 premiers mois du projet à mon sens au risque de taper dans le mur d’ici peu de temps

Focus. Pour aller vite (et bien), il faut se forcer à être monomaniaque. Quitte à changer de monomanie de manière récurrente et fréquente, mais il faut décider d’abandonner de nombreux combats pour se focaliser sur un obstacle à la fois. On ne peut pas être bon partout en même temps, et c’est beaucoup plus efficace de se spécialiser, même pour ne serait-ce qu’une semaine sur un point précis qu’il faut « faire tomber ».

Surtout avec des amis, ne pas louper la phase d’alignement des objectifs, des valeurs, des apports à l’autre. On a vraiment trop tendance à se dire que le socle amical va suffire à tout aligner que l’on se réfugie bien trop tôt dans le quotidien du projet et dans les tâches de chacun, en se disant « de toute manière on est pote, pas besoin de tirer certains trucs au clair ». Alors que ce n’est pas parce que l’on est amis que l’on cherche forcément la même chose, où que l’on place la barre du succès au même endroit. Et quand l’on avance trop sans être aligné sur ces choses fondamentales, l’incompréhension est immense et toute tentative de résolution « pacifique » compliquée…

Communication, communication, communication… Encore une fois, c’est le point clé de toute association qui marche. Si la communication est un problème, c’est à mon sens le vrai signe qu’il y a quelque chose qui cloche, de bien plus profond que juste les quelques énervements qu’il est normal de ressentir lorsque l’on vit quelque chose de fort et de stressant, de nombreuses heures par jours sur de nombreux mois, avec quelqu’un.

Vision. Au-delà du produit, du business-model, des fonctionnalités, de son plan d’acquisition… un élément vital pour une entreprise est la vision. C’est l’objectif très long terme qui permet, quelles que soient les difficultés rencontrées en chemin, et quels que soient les pivots qui arriveront de toute manière dans les premières années de la startup, de garder un cap, de prendre les décisions difficiles, et de rameuter autour de vous ceux qui vont vous aider à grandir : investisseurs, salariés, associés, partenaires, … Il faut quelque chose d’ambitieux et de fort, certes qui ne vient pas tout seul, mais qui est un vrai plus pour votre aventure.

Le coût de ces leçons.

25K€ de dépenses sur le projet pour ma pomme (un peu moins pour Guillaume, rien pour Clément qui lui a été payé pour son travail), 18 mois sans revenu, un goût amer, un ami en moins, l’utilisation de quelques jokers persos vis-à-vis de mon entourage, beaucoup d’énergie perdue en chemin, un peu de naïveté disparue, des contacts réseau mobilisés pour peu de résultat, le sentiment que c’était vraiment le bon timing (perso et marché) pour ce projet et que cela ne se rouvrira peut-être pas de si tôt, quelques belles opportunités de rejoindre d’autres belles startups non poursuivies, et en tant que celui qui tirait le projet et a décidé de tirer la prise, j’ai en prime la responsabilité de faire porter l’échec à mes anciens associés aussi……

Tout n’est pas à mettre sur le même plan, évidemment, mais globalement, l’aventure n’est pas une franche réussite comme vous vous en doutez, et malgré aujourd’hui le fait que ce soit (un peu, seulement) digéré et que du coup je suis quand même moins noir qu’il y a seulement quelques temps…

Même si j’ai énormément appris, le trou laissé par l’aventure est encore assez important, et c’est quelque chose de finalement assez dur à assumer. Même si mes discours sur l’échec et les discussions avec de nombreux entrepreneurs qui se sont plantés me font relativiser cela (la vie business est longue :) ), il n’en reste pas moins que j’aurais préféré ne pas me planter ! Et que “l’apprentissage” ne paiera que sur le long terme, au gré des projets suivants…

Quoi qu’il en soit, je vous partagerai réussites et plantages à venir sur ce blog, évidemment !

N’hésitez pas à réagir dans les commentaires ci-dessous, ça me fera plaisir de voir ce que vous pensez de ce partage d’expériences !  

 

- = – =Similar Posts:

18 Jul 10:59

Le futur du travail dans l’entreprise (2/2) : … sans l’entreprise ?

by Invité extérieur

Le numérique sape les fondements historiques de “l’entreprise”. Hors de celle-ci, point de travail ? L’entreprise n’a pourtant pas toujours existé en tant que telle ni dans sa forme actuelle, c’est une construction sociale… dont le numérique déstabilise les fondations. Car, aujourd’hui, les “nouvelles technologies” ne sont plus seulement des outils à son service, elles constituent aussi de nouveaux moyens de production, de mesure de la valeur et de rétribution. Est-ce au point de déconnecter radicalement le travail de l’entité “entreprise” ? Cette question était au coeur des échanges sur l’avenir du travail, lors du dernier festival Futur en Seine.

Avec le numérique, tout s’automatise progressivement, ou presque : les caissières de supermarché s’effacent, les ouvriers se font rares, les voitures sans conducteurs et articles écrits par des robots deviennent une réalité… Cette rapidité du progrès technologique nous conduit à repenser en profondeur les notions de “travail” et de “salaire”

Les machines prennent-elles le travail ?

Une récente étude de McKinsey sur les technologies de rupture qui vont bouleverser nos économies et nos vies laisse craindre que cette automatisation généralisée n’augmente le chômage et ne creuse le fossé entre les plus qualifiés et ceux qui n’auront pas bénéficié de la formation suffisante pour bien vivre ce changement. Plusieurs auteurs contemporains comme Marc Andreesen (et son célèbre “le logiciel dévore le monde”), ou John Evans (et son “Une fois que votre travail aura disparu”) partagent ce point de vue : les technologies détruisent l’emploi.

Deux chiffres édifiants appuient cette vision :

  • Kodak embauche 140 000 salariés et croule sous les dettes, tout l’inverse d’Instagram – racheté à prix d’or par Facebook – et de ses 13 salariés, rappelle Benjamin Tincq, de OuiShare, pour résumer le paradoxe ;
  • les géants du numérique tels que Google, Microsoft, Apple, Facebook, ou encore Intel emploient aujourd’hui quelque 150 à 200 000 personnes à eux tous quand, hier, General Electric comptait à elle seule 300 000 salariés… Pour Henri Seydoux, PDG du concepteur de drones et de kits mains libres Parrot, c’est la preuve que nous n’en sommes qu’au début de la massification du chômage…

Bien sûr, les activités et productions de Kodak et Instagram ne sont pas vraiment comparables, pas plus que General Eletric ne l’est avec les géants de l’internet. Reste que ces entreprises sont les symboles de leur époque et des formes d’organisation du marché – et du marché du travail notamment.

Benjamin Tincq de OuiShare
Image : Benjamin Tincq de OuiShare, lors de l’atelier Digiwork de la Fing à Futur en Seine, via L’Atelier de l’emploi.

Nous n’aurions encore rien vu des tensions sociales qui pourraient se dessiner à l’avenir : le modèle de la start-up pour tous et des individus entrepreneurs d’eux-mêmes, ces radieux freelances planétaires… ne serait qu’un rêve de nantis, de “bobos”… Cette vision pessimiste est même revendiquée par Henri Seydoux, qui craint que nous n’ayons plus rien d’”utile” à créer – utile au sens de “répondant à des besoins primaires”. Dans ce monde “d’artistes” (voir notre précédent billet), tout le monde n’aura pas une place.

oDesk
Image : Page d’accueil d’oDesk, l’une des nombreuses plateformes pour travailleurs freelances disponibles en ligne, à l’image de Fievrr, qui sont autant encensées que critiquées.

Travail et salariat : des notions obsolètes ?

Cette destruction engendrée par le numérique préfigure-t-elle une grande phase de création d’emplois, comme le veut la théorie de la destruction créatrice de Schumpeter ? De nouvelles Trente, Quarante ou Cinquante glorieuses sont-elles devant nous, comme nous y invitait Philippe Lemoine ? De nouveaux emplois – aujourd’hui encore inconnus, ou presque – se substitueront-ils à ceux qui sont aujourd’hui balayés par les technologies et la mondialisation ? Les économies “industrialisées” n’auraient-elles pas muté en basculant dans une ère d’abondance matérielle (ou plus précisément “immatérielle”) qui, par nature, rendrait notre conception du travail archaïque ? La crise financière, qui a mis tant de gens au chômage et dans la rue, est-elle le symptôme de la fin d’un monde, du début d’un grand chaos qui défie notre capacité à bâtir un Nouveau Monde sur les ruines de l’ancien ? Quand certains redoutent le néant, d’autres tentent de se projeter dans ce monde qui ne se dévoile qu’en clair-obscur, entre l’ombre des usines qui ferment et le pâle soleil de la Silicon Valley

La marchandisation de soi

Tous les emplois pourront-ils être remplacés par des données ? Certains le pensent, qualifiant même le Big Data de “nouvel or noir”.


Infographie : “les données sont le nouvel or noir” par EMC, spécialiste du Big Data en entreprise, via Frenchweb.

Le numérique porte en lui une marchandisation de soi inédite, qu’elle soit explicite – on vend ses services comme on vend sa voiture sur Le Bon Coin (aujourd’hui deuxième site emploi de France), on tweete pour se faire remarquer des recruteurs (le personal branding, le marketing de soi, devient même une capacité à cultiver) – ou implicite (toute information devient monétisable, tous nos comportements sur le web sont susceptibles d’être “trackés” et dévoilés à des fins de vente…).

Dans ce Nouveau Monde où même la vie privée devient marchande émergent les problématiques du travail “caché”, “invisible” ou “gratuit” – selon les appellations. Pour Antonio Casilli, spécialiste de la sociologie des réseaux à Télécom Paris Tech, ce sont “de nouvelles formes d’exploitation du travail” qui prennent forme aujourd’hui avec le Digital Labor. A l’ère du weasure (contraction de work et leasure, travail et loisir), le travail est partout : nous produisons constamment de la donnée “en nous amusant”, sans être rémunérés. Une nouvelle forme d’exploitation tout simplement, mais débarrassée de la conscience de la servitude : “au XIXe siècle, l’exploitation c’est beaucoup d’aliénation pour peu d’efficacité ; au XXe, c’est peu d’aliénation pour beaucoup d’efficacité”.

Pour autant, parce qu’il permet notamment de faire du loisir un travail, et vice-versa, le numérique a rendu possible la construction collective de biens communs à l’échelle internationale, sans rémunération, dont Wikipedia est le meilleur exemple.

De nouvelles conceptions de la création de valeur peuvent désormais être explorées :

  • la valeur du réseau : aujourd’hui, la productivité est le problème des robots, la nouvelle richesse est celle du réseau, de la mise en relation des idées ;
  • la richesse du nombre : “1 milliard de personnes travaillent gratuitement pour Facebook”, avance Benjamin Tincq de OuiShare ; et le crowdsourcing est de la captation gratuite de valeur à L’âge de la multitude, par externalisation sans rémunération de ce qui autrefois avait un coût et s’avérait moins efficace, car plus aliénant, estime encore Antonio Casilli.

Les solutions des architectes du Nouveau Monde

Ces nouvelles formes de contributions ont-elles vocation à être rémunérées ? Si oui, comment ? Par un salaire ? Une rétribution symbolique ? Autre chose ?…

Plusieurs acteurs du numérique proposent de nouveaux modèles de mesure de la valeur et de la rémunération, qui visent davantage une maximisation du bonheur et de la justice sociale, que “la croissance pour la croissance” :

  • Les value driven networks (ou “réseaux guidés par la valeur”) comme Sensorica ou CocconProjects : les contributions sont acceptées à priori, puis la communauté juge de leur valeur, et les rémunère en conséquence. Le contributeur peut ensuite devenir sociétaire.
  • La Peer production License (ou “licence de production de pairs à pairs”, modèle défendu par Michael Bauwens, fondateur de la P2P Foundation) : toutes les personnes contribuant à la production d’un bien commun peuvent en bénéficier gratuitement, les autres doivent payer une licence pour l’exploiter (comme si Wikipedia n’était accessible gratuitement qu’à ses contributeurs).
  • La redistribution de la taxe sur les données (proposition de Colin & Collin, auteurs du rapport sur la fiscalité de numérique) : une partie de la valeur de Facebook est créée par les utilisateurs, elle pourrait être taxée pour les rétribuer. La valeur d’usage devient ainsi une valeur marchande, celle du Prosommateur.
  • Le micro-paiement universel (Universal micro-payment system) proposé par Jaron Lanier. Ce qui provoque le chômage dans une économie où les données sont si précieuses, c’est la gratuité de l’information : toute contribution devrait donc être rémunérée (plus aucune donnée ne serait jamais créée gratuitement dans ce modèle, comme si le moindre post sur Facebook nous rapportait de l’argent).
  • L’économie du partage, en plein boom, qui supprime des intermédiaires et permet de monétiser des actifs qui, auparavant, ne l’étaient pas : c’est le modèle d’AirBnB, qui permet à chacun d’être rémunéré en qualité d’hôte – même si cela pose d’autres questions de régulation.
  • L’invention d’un nouveau système monétaire virtuel, comme celui des Bitcoins, qui viendrait se substituer à celui qui existe actuellement.
  • Ou encore, le revenu de base inconditionnel (proche du revenu minimum garanti).

Mais qui dominera le futur ?

Who Owns the FutureA qui appartient le futur ?, interroge Jaron Lanier, quand Antonio Casilli décrit “une lutte pour se voir réattribuer la valeur créée”. Dès lors, en érigeant de nouvelles normes de la valeur du travail et de la rémunération, les architectes du Nouveau Monde vont-ils créer les conditions du bonheur et de l’égalité pour tous ? Rien n’est moins sûr, prévient Alain d’Iribarne, chercheur au CNRS, car “le bien commun est commun pour le groupe social qui le considère comme tel”.

Selon lui, les nouveaux modèles nés de la transformation numérique ne font pas exception : à l’instar du modèle de l’entreprise, ils sont le produit d’une construction sociale. Alors, le numérique va-t-il faire émerger une inédite organisation mondiale des coopérations individuelles ou, à l’inverse, de nouveaux modèles de domination à une échelle tout aussi spectaculaire ? Quel film de science-fiction sera notre réalité demain, pouvons-nous encore écrire son scénario ?

L’Atelier de l’emploi

L’atelier de l’emploi est un blog de tendances, décryptages, analyses et solutions pour l’emploi édité par Manpower Group. Ce double compte rendu des ateliers et conférences portant sur l’avenir du travail organisés dans le cadre de Futur en Seine 2013 est publié en partenariat avec l’expédition Digiwork de la Fing.

digiwork, travail
17 Jul 11:13

Google Search : de nouveaux critères dans les outils de recherche

by Frédéric Pereira

Beaucoup de gens l’ignorent mais Google a mis en place il y a quelques années de cela une fonction très pratique sur son moteur de recherche, une fonction capable de nous faire gagner un temps précieux : les outils de recherche. Ces derniers se comportent un peu comme des filtres et ils nous donnent ainsi la main sur les résultats de nos recherches. En quelques clics, il est ainsi possible de ne faire apparaître que les contenus les plus récents, ou même ceux qui sont rédigés dans une langue particulière. Or justement, le géant américain vient tout juste de procéder à quelques ajustements en intégrant de nouveaux critères à ces filtres, des critères qui devraient intéresser tous ceux qui utilisent beaucoup Google au quotidien.

Avant cette mise à jour, les critères apparaissant dans les outils de recherche étaient assez limités. En gros et pour faire simple, il était simplement possible de restreindre l’affichage des résultats à certains pays, ou même de jouer avec la date de parution des différents contenus renvoyés par le moteur. Ca marchait plutôt bien, c’est vrai, mais Google a souhaité aller plus loin en intégrant de nouveaux filtres qui apparaitront dans cette fameuse barre horizontale que tout le monde connait déjà.

Google Search : de nouveaux critères pour la recherche

De nouveaux critères viennent d’apparaître dans la recherche de Google.

Ce qui est très intéressant, c’est que ces fameux critères varient en fonction des mots-clés saisis par l’utilisateur, un peu comme si Google était capable de comprendre le type de contenu que nous recherchons. Tenez, par exemple, si nous saisissons le nom d’un film ou d’un dessin animé dans le champ de recherche et que nous cliquons ensuite sur le bouton nommé « Outils de recherche », nous verrons apparaître un filtre qui nous permettra de sélectionner une durée, et donc d’indiquer au moteur que nous sommes intéressés par des vidéos. Notez d’ailleurs que si nous définissons un critère de ce type, alors Google nous renverra directement vers la page consacrée aux vidéos. Comme par magie, et sans aucun clic supplémentaire.

Des critères qui s’appuient sur l’historique de l’internaute

Toujours dans le même ordre d’idée, nous avons également deux filtres entièrement consacrés à la langue des contenus recherchés. Désormais, nous pourrons ainsi indiquer à Google que nous ne voulons que des résultats en provenance de France et rédigés en français. Auparavant et si ma mémoire ne me fait pas défaut, nous n’avions qu’un seul critère lié à cette option.

Mais ce n’est pas fini car il y a également un autre critère des plus intéressants, un critère qui est lié au type de contenu que nous recherchons. En cliquant sur l’option « Tous les résultats », nous verrons ainsi apparaître une liste contenant différentes options, une liste qui nous permettra de n’afficher que des sites déjà consultés, que des sites pas encore consultés, que des résultats en provenance du dictionnaire de la firme ou que des résultats au mot à mot. Au quotidien, cette option peut s’avérer très pratique, c’est une certitude.

Notez pour finir que je ne sais absolument pas depuis combien de temps ces nouveaux filtres sont en place. Chez moi, ils sont arrivés ce matin et il est donc parfaitement possible qu’ils ne soient pas encore disponibles chez vous. J’attends donc vos retours.

15 Jul 13:24

Effectuer des recherches Google uniquement sur des pages jamais visitées

by olivier@abondance.com

loupe-search

Connaissez-vous l'option Google qui permet de n'effectuer des recherches que sur les pages que vous n'avez jamais visitées et ainsi mettre de côté celles que vous connaissez déjà ? Elle se met en place en quelques clics !... Savez-vous que vous pouvez, sur Google, effectuer des recherches uniquement sur des pages que vous n'avez jamais visitées ...

15 Jul 13:22

Microsoft aurait permis l’acces de la NSA a Outlook et Skype

by pintejp

«Microsoft était déjà accusé de participer, avec d’autres géants du Net, dans "Prism", le programme de surveillance d’Internet de l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA). L’étendue de la coopération de la société fondée par Bill Gates a été un peu plus détaillée par des extraits de documents confidentiels fournis par l’ancien consultant de la NSA Edward Snowden et publiés jeudi 11 juillet par le Guardian.
Microsoft aurait fourni ses clés de cryptage Outlook et Hotmail Selon le quotidien britannique, Microsoft a notamment fourni ses clés de cryptage à la NSA, permettant à ces dernières d’intercepter les messages envoyés par les utilisateurs de Outlook et Hotmail avant leur cryptage.
Ce chiffrement, qui assure théoriquement la sécurité des communications électroniques, intervient entre l’envoi par l’internaute et l’envoi définitif du message après être passé par les serveurs de la société.»

[...]

«Le Guardian explique également que Microsoft a travaillé "cette année" avec le FBI pour permettre l’accès de la NSA, via le programme Prism, aux données de SkyDrive, le service de stockage en ligne, ou cloud aux quelque 250 millions d’utilisateurs.
L’interception des communications Skype a "triplé" depuis juillet 2012
Selon les documents consultés par le Guardian, le service d’appels en ligne Skype aurait intégré le programme Prism dès février 2011, soit avant son rachat par Microsoft, quelques mois plus tard. En 2008, Skype assurait de l’impossibilité technique d’intercepter ses communications, notamment en raison de son procédé de chiffrement… depuis modifié par Microsoft. Un document de la NSA daté du 6 février 2011 assure que "les retours indiquent que l’interception d’un appel Skype a été efficace et les métadonnées [données basiques du message : qui appelle qui, à quelle date...] semblent complètes".
»…

http://www.lemonde.fr/technologies/article/2013/07/12/microsoft-aurait-permis-l-acces-de-la-nsa-a-outlook-et-skype_3446801_651865.html


15 Jul 13:18

« J’ai fait ce que j’ai cru bon »

by Korben

Vendredi 12 juillet, à l'aéroport de Moscou, Edward Snowden a sorti le bout de son nez devant les caméras des journalistes pour faire un petit discours qui recadre bien la situation et nous permet d'en savoir plus sur son état d'esprit actuel et sur la taille de ses corones. Edward Snowden est soutenu par l'avocate de Wikileaks et par des associations comme Human Rights Watch et Amnesty International.

Ce texte a été brillamment traduit de l'anglais par Gordon Fowler pour Developpez.com sous licence libre. Merci à lui !

« Bonjour,

Je m’appelle Edward Snowden. Il y a un peu plus d’un mois, j’avais une famille, une maison au paradis et je vivais dans un très grand confort. J’avais aussi la capacité, sans aucun mandat, de chercher, de saisir et de lire toutes vos communications. Celles de n’importe qui, n’importe quand. J'avais le pouvoir de changer le sort des personnes.

C’était aussi une grave violation de la loi. Les 4e et 5e amendements de la Constitution de mon pays, l’article 12 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen ainsi que de nombreux accords et traités interdisent un tel système de surveillance massive et omniprésente. Mais bien que la Constitution Américaine qualifie ces programmes d’illégaux, mon gouvernement explique qu’un jugement d’un tribunal secret, que personne ne peut voir, a légitimé ces pratiques illégales. Ce jugement corrompt purement et simplement la notion fondamentale de Justice, notion selon laquelle pour réellement exister la Justice doit être appliquée dans les faits. L’immoral ne peut être rendu moral par une loi secrète.

Je crois au principe établi à Nuremberg en 1945 : « Les individus ont un devoir international qui transcende les obligations nationales d’obéissance. Il en découle que les citoyens ont le devoir de violer leurs lois domestiques pour empêcher que des crimes contre la Paix et contre l’Humanité ne puissent être perpétrés ».

Par conséquent, j’ai fait ce que j’ai cru bon. J’ai lancé une campagne contre ces mauvaises pratiques. Je n’ai pas cherché à m’enrichir. Je n’ai pas cherché à vendre des secrets américains. Je n’ai passé aucun accord avec un gouvernement étranger pour garantir ma sécurité. À la place, j’ai rendu public ce que je savais, pour que ce qui nous touche tous puisse être débattu par nous tous, à la lumière du jour. J’ai voulu un monde de Justice.

Cette décision morale de parler au grand public de ces pratiques d’espionnage m’a coûté très cher, mais c’était la chose à faire et je ne regrette rien.

Depuis, le gouvernement américain et ses services de renseignements ont essayé de faire de moi un exemple, un avertissement pour tous ceux qui seraient tentés de parler à leur tour. J’ai été rendu apatride et traqué pour m’être exprimé politiquement. Les États-Unis d’Amérique m’ont mis sur la liste des personnes interdites de vol aérien. Ils ont demandé à Hong-Kong de m’extrader, en dehors du cadre juridique qui s’applique dans ce pays, et en totale violation du principe de non-refoulement des Nations-Unis. Ils ont menacé de sanctions des pays qui étaient prêts à défendre mes droits et le système d’asile reconnu par l’ONU. Ils ont même franchi une étape, sans précédente, en donnant l’ordre à une puissance militaire alliée de forcer l’avion d’un Président d’Amérique Latine à atterrir pour y chercher un réfugié politique. Cette escalade dangereuse n’est pas qu’une menace contre la dignité de l’Amérique Latine, c’est une menace contre le droit fondamental, partagé par toutes les personnes et par toutes les nations, de vivre sans être persécuté, de pouvoir demander un asile et d’en bénéficier.

Malgré tout, devant cette agression historique et disproportionnée, un peu partout dans le monde, des pays m’ont proposé soutien et asile. Ces nations, parmi lesquelles la Russie, le Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua et l’Équateur, ont toute ma gratitude et mon respect pour avoir été les premières à se lever contre ces violations des Droits de l’Homme perpétrées par des puissants, et non par des faibles. En refusant d’abandonner leurs principes devant les intimidations, ils ont gagné le respect du monde. J’ai l’intention de voyager dans chacun de ces pays pour exprimer mes remerciements personnels à leurs peuples et à leurs dirigeants.

J’annonce aujourd’hui que j’accepte officiellement toutes les offres de soutien et d’asile qui m’ont été faites, et toutes celles qui pourront m’être faites dans le futur. Avec, par exemple, la proposition du Président du Venezuela, M. Maduro, mon statut de réfugié est désormais officiel. Aucun état n’a donc le droit ni de limiter ni d’interférer avec mon droit de bénéficier de cet asile. Mais comme nous l’avons vu, certains gouvernements d’Europe Occidentale et d’Amérique du Nord ont démontré leur volonté d’agir en dehors des lois. Ce comportement persiste aujourd’hui et ces menaces illégales me rendent impossible tout voyage vers l’Amérique Latine pour bénéficier de l’asile politique qui m’y a été accordé dans le respect de nos droits universels.

Cette volonté d’états puissants d’agir hors des lois représente une menace pour nous tous, elle ne doit pas être couronnée de succès. Par conséquent, je demande votre assistance (N.D.L.R. : Aux associations) pour me garantir un chemin sûr par les pays concernés en sécurisant mon voyage vers l’Amérique Latine. Je demande également l’asile à la Russie jusqu’à ce que ces états respectent la loi et que mon voyage, légal, soit permis. Je vais soumettre ma requête à la Russie aujourd’hui en espérant qu’elle soit accueillie favorablement.

Si vous avez des questions, j’y répondrai autant que je le peux.

Merci. »

D'après l'ambassadeur américain en Russie, Edward Snowden n'est pas considéré par le gouvernement américain comme un lanceur d'alerte, mais bien comme un traitre qui a violé les lois américaines.

Au moins, on sait de source sûre à quelle sauce, les États-Unis veulent le manger...

13 Jul 20:09

Cours (vidéo) sur la veille stratégique par Jean-Claude Damien, Professeur Université Lille 1

by FrancoisMagnan
12 Jul 07:30

La DGSE a le « droit » d’espionner ton Wi-Fi, ton GSM et ton GPS aussi

by bugbrother

La Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, les services spéciaux français) ne serait pas, en l'état, en mesure de collecter "systématiquement les signaux électromagnétiques émis par les ordinateurs ou les téléphones en France".

Une chose est de stocker "tous les mots de passe" qu'elle a pu intercepter sur les "réseaux grand public", comme je l'avais écrit en 2010 (voir Frenchelon: la DGSE est en « 1ère division »), une autre est de pouvoir espionner "la totalité de nos communications", en France, comme l'écrivait Le Monde, la semaine passée, avec ses "Révélations sur le Big Brother français".

A contrario, et comme l'écrivait Le Monde mi-juin, la DGSE est bien "au cœur d'un programme de surveillance d'Internet" lui permettant de surveiller "le flux du trafic Internet entre la France et l'étranger en dehors de tout cadre légal"...

Le monde a bien changé depuis les plombiers de la DST

S'il est certes techniquement possible d'espionner tout type de réseau de communication, le maillage décentralisé du réseau Internet, en France, fait qu'il est par contre improbable que la DGSE ait pu concrètement, financièrement et structurellement, placer l'intégralité de nos télécommunications sous surveillance afin de collecter et stocker nos méta-données (qui communique avec qui, quand, pendant combien de temps, d'où).

Contrairement à des pays comme la Libye, où l'Internet était centralisé -ce qui a permis à l'entreprise française Amesys d'y installer un système de surveillance généralisée des télécommunications (voir Barbouzeries au Pays de « Candy »)-, l’historique du développement des télécommunications en France a débouché sur une infrastructure décentralisée.

Si la DGSE voulait placer tout l'Internet sous surveillance, elle ne pourrait pas se contenter de demander à Orange, Bouygues Télécom, SFR ou Free de dupliquer le trafic Internet. D'une part parce qu'il existe de nombreux autres FAIs, particulièrement étrangers (les opérateurs européens, américains, voir indiens sont présents en France), d'autre part parce que ça ne suffirait pas : l'Internet n'est pas une série de tuyaux contrôlés par quelques gros "telcos", c'est un peu plus compliqué.

Espionner les FAI ? Une fausse bonne idée

Comme l'avait très bien rappelé Benjamin Bayart dans sa conférence "Internet libre ou minitel 2.0", "sur Internet on a mis l'intelligence en périphérie du réseau" :

« Dans Minitel on a mis l'intelligence au centre, c'est le contenu, c'est les bases de données avec des terminaux débiles autour. Internet c'est le contraire, on a mis des routeurs idiots au centre et on a mis en périphérie des ordinateurs qui réfléchissent. »

Illustrations : quand un abonné Orange regarde DailyMotion (filiale d’Orange), le trafic peut ne pas sortir du réseau de France Télécom, ou même sortir du réseau d’Orange et y re-rentrer de nouveau au gré des règles de routage. Plus généralement, en matière d'interconnexion entre opérateurs (Peering), certains prestataires français préfèrent passer par des points d'échange situés à l'étranger, afin de payer moins cher... ce qui fait qu'un fichier envoyé par abonné Free à un internaute Orange passera peut-être par Londres ou Francfort, ou encore la Belgique s'ils utilisent Google, sans que jamais ni Free, ni Orange, ni personne à Londres, Francfort ou Bruxelles ne sache exactement ce qu'ils ont échangé.

Le problème se complique avec les services types web 2.0 : quand un internaute se connecte à l'un des services proposés par Google, son FAI ne sait pas lequel, ni ce qu'il cherche à y faire (consulter son gmail, faire une recherche, travailler sur un document stocké dans le "cloud" de Google, etc.), car le trafic est chiffré (ssl), et que la réponse à la requête de l'abonné sera routée par les serveurs de Google, et non par le FAI.

Rajoutez-y le fait que nombreux sont les internautes qui passent par Google pour consulter tel ou tel site, plutôt que de rentrer son URL dans son navigateur, et vous commencez à prendre la mesure de la complexité du routage de l'Internet, et du fait qu'on ne peut pas installer de "Big Brother" au coeur des FAI.

L'an passé, le sénateur Jean-Marie Bockel voulait interdire la vente de routeurs de coeur de réseau chinois en Europe, au motif qu'ils pourraient permettre à la Chine de nous espionner. Comme le rappelait alors L'Express, ces routeurs, utilisés par les opérateurs de télécommunications pour gérer les flux de communications, peuvent en effet "intercepter, analyser, exfiltrer, modifier, voire détruire toutes les informations" qu'ils voient transiter.

Une hypothèse récemment battue en brèche par Stéphane Bortzmeyer, dans un article intitulé Un routeur de cœur de réseau peut-il espionner le trafic ?. Techniquement, c'est possible, et il existe effectivement des routeurs espions. Mais ils ne peuvent pas pour autant analyser tout le trafic en temps réel; et s'ils faisaient remonter le trafic aux autorités, ça se verrait, les opérateurs s'en apercevraient, des ingénieurs auraient protesté ou démissionné, et l'information aurait fuité bien avant les "révélations" du Monde.

Comment les internautes sont mis sur écoute

Pour Kave Salamatian, professeur d’informatique et de réseaux, et spécialiste de la géographie de l’Internet, cette histoire de "PRISM" français relève d'une "tentative de désinformation, de manœuvre de roulement de muscles, ce qui est habituel dans le monde du renseignement : plus c'est gros, plus ça passe" :

« L'architecture du réseau téléphonique et internet en France est très différente de celle des États-Unis. C'est une décision prise dans les années 40-50 : les USA sont allés vers une architecture avec des centraux téléphoniques très gros, qui concentrent le trafic, et des lignes très longues vers l’utilisateur.

En Europe, on a fait un maillage dense de centraux téléphoniques de plus petites tailles, avec des lignes beaucoup plus courtes vers l’utilisateur : on est toujours à moins de 4-5 kilomètres d’un DSLAM, l'architecture est beaucoup plus dense. »

Et c'est précisément sur ces DSLAM, qui récupèrent le trafic transitant sur les lignes téléphoniques afin de router les données vers les gros tuyaux des FAI, au plus près des abonnés, que s'effectuent les écoutes Internet, comme me l'a expliqué, sous couvert d'anonymat, le responsable d'un gros FAI :

« Le réseau français est fait de sorte que pour l’intercepter il faut aller au plus près de l’abonné, source ou destinataire, sachant que les deux canaux de communications sont disjoints : chaque acteur ne maîtrise que ce qui sort du réseau. La voie retour, quand c’est Google qui envoie l’info, c’est Google qui décide par quels chemins le flux doit revenir à l'abonné, et au final c'est le DSLAM qui réassemble les flux depuis et vers l'abonné.

Quand on reçoit un ordre d’un tiers de confiance (Justice ou Invalides -qui gère les interceptions de sécurité pour le compte de Matignon), on duplique le flux, qui est renvoyé via des liaisons dédiées et chiffrées; et on s’est débrouillé pour que la fonctionnalité de duplication soit limitée à quelques abonnés par équipement, et que seules deux personnes puissent la débloquer. »

Non content d'avoir été conçu pour ne permettre que quelques placements sur écoute en simultané, par DSLAM, le dispositif ne peut pas être activé par le FAI seul, pas plus qu'à la seule initiative du ministère, mais seulement lorsque les deux s'accordent pour activer la mise sur écoute :

« Si le logiciel est hacké ou évolue vers des fonctionnalités non documentées, le hardware, chez nous, va le bloquer. Et tout est tracé. Et si la DGSE vient nous voir, on leur répond qu’on ne discute qu’avec la PNIJ (la Plateforme nationale d'interception judiciaire de la Justice) ou le GIC (le Groupement interministériel de contrôle, dépendant du Premier Ministre). »

Pour faire du massif, il faudrait pirater les "box"

Si la DGSE avait voulu placer des bornes d'écoute clandestine afin de pouvoir surveiller l'intégralité du trafic, elle aurait donc du installer des portes dérobées dans tous les DSLAM, et plusieurs autres points d'interconnexion, sans que cela se voit.

Or, en France, on dénombre près de 16 000 répartiteurs téléphoniques, et quelques 40 000 DSLAM.

Save Kalamatian estime que, pour faire un point de collecte sur un lien à 10GB/s, avec de la reconnaissance par mot-clef, il faudrait investir de 100 à 150 000 € par porte dérobée. Or, à raison de 20 000 portes dérobées, il faudrait investir de 200 à 300 millions € (en hypothèse basse), voire 750 M€ si on voulait espionner tous les DSLAMs (sans la gestion, ni la maintenance, ni la bande passante pour faire remonter le trafic espionné au siège de la DGSE, boulevard Mortier).

"Pour faire de la surveillance massive, il faudrait aller au niveau de la Box" qui permet aux abonnés de se connecter, explique Stéphane Bortzmeyer, et y installer un logiciel espion.

Mettons d'emblée de côté l'aspect particulièrement improbable d'une telle opération, dans la mesure où les employés des FAI ou des fabricants de ces Box auraient forcément détecté la manip', sans parler des bidouilleurs qui auraient remarqué le trafic sortant de leur Box, et qu'il y aurait donc forcément eu des fuites dans les médias si la DGSE avait voulu tenter ce coup-là.

On dénombre près de 13 millions d'abonnés, en France. A raison de 40€ par logiciel espion (ramené à l'ensemble du parc), estime le responsable du FAI, l'investissement représenterait donc plus de 500M€, à quoi il faudrait rajouter les frais de bande passante.

Or, le budget annuel de la DGSE est de l'ordre de 600M€.

A quoi il faudrait aussi rajouter la surveillance des méta-données issues de la téléphonie fixe et mobile. Là, pour le coup, le système est plus centralisé, puisque les méta-données des statistiques d'appel (ou call data record, CDR) sont générées par les opérateurs, qui les conservent pour la facturation, et la détection d'incident.

Suite à la panne d'Orange, en juillet 2012, une inspection de sécurité avait été lancée, pour vérifier l'infrastructure des opérateurs de téléphonie mobile. Les ingénieurs de l'ANSSI -en charge de la cyberdéfense- tout comme ceux des opérateurs n'auraient alors pas manqué d'identifier d'éventuelles installations espion de la DGSE, ce qui aurait donc dû être dénoncé à la Justice, et n'aurait pas manqué de sortir dans la presse.

Avec des "si", on mettrait Internet en bouteille

Entre 5 et 10% du trafic Internet français transite par l'association France-IX, le plus important des points d'échange internet français, qui permettent aux différents FAI d'échanger du trafic grâce à des accords de "peering". Raphaël Maunier, son président, est formel :

« On ne m'a jamais demandé d'intercepter du trafic. Sur France-IX, il n'y a pas d'écoute, c'est hors de question, je démissionnerais direct, et j'en parlerais, c'est anticonstitutionnel.

Si on voulait forcer Free, Orange Numéricable, Bouygues ou SFR à intercepter, ça coûterait de l'argent, ça se verrait, et la plupart des opérateurs que je connais refuseraient : intercepter sur le coeur de réseau, ça ne marcherait pas. »

"Intercepter les données sur le Net sans que ça se sache ? C'est délicat, et je ne vois pas comment techniquement ce serait possible", renchérit Pierre-Yves Maunier, son frère, architecte Réseau chez Iguane Solutions, qui héberge physiquement le "cloud" de nombreux services web : "si on voulait tapper les DSLAMs, les opérateurs le sauraient; écouter tout en temps réel, de tous les opérateurs, c'est faisable, mais demanderait des moyens colossaux, tant pour les opérateurs que pour le gouvernement."

« Je suis intimement convaincu que c'est difficilement faisable; mais je ne sais pas tout. »

Les professionnels des réseaux que j'ai contacté sont unanimes : techniquement, tout est possible. Mais si la DGSE avait vraiment voulu mettre le Net et la téléphonie sous surveillance constante et généralisée, le réseau est tellement décentralisé, et implique tellement d'opérateurs divers et variés qu'ils s'en seraient forcément aperçus et ce, bien avant les révélations d'Edward Snowden.

Il est impossible, en l'état, d'espionner tout le trafic de tous les abonnés sans que les ingénieurs et techniciens en charge du bon fonctionnement de ces réseaux ne s'en aperçoivent, ou n'en soient tenus informés.

Pourquoi aucun d'entre-eux n'a réagi, ne serait-ce que sur la mailing-liste du FRench Network Operators Group (FRnOG), qui "rassemble des personnes intéressées par les domaines de la sécurité, la recherche et le fonctionnement d'Internet en France" (et qui discutait récemment de cette possibilité d'espionner un routeur de coeur de réseau) ? Parce qu'ils sont habitués... à entendre "beaucoup de conneries de la part des journalistes" :

« On est tellement habitué à ce que les journalistes disent n'importe quoi qu'on ne réagit même plus. »

La DGSE a le "droit" d'espionner ton Wi-Fi, ton GSM et ton GPS aussi

Pour autant, cela ne veut pas dire que la DGSE n'espionne pas tout ou partie des télécommunications qui transitent par satellite. Comme le rappelle Vincent Jauvert, un des journalistes qui, en avril 2001, fut l'un des premiers à évoquer le système "Frenchelon" d'espionnage des télécommunications de la DGSE (voir Le DGSE écoute le monde (et les Français) depuis plus de trente ans), la loi de 1991 relative au secret des correspondances émises par la voie des communications électroniques, censée encadrer les interceptions de communications électroniques et désormais intégrée au Code de la sécurité intérieure, excluait le spectre hertzien de toute forme de contrôle :

« Cette dérogation a été exigée par les plus hautes autorités de l’Etat, confie un ancien conseiller du ministre de la Défense de l’époque, Pierre Joxe. Pourquoi ? Souvenez-vous, à cette époque, la DGSE lançait un vaste plan de modernisation de ses « grandes oreilles ». Il était hors de question de le compromettre.

Un ancien de l’Elysée dit: « Nous voulions laisser les coudées franches au service secret, ne pas l’enfermer dans son quota d’écoutes autorisées. »

Accessoirement, les ondes hertziennes servent aussi en matière de radio-identification (RFiD), de GPS, de GSM et de Wi-Fi... technologies qui, en 1991, n'étaient pas utilisées par le grand public, contrairement à aujourd'hui.

Reste aussi la question des câbles de fibres optiques sous-marins, qui ne relèvent pas du spectre hertzien, et qui ne sauraient donc être légalement espionnables par la DGSE. Et il serait vraiment très intéressant de savoir ce que la DGSE espionne, et ce qu'elle fait pour ne pas espionner les Français.

Dans son article, Vincent Jauvert écrivait que "nos communications avec l’étranger ou les Dom-Tom peuvent être interceptées, recopiées et diffusées par la DGSE, sans qu’aucune commission de contrôle ait son mot à dire. Aucune ! Une situation unique en Occident." :

« Tous les pays démocratiques qui se sont dotés de services d’écoute «satellitaire» ont mis en place des garde-fous, des lois et des instances de contrôle afin de protéger leurs citoyens contre la curiosité de ces «grandes oreilles». Tous, l’Allemagne et les Etats-Unis en tête. Pas la France. »

Son article date de 2001. Depuis, rien n'a changé. Et la DGSE a continué à faire monter en puissance son système d'interception des télécommunications.

Big Brother est dans vos têtes, pas sur l'Internet

Le "Bug Facebook" avait révélé, l'an passé, à quel point la perte de contrôle de leur vie privée pouvait effrayer les internautes, mais également à quel point ils pouvaient être "crédules" (il s'agissait d'une rumeur, cf Facebook et le « paradoxe de la vie privée »).

Le fait qu'Eric Filiol, un ancien militaire, chercheur en cryptologie et virologie -qui aurait travaillé à la DGSE- ait été le seul à qualifier de "fantaisiste" le Big Brother de la DGSE tel que décrit par Le Monde est tout aussi instructif, et plutôt effrayant.

La banalisation des technologies de surveillance, la montée en puissance de cette société de surveillance, la primauté faite au renseignement et aux technologies sécuritaires -au détriment de nos libertés- sont telles qu'un barbouze s'est fait passer pour une gorge profonde afin de faire croire aux lecteurs du Monde que la DGSE était aussi puissante que la NSA...

Le budget de la NSA est classifié, mais on estime qu'elle reçoit de 10 à 15 milliards de dollars, par an, soit 25 fois plus que la DGSE. La NSA emploierait 40 000 personnes, dont 32 000 pour le SIGINT (pour SIGnals INTelligence, l'accronyme anglais désignant le renseignement d'origine électromagnétique), alors que la DGSE n'en emploie que 4750, dont 1100 dans sa direction technique (chargée de "rechercher et d’exploiter les renseignements d’origine technique").

Et personne n'a moufté, à l'exception de Matignon, et de Jean-Jacques Urvoas, président de la Commission des lois de l'Assemblée nationale et spécialiste du renseignement, qui ont rappelé que la DGSE n'espionnaient pas "tous" les Français, parce qu'elle était encadrée par la loi de 1991 (sachant, par ailleurs, que la DGSE a aussi le "droit" de violer les lois, à l'étranger).

Il suffisait pourtant de contacter les professionnels des réseaux, ceux qui nous permettent de communiquer sur Internet, pour comprendre qu'a priori, le système décrit par Le Monde ne peut pas exister, en l'état, en France.

La DGSE espionne-t-elle les Français depuis l'étranger ?

A contrario, rien n'interdit la DGSE d'écouter les Français depuis l'étranger. Mi-juin, Le Monde écrivait que la DGSE "examine, chaque jour, le flux du trafic Internet entre la France et l'étranger en dehors de tout cadre légal" :

« La justification de ces interceptions est avant tout liée à la lutte antiterroriste sur le sol français. De facto, au regard de l'absence d'encadrement légal strict de ces pratiques, l'espionnage des échanges Internet peut porter sur tous les sujets.

Interrogée par Le Monde, la DGSE s'est refusée à tout commentaire sur ces éléments couverts par le secret-défense. De plus, les autorités françaises arguent que les centres d'hébergement des sites sont, pour la plupart, basés à l'étranger, ce qui exonère la DGSE de répondre à la loi française. »

Le magazine spécialisé Intelligence Online révélait récemment que le nouveau datacenter de la DGSE, construit dans un ancien bunker allemand de 100 mètres de long sur 10 de large, situé près de sa station d'interception des télécommunications satellitaires des Alluets, dans les Yvelines, (voir Frenchelon: la carte des stations espion du renseignement français), stockait "toutes les communications électroniques passivement interceptées par les stations du service à l'étranger, notamment à Djibouti, proche de plusieurs dorsales télécoms" (ou Internet Backbone), laissant entendre que la DGSE pourrait aussi écouter les câbles sous-marins dans lesquels transitent, par fibres optiques, une partie importante du trafic Internet international.

En février dernier, Fleur Pellerin qualifiait le savoir-faire d'Alcatel Submarine Networks (ASN), qui couvre la production, l'installation et la maintenance des câbles sous-marins, d'"unique", tout en déclarant qu'ASN ne faisait pas que transporter des paquets de données, mais également de la "cybersurveillance" :

« C'est une activité stratégique pour connecter l'Outre-Mer et tout le continent africain en haut débit. Il y a aussi un enjeu lié à la cybersurveillance et la sécurité du territoire. »

Le site Reflets.info évoque depuis des mois une thèse abracadabrantesque, relayée par l'ONG Survie, selon laquelle le renseignement français aurait externalisé une partie de son système de surveillance des télécommunications dans des pays où elle aurait contribué à installer des systèmes Eagle de surveillance massive de l'Internet, comme elle l'avait fait en Libye (voir Barbouzeries au Pays de « Candy »).

S'il n'existe donc pas, a priori, de "Big Brother" en France, il a bien des petits frères, installés à l'étranger de sorte d'"exonérer la DGSE de répondre à la loi française", tout en lui permettant d'espionner le trafic Internet.

En 2010, Bernard Barbier, directeur technique de la DGSE, avait ainsi expliqué que les réseaux grand public était la "cible" principale, et qu'elle stockait "tous les mots de passe" (voir Frenchelon: la DGSE est en « 1ère division »).

L'ancien directeur de la DGSE, le préfet Érard Corbin de Mangoux, en parlait lui aussi ouvertement, en février 2013, au Parlement :

« À la suite des préconisations du Livre blanc de 2008, nous avons pu développer un important dispositif d’interception des flux Internet. »

Marc Trévidic, juge d'instruction au pôle antiterroriste du TGI de Paris, expliquait au Sénat l'an passé que « les gens qu’on arrête, dans la plupart de nos dossiers, c’est grâce à Internet », des propos réitérés en février dernier à l'Assemblée :

« La totalité des affaires d’associations de malfaiteurs terroristes comporte des preuves acquises sur internet. Au surplus, parmi ces affaires, 80 % d’entre elles sont même exclusivement déferrées devant la Justice grâce à ce type de preuves. De fait, la surveillance d’internet représente pour les services de renseignement un enjeu majeur. »

Le problème, c'est que la DGSE est moins contrôlée que la NSA, et qu'on a plus d'informations sur la NSA que sur l'"infrastructure de mutualisation" (qui centralise les données espionnées) de la DGSE...

NB : et si vous pensez que vous n'avez rien à vous reprocher, donc rien à cacher, et que donc vous ne risquez pas d'être espionné, lisez donc ce pourquoi la NSA espionne aussi votre papa (#oupas) et, pour vous protéger, Comment (ne pas) être (cyber)espionné, ainsi que les nombreux articles de Reflets.info, particulièrement en pointe sur ces questions.

PS : @H_Miser me fait remarquer que je pourrais induire les lecteurs en erreur : un GPS n'émet rien, il ne fait que recevoir des ondes émises par des satellites, et qui sont donc ... "publiques", on ne peut pas vous géolocaliser à distance avec votre GPS de voiture ou de smartphone.

Voir aussi :
Lettre ouverte à ceux qui n'ont rien à cacher
Frenchelon: la DGSE est en « 1ère division »
Du droit à violer la vie privée des internautes au foyer
Frenchelon: la carte des stations espion du renseignement français
Amesys: les documents qui impliquent Ziad Takieddine et Philippe Vannier, le PDG de Bull

11 Jul 11:48

Clipboard Master - Améliorer les fonctions du presse-papier de Windows

by FrancoisMagnan

Clipboard Master améliore les fonctions du presse-papier de Windows. Textes, images, fichiers et dossiers que vous copiez en appuyant sur [Ctrl C] sont automatiquement insérés dans le presse-papier. Clipboard Master peut stocker jusqu'à 10'000 enregistrements, avec l'entrée la plus récente toujours en haut de l'affiche.


FrancoisMagnan's insight:
Petit utilitaire très pratique qui permet, après avoir copié de multiples éléments, de coller celui de votre choix dans un document. Exemple d'application : lire une page web en ligne, sélectionner copier les éléments intéressants, puis dans word, placer ces éléments comme citation lors d'un travail d'écriture. Tout ça avec un minimum de manipulations et de clics.

11 Jul 11:47

2 outils pour communiquer sur les darknets

by Korben

La décentralisation (p2p), c'est l'avenir de la liberté d'expression et j'ai testé des derniers jours plusieurs outils en rapport avec ce thème.

Tout d'abord, j'ai jeté mon dévolu sur Nightweb, une solution Desktop / Mobile (Android uniquement) qui permet d'écrire des articles (blogging) et de partager des images via le darknet I2P. La version mobile est sympathique, mais la version Desktop pas vraiment fonctionnelle. De plus, les fonctionnalités sont assez limitées, mais je ne jette pas la pierre à ce projet prometteur puisqu'il est encore très jeune.

nightweb 2 outils pour communiquer sur les darknets

À côté de ça, je suis tombé sur Syndie. Ce logiciel qui frotte sa grosse poitrine sur la Ferrari rouge de la NSA est à la fois un outil de blogging et un forum totalement décentralisé et anonyme. Syndie utilise I2P (et apparemment TOR ou encore Freenet) et autorise au choix la création de forums publics ou privés, de blog, de usenets ou l'envoie de mails. Avec Syndie, plus de risque de voir un lieu d'expression fermer sous la pression. C'est une des grandes forces de la décentralisation.

Syndie permet aussi de récupérer des archives de sites complets pour les consulter tout en étant déconnecté.

syndie 2 outils pour communiquer sur les darknets

Comme toujours avec ce genre d'outils, il faut insister un peu pour bien en saisir toutes les fonctionnalités. Malheureusement, même si c'est fonctionnel, ça manque d'un peu d'ergonomie. J'ai l'impression de me retrouver devant une des premières versions de bittorrent...(Qui vient d'avoir 12 ans d'ailleurs \o/)

Mais ça ne peut que s'améliorer et ça, c'est plutôt cool.

Je pense qu'à un moment, l'un de ces protocoles se démarquera. Les geeks finiront alors par l'adopter en masse, les clients se multiplieront et tout deviendra plus simple et plus ergonomique pour que Madame Michu puisse à son tour l'adopter. C'est ce qui s'est passé avec Bittorrent par exemple...

Par contre vu que ces protocoles ne sont pas réellement faits pour télécharger comme des porcs des blockbusters, l'adoption risque d'être plus longue... Mais les affaires à la PRISM pousseront peut-être plus de monde à s'y intéresser.

Bref, je vous invite à vous pencher là dessus et pourquoi pas, si vous êtes développeur, à proposer des outils compatibles TOR, Freenet, I2P qui soient un peu plus user-friendly.

11 Jul 11:46

SONTE : La fin des volets

by freeman59

Rideaux, Volets, volets roulants, stores tout ces accessoires qui nous protèges du soleil et surtout de la vue des voisin pourrait bientôt devenir ringard ! La société SONTE propose en effet un film capable de s’opacifier à la demande !

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Déjà disponible dans les hotels de Luxe, cette technologie consiste à faire passer un courant dans un film afin de le rendre opaque quand nécessaire. Intégré directement dans le verre, cette solution bien trop chère déclinée en film à posé serait bien plus abordable !

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Et c’est ce que SONTE offre comme solution : Un film à coller totalement invisible contrôlable via Wifi depuis votre smartphone Apple ou Android ! Le résultat parle de lui même et donnera une touche de modernisme à votre intérieur. La campagne lancée sur le site de Kickstarter vient juste de se terminer avec plus de $237.000 sur les $200.000 nécessaires. Le premier kit étant vendu à peine $65. Dommage que je ne l’ai pas vu avant !

Bien vu le homecinéma sur sa fenêtre ! J’adore :D

Le seul hic c’est qu’à ce tarif c’est presque un essai car vous ne disposerez que d’un film de 50x50cm. Vous pourrez commander des tailles jusqu’à 1m x 2m mais le tarif passe alors à $359 ! On regrette également que la plaque doit être alimentée par un boîtier (qui comprend le module de communication wifi) et qu’il faille alors disposer des fils peu esthétique qu’on aura du mal à camoufler proprement :s Oui c’est sur, c’est difficile à faire autrement mais bon, si on cherchait à virer ses rideaux moches, faudra trouver un moyen pour planquer le câble et le boitier d’alimentation ! C’est pas mieux

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Plus d’infos sur Sonte.com