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01 Aug 08:09

Les Chevaliers du Zodiaque : le film et ses suites sauvés grâce à un second souffle ?

by Nico Duverneuil

Vous l'ignorez peut-être, mais un film en live action Les Chevaliers du Zodiaque est sorti en mai dernier, passant relativement inaperçu dans le monde entier. En effet, pour un budget annoncé d'environ 60 millions de dollars, les résultats aux box office international ont péniblement frôlé les 7 millions de dollars.

Couplé à ça, le succès critique n'a pas non plus été au rendez-vous. Mais il faut dire que les fans de Saint Seiya (le titre V.O. de la saga) n'ont pas été tendres avec cette adaptation qui a davantage emprunté à la série Les Chevaliers du Zodiaque de Netflix qu'au manga et à la série d'origine. Toutefois, il reste une petite chance que la suite voit le jour, même si les producteurs ont toujours affirmé que ce serait le cas.

Quand nous évoquons ici la suite du film, il est davantage question du projet de cinq films supplémentaires comme cela a été évoqué dès le tout début. Difficile d'imaginer Sony se lancer dans la production à perte de suites pour le grand écran, mais il se pourrait que l'avenir de Seiya et ses compagnons se joue ailleurs.

La semaine du 5 juillet 2023, le film Les Chevaliers du Zodiaque était en neuvième position des films les plus achetés ou loués sur la plateforme Apple TV. Son absence du Top 10 les semaines suivantes n'exclue en rien que le film puisse continuer de fonctionner sur la plateforme de streaming et VOD, mais les blockbusters occupant le classement n'ont pas vraiment laissé de place à la concurrence.

Cela peut confirmer l'idée soutenue par certains que Les Chevaliers du Zodiaque 2 et ses potentielles suites gagneraient à passer directement par la case streaming, permettant de toucher une cible plus large et au public d'adhérer plus facilement en étant peut-être moins exigeant que lors d'une sortie sur grand écran. De là à y voir donc une opportunité pour Sony et Toei Animation d'exploiter la licence et d'amener le projet à son terme, il n'y a pas long.

La chronologie des médias fait que Les Chevaliers du Zodiaque en live action ne sera pas disponible tout de suite en France. Les curieux devront donc patienter encore un peu. En attendant, vous pouvez toujours (re)découvrir la bande-annonce du film Les Chevaliers du Zodiaque ainsi que notre critique.

Source : ABC News via Saint Seiya Soul of Gold

31 Mar 12:55

Edwin Edwin

by jhalal drut


 

18 Feb 21:23

Baldur's Gate 3... en 2023

by Glaurung
Les studios de jeux vidéo Larian ont jugé improbable une sortie cette année pour ce nouvel opus. Le jeu est en accès anticipé depuis l'automne 2020, mais le fondateur de Larian et directeur...
22 Mar 18:06

Zack Snyder’s Justice League : le Snyder Cut, l’épique réussite d’un naufrage

by Arnold Petit

L’arrivée en fanfare du fameux Snyder Cut de Justice League met fin à l’un des drames les plus palpitants de la culture geek et de l’histoire de la licence cinématographique.

Comme les armées protectrices de la terre face aux légions de Darkseid, les fans de Superman, Batman, Wonder Woman et les autres personnages iconiques mis en scène dans ce que l’on nommait le DCEU ont fait front commun pendant des années sur les réseaux sociaux et dans les salons pour exiger à grands cris la version de l’histoire des héros DC telle que le réalisateur Zack Snyder l’avait débutée et envisagée avant que le décès prématuré de sa fille, et des impératifs foireux de la Warner, n’aient forcé la mise en chantier d’une version bâtarde du film, maladroitement pliée par Joss Whedon en 2017.

Accueilli comme le Messie, Snyder délivre enfin au monde sa version, son histoire, tout ce qu’il y avait à dire et plus encore dans un épique montage de quatre heures, scindé en six chapitres, où les super-héros repousseront la plus grande menace que la Terre ait jamais eu à affronter mais en troquant l’esprit de légèreté de la version de Whedon contre une tonalité plus adulte, intimiste et résolument centrée sur les personnages, leurs troubles et leurs places parmi nous. Et pour une fois, on remercie les fans pour une aussi intense mobilisation. Car l’attente a clairement été payante.

Le Snyder Cut, un film épique centré sur l’humain

Un film pour les fans

En premier lieu, que cela soit clair : ce Snyder Cut est un film majoritairement à destination des fans et si les films DC du bonhomme (Man of Steel et Batman V. Superman) ne vous avaient pas plus plu que cela, inutile de vous infliger ces quatre heures de visionnage qui vous paraitrons très probablement poussives et indigestes au possible. Justice League version 2021 est un objet qui se mérite. Le projet revient de loin (de très loin) et son existence est en tout point inédite au sein du paysage cinématographique mainstream. Ainsi, comptez facilement deux heures d’exposition à vous farcir, presque toujours centrées autour des principaux protagonistes de l’histoire, cette dernière restant en réalité basiquement la même.

La mort de Superman (Henry Cavill) – l’intense nouvelle introduction retrace avec brio les conséquences d’une telle disparition sur tous les personnages – envoie un signal aux forces du mal dirigées par le méchant Steppenwolf. En effet, la Terre n’est désormais plus sous la protection du kryptonien et les Boites-Mères conservées par les peuplades de la planète s’éveillent. Ces trois artefacts millénaires peuvent, une fois assemblées, paver la voie de l’invasion pour le grand bad guy en chef, l’éminent Darkseid, attendant son heure sur le monde d’Apokolips. Les Amazones, premières lignes de défense contre la menace, préviennent Diana Prince (Gal Gadot) des terribles événements qui se préparent pendant que Bruce Wayne (Ben Affleck) recherche d’autres méta-humains pour protéger la planète de sa destruction en devenir. Mais le duo peine à convaincre les candidats. En effet, Aquaman, Flash et Cyborg ont eux-mêmes leurs propres démons à combattre.

Le soin apporté aux lignes narratives de chaque protagoniste est l’un des plus importants ajouts du Snyder Cut. Soyons clairs, nous sommes en présence d’un film tout à fait différent de la version de Whedon (bien qu’il serait plus exact de parler de celle de la Warner). Les aspects les plus lourdingues (qui n’étaient pas non plus légion) ont tous été supprimés et aucun des ajouts de Whedon n’a été conservé. Barry Allen (Ezra Miler) est certes toujours léger et drôle à suivre, mais son implication et ses actions sont lourdes de sens et de responsabilité. Flash se blesse et craint son pouvoir aux possibilités quasi divines; Diana porte sur ses épaules non plus la pression d’être un visage iconique mais celui d’être porteuse d’une histoire et du courage de son peuple (Gal Gadot crève l’écran à chaque séquence de combat au corps à corps) ; Victor Stone (Ray Fisher), cœur émotionnel du récit et clé de voûte des événements du film, entraîne l’implication humaine du spectateur à chacune de ses apparitions et répliques sous les traits du tragique Cyborg ; Quant à Batman, son sens de la responsabilité et sa relation avec Alfred (Jeremy Irons) lui donnent encore plus de corps, de conviction et d’intensité au milieu d’une distribution aux pouvoirs dépassant l’entendement. Un roc au cœur d’une tempête. Reste Arthur Curry (Jason Momoa), Aquaman, qui reste malheureusement la pièce la moins essentielle et la moins bien rapportée de l’ensemble dans son rôle de comic relief monolithique et caustique sans grande incidence sur l’histoire – au contraire des Amazones, les Atlantes ne jouent en définitive pas de rôle bien déterminent dans Justice League, même s’il reste agréable de retrouver Mera (Amber Heard) et de découvrir Willem Dafoe dans un design inédit en prélude au film Aquaman, premier film DC à faire suite au montage de Whedon.

« Darkseid est. » Certes, mais surtout, que deviendra-t-il ?

Un travail soigné mais sans nuance

La première moitié du film prendra donc soin de bien définir chaque personnage, ses origines, le rôle qu’il aura à jouer, tout en insistant bien au fur et à mesure sur un des thèmes essentiels de cette histoire : le rapport au père (ou à la mère en ce qui concerne Diana). Un enjeu émotionnel forcément de mise pour Snyder qui dédie son film, non sans provoquer une certaine émotion, à Autumn Snyder, sa fille disparue. La seconde moitié étant évidemment davantage portée sur le retour de l’Homme d’Acier, Superman himself, à nouveau ressuscité grâce aux pouvoirs cumulés de Flash et des Boîtes-Mères. L’arc de Clark ne change pas spécifiquement, si ce n’est pour une séquence d’importance, attendue par de nombreux fans, où le dernier fils de Krypton endossera son fameux costume noir, rendu célèbre dans le comic book The Death of Superman. Ce choix stylistique obéit aussi à une logique morale entourant le personnage (l’avis convergent de ses deux pères), mais aussi à un certain sens du fan-service, forcément prédominant dans ce montage, au point d’intégrer certains nouveaux personnages (comme Darkseid ou le Limier Martien) sans que leurs motivations ne soient clairement définies, ou bien grossies à l’extrême et sans nuance aucune.

En terme de nuance, difficile de ne pas reprocher au film certaines vulgarités bien crasses dans la mise en scène, à commencer par les fameux ralentis chers à Snyder, en particulier les combats entourant Wonder Woman (c’est simple, on pourrait lancer un jeu à boire chaque fois que l’Amazone est présentée en slow motion sur fond de musique du monde) ou bien des effets spéciaux pas toujours très finauds. Reste que certains effets visuels ont été brillamment revus, tels que le design complet de Steppenwolf, infiniment plus imposant et fouillé que précédemment (le méchant provoquerait presque de l’émotion lors de certaines scènes, où ses yeux brillent et sa moue se plie devant l’impossibilité pour lui de regagner Apokolips). Sans oublier la musique de Tom Holkenborg (Junkie XL) épique à souhait, à des lieux de la paresseuse composition de Danny Elfman pour le précédent montage, et citant avec allégresse les divers thèmes composés par et avec Hans Zimmer sur les autres films du DCEU – on frissonne encore de retrouver les thèmes relatifs à Superman, entre autre lors du combat final, ou encore l’usage de chansons très émouvantes, majoritairement portées sur des chants féminins exotiques, dont un fabuleux chant scandinave chanté par les femmes d’un village de pêcheurs désœuvrés à la gloire d’Aquaman, ou la chanson du générique de fin, une reprise du Hallelujah de Leonard Cohen par la chanteuse Allison Crowe.

Le film a eu, littéralement droit à son joker. Mais pour quelle mise finale ?

Et après ?

Certes, le film est long, très long, mais chaque chose y est à sa place. À ceci près que sa finalité est à double-tranchant. Ce Justice League 2021 laisse en effet la porte ouverte à de très nombreuses pistes laissées sans possibilités de résolution. Le moindre n’était pas la fameuse séquence du Knightmare, où Batman, en compagnie de quelques survivants d’une apocalypse provoquée par Superman himself, se tient à l’aube d’un plan visant à sauver l’univers ainsi détruit – en compagnie, entre autres, du Joker de Jared Leto, qui laisse sous-entendre des choses terribles concernant le décès de Robin entre deux rires d’asthmatique et des sourires façon Marilyn Manson. Ou quid de Lex Luthor (Jesse Heisenberg), évadé d’Arkham qui se lie d’amitié avec Deathstroke (Joe Manganiello), dans un but obscur ? Des événements qui auraient dû trouver leur conclusion dans deux films supplémentaires (dont les détails ont été récemment dévoilés) mais qui ont peu, très peu, de chance d’un jour se concrétiser. Voyez plutôt : Henry Cavill ne sera pas au générique du prochain reboot de Superman ; Ben Affleck, à demi viré par la Warner de sa propre version de Batman, n’éprouve plus d’intérêt à renfiler la cape ; Ray Fisher, après une longue croisade contre la Warner et les abus supposés de Joss Whedon sur le tournage de sa version, a été désavoué par le studio. Et si Wonder Woman et Aquaman ont leurs licences intactes, la frustration que provoque ce naufrage a peu de chance de trouver une résolution satisfaisante dans le film Flash, qui devrait en toute logique tripatouiller la timeline avec ses pouvoirs, potentielle manière de passer outre ces incohérences et pistes en suspens.

Mais franchement, pourquoi prendre la peine de les avancer dans ce cas ? Dans un vain espoir que la Warner, galvanisée par le succès en devenir du Snyder Cut, ne rende les pleins pouvoirs au réalisateur ? Force est de constater qu’après tant de déboires et au vu des pitchs récemment révélés autour des suites, on ne pourrait pas en vouloir au bonhomme d’être fatigué et de ne pas avoir envie de rempiler. Snyder a probablement fait son deuil des personnages DC ainsi unis, comme nous aurions dû également le faire, mais mis devant un tel album de photos souvenir, on ne peut s’empêcher d’espérer. Après tout, le « S » du plastron de Superman signifie « Espoir ». Mais qui sait, peut-être a-t-il toujours signifié « Snyder » ?

Zack Snyder’s Justice League est disponible depuis le 18 mars à l’achat digital pour 13.99 euros sur toutes vos plateformes vidéos habituelles.








Zack Snyder’s Justice League | Official Trailer #2 | HBO Max
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27 Dec 15:00

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25 May 13:12

24. Le couloir d'Alice à Minami-Ikebukuro

by Lionel Dersot
C'est simple. Repérez A-Pizza sur Azuma-dôri. Tournez à gauche. Ce couloir est bouleversant. Si pas un puit mais un goulet, Alice se serait précipitée par là. Les chances que cette poche d'ailleurs soit transformée sont nulles, nada. La procimité des cimetières a du bon.

Plus loin, le café boulangerie est en étage et il y fait d'abord très chaud jusqu'à ce qu'on me remonte la clim. C'est un petit appartement-bureau recyclé, repeint hormis le plafond à l'ancienne européenne, avec les sièges et une partie du mobilier provenant de récupérations chargements dans containers sur cargos venus de loin. C'est une rengaine cette formule. Cela vous donne des bouffées de nostalgie dont les gérants n'ont pas idée, l'imperfection de la peinture posée sur une ancienne couche dans une cuisine vécue à Paris, ou Porto. L'imperfection, c'est l'Europe. Le charme, c'est européen, donc vintage.
La musique est sirupeuse et immédiatement oubliable comme il se doit.
Je me renseigne sur les règles de photographie comme il y en a souvent, et systématiquement ignorées dès l'opportunité venue. Mais, oh! règles! Je me soumets à vous. L'hospitalité japonaise s'articule justement dans le cadre de la soumission du client aux protocoles du prestateur de service. Donc, sont autorisées à la mémorisation visuelle la table des mets et sa propre assiette, c'est tout. J'enfreins le réglement juste à cause du paquet de hi-lite cancérigène collé dans le béton nu du plafond par un maçon facétieux qui chantonnait en turbinant, sans doute. C'est une hypothèse.
La patronne a fait ses classes brièvement sur l'avenue qui descend à Omotesando avec les enseignes mondiales, mais elle s'est visiblement eclipsée dare-dare pour voler de ses ailes. Décidement, cette génération, avec toutes les recettes millimétrées disponibles, maîtrise parfaitement les textures, sauf l'appareil de la quiche proche du liquide. Et comme ailleurs, le goût est introverti, un goût qui n'ose pas, au bord du non-goût, de l'évanescent.
24 May 17:14

17. La nuit

by Lionel Dersot
Tous les chats sont bleus. Seule une partie de la berge est éclairée, comme si la nuit, elle ne méritait pas le détour. Les développeurs urbains sont incultes de la ville, de cette ville qu'ils ne pratiquent pas.
16 May 11:58

晴れの午前、鹿島田 11 Kawasaki Rolleiflex 2.8D, FUJI...



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09 May 19:45

Aliens : le mythe du Space Marine

L'espace est comme un océan. En partant de cet état de fait, les astronautes sont des marins et les flottes de vaisseaux une marine. Ajoutez un soupçon militaire à l'ensemble, et vous obtenez un archétype bien connu des fans de science-fiction : le "Space Marine". Une figure des plus reconnaissables, de nos jours, mais que le film Aliens de James Cameron a popularisé depuis sa sortie en 1986.

Mais revenons un peu en arrière. Si on pourrait croire que le terme "Space Marine" est assez récent, sa première apparition remonte à 1932 dans le Pulp Amazing Stories, le premier magazine entièrement dédié à la science-fiction. Bob Olsen y signait en effet une nouvelle intitulée Captain Brink of the Space Marines, qui obtiendra une suite quatre ans plus tard, The Space Marines and the Slavers.

Entre la sortie de ces deux nouvelles, c'est la série de romans du cycle du Fulgur, signé de la main d'E.E. Smith, l'un des premiers space-opéra, qui popularisera le terme, qui passera la vitesse suivante en 1959 à la sortie de Starship Troopers. Le roman de Robert A.Heinlein, depuis entouré d'une sulfureuse réputation, donnera en effet à l'archétype plusieurs de ses caractéristiques, dont l'emblématique "armure énergétique" et un arsenal aussi exotique que terrifiant.


Féru de science-fiction, James Cameron s'inspire évidemment de toutes ces œuvres lorsqu'il rejoint David Galer au scénario d'un film qu'on appelle alors Alien II. Il cite même explicitement Startship Troopers comme l'une des influences majeures du métrage lors du développement de cette suite, puis dans ses dialogues et via ses engins. En effet, on retrouve dans Aliens des termes et des concepts tirés du roman de Robert A.Heinlein, dont "the drop" et "bug hunt" mais aussi le transport des Marines, ou encore leurs exo-squelettes, ici relayés à des rôles logistiques. Du moins, jusqu'à ce que Ripley affronte la reine Alien dans une scène devenue culte.

Il est d'ailleurs intéressant de noter qu'au contraire de nombreux éléments du premier ou du troisième Alien, les Space Marines du film de James Cameron ont toujours fait partie de l'intrigue, même si le groupe et son rôle dans l'histoire ont évolué au fil des brouillons rendus par le réalisateur. Dix ans après la fin du conflit, Cameron a en effet la Guerre du Vietnam en tête, et il entend donner à ses Marines toute la confiance et la supériorité caractéristiques des soldats américains lors de leur entrée sur le front.


D'où l'attitude un rien macho et désinvolte de notre groupe, que Cameron baptise "Colonial Marines". Au sein de la mythologie Alien, ils sont d'ailleurs les successeurs de l'US Marine Corps, qui a participé au conflit vietnamien. Et comme la véritable unité dont ils sont inspirés, les soldats d'Aliens vont vite être pris au dépourvu face à un adversaire, certes inférieur technologiquement, mais qui utilise sa parfaite connaissance du terrain à son avantage.

Comme Un Nouvel Espoir ou Le Retour du Jedi, Aliens peut donc être vu comme une métaphore de la Guerre du Vietnam, même si James Cameron ne la dénonce pas explicitement. Dans plusieurs interviews, le réalisateur explique en effet s'être inspiré du conflit non pas pour le critiquer, mais plutôt pour donner à son film une vraie résonance auprès du public de l'époque.

Si les Colonial Marines sonnent donc comme la plus arrogante des unités déployées au Vietnam, ce n'est pas tellement pour dénoncer l'implication des Etats-Unis dans ce conflit, une dizaine d'années après son issue, mais plutôt pour jouer sur des codes connus par l'audience. C'est pourquoi les uniformes, les armes - lance-flamme en tête - et les expressions de nos Space Marines locaux sont tirées de cette époque. Avant le tournage, les interprètes de l'unité furent même encouragés à personnaliser leurs équipements comme le faisaient les soldats américains au Vietnam.


En brassant les influences historiques et science-fictionnelles, James Cameron va d'ailleurs pousser encore plus loin l'archétype du Space Marine, voire lui donner de toutes nouvelles caractéristiques. On pense notamment au cigare du Sergent Apone, dégainé dès la fin de son sommeil cryogénique, qu'on retrouvera quelques années plus tard dans la bouche d'un autre sergent, Avery Johnson, l'une des gueules emblématiques de la série Halo.

Puisqu'on parle de jeu-vidéo, on notera que Doom, sorti en 1993, poursuivra l'héritage développé par James Cameron en faisant de son fameux Doom Guy un Space Marine pur jus. Idéal pour expliquer la supériorité du bonhomme face à une ordre d'adversaires en tous genres, et parfait pour caser quelques références à Aliens, en douce, dont le gameux "Game over man, game over !" du regretté Bill Paxton, réplique culte et improvisée du film qu'on peut entendre dans le jeu d'Id Software.

Depuis Doom, l'émergence, le développement puis l'écrasante supériorité du genre First Person Shooter sur le reste du spectre vidéo-ludique a joué un rôle des plus importants dans la notoriété du concept de Space Marine, même si les plus honnêtes ou les plus britanniques d'entre-vous reconnaîtront à Games Workshop et son jeu de figurine Warhammer 40.000 la paternité du Space Marine Alpha, celui créé pour dézinguer sans sommation tous les ennemis de l'humanité. Eux aussi empruntent aux guerriers de Robert A.Heinlein plusieurs de leurs attributs, tout en étant dotés d'une saveur satirique qu'on retrouvait justement dans l'adaptation de Starship Troopers par Paul Verhoeven.


Mais au milieu de toute cette concurrence, qu'elle ait succédé ou précédé Aliens, comment expliquer la popularité des Colonial Marines de James Cameron ? Certes, la troupe du réalisateur n'est jamais que l'une des nombreuses déclinaisons d'un archétype voire d'un stéréotype qui n'a pas toujours très bien vieilli. Mais il faut reconnaître à ce bon Jim un vrai génie dans le choix des gueules qui ont interprété ces guerriers de l'espace.

S'il convient de mettre de côté la pourtant culte Vasquez, incarnée par une Jenette Goldstein qui n'est pas originaire d'Amérique Latine, contrairement à ce qu'on pourrait croire, le casting est un sans faute et l'interaction entre les différents Marines, qu'elle soit physique ou verbale, est un modèle du genre. Pas un pas n'est fait de travers grâce à un entraînement des acteurs aux côtés du SAS (Special Air Service, le GIGN du Royaume-Uni) et aucune réplique ne sonne faux, même les plus cheesy, dont le fameux "eat this" qui enflammait mon adolescence.

Ajoutez à cela les nombreux "fuck !" et "man !" de Bill Paxton et la parfaite gueule de héros de Michael Biehn, qui était déjà le Kyle Reese du premier Terminator devant la caméra de Cameron, et vous obtenez une troupe de bidasses comme le cinéma en a rarement connu. 

Mais la plus grande force de nos Colonial Marines est peut-être de surfer sur les codes de sa catégorie dans un premier temps pour mieux les détourner dans un second, justement. Au fil de la pellicule, on passe en effet d'une troupe arrogante boostée par la camaraderie à un groupe de personnages divisés et dépassés par les événements : finalement très humains une fois leur dernière heure arrivée, les Space Marines d'Aliens on su éviter la glorification crasse caractéristique des films de Michael Bay, par exemple, ce qui explique sans doute leur popularité plus de trente ans après la sortie du film de James Cameron.

04 May 14:08

Star Wars – Les incroyables décors peints à la main de la trilogie originale

by ufunk
Xian770

super :-)

Pour donner vie à son univers, la trilogie originale de Star Wars a énormément utilisé la technique du matte painting : des peintures très détaillées, réalisées à la main, qui servaient de décors aux films. Bien avant l’utilisation massive de la 3D, du numérique et du fond vert, les équipes d’ILM peignaient les arrières plans et les décors de Star Wars sur de grandes plaques de plexiglas, qui étaient ensuite incrustées derrière les acteurs et les vrais décors.

Je vous propose ici une sélection des matte painting utilisés pour la trilogie originale de Star Wars, avec des peintures impressionnantes réalisées par les artistes Chris Evans, Mike Pangrazio, Frank Ordaz, Harrison Ellenshaw et Ralph McQuarrie.

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Read the original post Star Wars – Les incroyables décors peints à la main de la trilogie originale on UFUNK

10 Apr 08:56

YOKOSUKA Again 35 Yokosuka Voigtländer Vito...



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Yokosuka Voigtländer Vito II FUJI業務400 YOKOSUKA Againシリーズ

09 Apr 11:58

YOKOSUKA Again 33 Yokosuka Voigtländer Vito...



YOKOSUKA Again 33
Yokosuka Voigtländer Vito II FUJI業務400 YOKOSUKA Againシリーズ

08 Apr 13:20

きっと、わかってくれるさ。



きっと、わかってくれるさ。

01 Dec 11:13

Cities Service: 1952

by Dave
From around 1952, what looks to be somewhere in the Northeast, comes this faded 120 Ektachrome of a Cities Service gas station. Fillerup with Premium, and we'll be in the coffee shop while the Cadillac is on the lube rack. View full size.
09 Sep 10:41

Tokyo No Ie – Un photographe capture l’étonnante architecture de Tokyo

by ufunk

Avec « Tokyo No Ie« , le photographe français Jérémie Souteyrat capture avec talent l’étonnante architecture de Tokyo, loin des gratte-ciel et des immenses buildings que l’on imagine… Tokyo est en effet une ville très horizontale, moins dense que Paris, et dans les ruelles calmes, chaque famille essaye d’y construire son nid, sur des terrains aux dimensions minimales, dans des cocons souvent fermés aux regards de la rue mais ouverts sur l’environnement. Les maisons présentées ici sont les travaux des architectes les plus réputés du Japon, semées comme des bijoux dans l’immensité de Tokyo. Les photographies de Jérémie Souteyrat sont disponibles dans son livre « Tokyo No Ie« , que je recommande aux amoureux du Japon et de l’architecture.

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Images © Jérémie Souteyrat / Tokyo No Ie

24 Feb 15:53

Kushiyaki restaurant front shop near Nagarekawa, Hiroshima

Xian770

iine



Kushiyaki restaurant front shop near Nagarekawa, Hiroshima

22 Feb 15:31

Les Cosmocats par Lise Halluin

by Julien

La directrice artistique Lise Halluin, réalise de superbes illustrations de ces héros d’enfance dans une technique basée sur des formes géométriques. De Cosmocats à Ulysse 31 en passant par Goldorak, les illustrations sont presque des vitraux d’église. La messe geek peur commencer.

« I enjoy working with groups to create cover, facebook timeline & logo. If you like my art and work vision, feel free to drop me a line. »

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11 Feb 15:51

Entretien avec le scénariste de RoboCop et Starship Troopers : Ed Neumeier, Mozart du détournement

by Julien Cadot, Nicolas Prouillac et Arthur Scheuer

27 ans après sa création, RoboCop compte toujours comme un jalon crucial du film d’anticipation, dont le réel confirme jour après jour la lucidité. Starship Troopers, de son côté, est assurément le plus grand hold-up de l’histoire d’Hollywood et n’a pas pris une ride. Alors qu’est sorti hier un reboot de la franchise RoboCop, aux mains du Brésilien José Padilha, nous avons longuement conversé avec Edward Neumeier, le scénariste des films originaux.

Comment avez-vous rencontré Paul Verhoeven ?

Edward Neumeier

Paul Verhoeven en 1980.

J’ai rencontré Paul pour la première fois lorsque la société de production Orion Pictures lui a proposé de réaliser Robocop, à partir d’un scénario que j’avais écrit avec Michael Miner. En fait, c’était l’un des derniers réalisateurs que nous avons sollicités. C’était une idée de Barbara Boyle, qui était vice-présidente de la production internationale à l’époque, car elle avait été impressionnée par son film La Chair et le sang. Et bien sûr, c’était l’idée du siècle ! On s’est réuni pour faire une lecture et il a vite adoré le projet, notamment grâce à la scène où Alex Murphy se fait assassiner par Clarence Boddicker, je crois. La conversation a commencé comme ça.

Je connais Paul depuis de nombreuses années maintenant et je pense souvent à la chance que j’ai eu de le rencontrer et à quel point ce fut une aubaine pour mon projet. C’est peut-être vrai également de son côté, mais je n’oserais pas l’affirmer ! C’était l’homme idéal en tout cas, et nous nous sommes très bien entendus sur la façon dont le film devait être fait. C’était une satire, donc il était extrêmement amusant de créer cet univers.

J’imagine que vous êtes amis désormais.

Oh oui, naturellement ! On se connaît depuis 35 ans maintenant. Il faut d’ailleurs que je fasse attention à ce que je raconte car je ne voudrais pas le blesser, surtout avec le nouveau RoboCop et tout ça ! Ça risquerait de rendre les vacances un peu compliquées si je faisais une gaffe. (Rires) Ce que je sais, c’est que j’ai eu beaucoup de chance de partager cinq mille petits déjeuners avec Paul Verhoeven, à parler de cinéma, de politique et de tout un tas d’autres choses. C’est un esthète extraordinairement talentueux, et nous n’aurions jamais pu réaliser le film tel que nous l’avons fait ensemble avec quelqu’un d’autre. Même pas un peu. J’en reste convaincu. C’est mon Paul Verhoeven à moi.

Y a-t-il un lien entre RoboCop et Starship Troopers ?

À part Paul et moi, oui je pense. Je pense que l’un s’est nourri de l’autre. L’idée de Starship Troopers est apparue au cours de la dernière semaine de tournage de RoboCop, à Pittsburg, alors que Paul et moi discutions en nous promenant le dimanche, un soulagement après l’apocalypse de la semaine. C’est à ce moment-là que l’idée a émergé, mais j’avais lu le livre des années auparavant. Le film porte probablement la marque de notre collaboration post-RoboCop. Parce que je le connaissais intimement, je connaissais son histoire, son enfance, et raconter ce que c’était que de grandir sous domination de l’Allemagne nazie a toujours été plus ou moins présent à son esprit.

Je savais dès le départ que ce serait une satire. Je pense que Starship Troopers et RoboCop sont des films très similaires. Bien que le personnage de RoboCop porte en lui une idée dramatique plus forte. Starship Troopers est un peu plus… Il y a quelques jours, on m’a présenté sur un tournage au réalisateur Walter Hill, et il m’a dit : « Ah oui ! Starship Troopers ! C’est ce que j’appelle un film à idée ! » Et j’ai répondu que c’était très gentil de sa part de me dire ça (c’est tout de même Walter Hill !), mais pas vraiment juste. En quelque sorte, Starship Troopers est une suite de RoboCop. Beaucoup de temps s’est écoulé entre les deux mais ils fonctionnent de cette manière, d’après moi.

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Dead or alive, you’re coming with me!

Comment avez-vous eu l’idée de créer RoboCop ? Était-ce un produit de l’Amérique de cette période ?

Oui, je pense. J’ai grandi aux États-Unis. Je suis un enfant des années 1950 dont les parents appartenaient à la classe moyenne la mieux lotie, si l’on peut dire, ils étaient professeurs. J’ai voyagé un peu, ce qui m’a aidé. Dans ma jeunesse, j’ai beaucoup été en Europe. Ça a éveillé mon regard sur le monde, d’une certaine manière, bien avant que je n’aie l’idée de RoboCop. J’avais depuis longtemps à cœur de raconter l’histoire de la fin d’une industrie spécifique, à savoir l’industrie automobile américaine, et de l’avancée technologique qui la remplacerait, qui s’est incarnée dans RoboCop. Donc j’ai situé l’histoire à Détroit (appelée Motor City ou Motown, en référence à sa célèbre industrie automobile, ndlr). Je me suis battu pour ça, je maintenais que l’intrigue devait se passer à Détroit, ça ne pouvait être nulle part ailleurs, et ce peu importe la ville où ils tourneraient ! (Rires) Il y avait quelque chose de dramatique là-bas… Mais j’ai oublié votre question.

Je vous interrogeais sur la création de RoboCop et ses aspects symboliques.

« Même aujourd’hui avec le nouveau film, c’est encore une idée captivante : comment cohabitons-nous avec la technologie ? Nous avons commencé à nous interroger dans les années 1980 et ce questionnement est plus pertinent que jamais. » 

Ah oui ! Donc avant tout, c’est parti de mon intérêt pour le déclin de l’industrie automobile et de ce qui se tramait dans ce business. Je voulais vraiment écrire une aventure dans le monde américain des affaires des années 1980. Car c’est dans les années 1980 – et c’était toujours le cas dans les années 1990, de même qu’aujourd’hui – que j’ai vu pour la première fois des hommes d’affaires qui ressemblaient à des guerriers, ou à James Bond, quelque chose de ce genre. Nous étions dans un monde de corporations et l’idée était d’imaginer un futur où ces grandes entreprises auraient un plus grand pouvoir sur le monde. Maintenant, les gens appelleraient ça « privatisation ». Donc l’idée est venue à la fois de mon intérêt pour les récits de science-fiction et de ce que je pouvais observer partout autour de moi à l’époque : j’étais moi-même un jeune cadre chez Universal. Je me voyais presque comme le personnage de Kinney, qui se fait tuer par le ED-209. Vous savez, ce jeune type brillant avec une cravate. (Rires)

Mais l’idée du personnage de RoboCop m’est venue sur le tournage de Blade Runner, car mon bureau n’était pas loin, et je traversais le plateau en rentrant à la maison le soir. Se retrouver dans des décors pareils, ça fait quelque chose. C’est bouleversant. Vous devenez super créatif, vous vous mettez à avoir des idées car tout ça vous stimule. Le décor est capital pour faire émerger des idées, des scènes. Enfin bref, j’avais cette idée en tête et j’avais entendu parler de Psychose, que je n’avais pas vu à l’époque. Mais j’étais très intrigué par le fait que Janet Leigh meure peu après le début du film. Je trouvais ça fantastique. Et je me suis dit : « Oh, ça devrait être un type… qui meurt et devient une machine ! » Même aujourd’hui avec le nouveau film, c’est encore une idée captivante : comment cohabitons-nous avec la technologie ? Nous avons commencé à nous interroger dans les années 1980, et maintenant que nous sommes en 2014, ce questionnement est plus pertinent que jamais. Le film commence véritablement avec un homme qui devient une image virtuelle. C’est la première chose qui se produit après sa mort ! Une image virtuelle apparaît. Lorsque j’observe notre monde, j’ai le sentiment qu’il se passe beaucoup de choses intéressantes, du point de vue artistique.

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Blade Runner, de Ridley Scott (1982).

Vous avez évoqué Blade Runner, quel était votre rôle sur le tournage ?

J’étais tout jeune à l’époque, j’avais vingt-quatre ans. Vous savez, c’était un si grand plateau que personne ne savait qui y travaillait et qui n’y travaillait pas. Donc je me suis juste pointé un jour et j’ai dit : « Salut les gars, qu’est-ce que je dois faire ? » Et quelqu’un a répondu : « Va là-bas, prends cette pile de journaux, mouille-les et jette-les partout dans le décor ! » Et me voilà sur ce plateau gigantesque, avec l’envie désespérée de faire un film à mon tour, puisque je travaillais sur des scénarios dans un bureau un peu plus loin. Peut-on imaginer un plateau de cinéma plus incroyable sur lequel tomber en se rendant au parking ? Donc j’ai travaillé toute une journée et toute une nuit, vu que les scènes se tournaient de nuit. RoboCop m’est probablement venu d’un seul coup. C’est un titre tellement bizarre quand on y pense ! Lorsque nous avons fait le film, au début, tout le monde avait honte de dire sur quel film ils travaillaient. (Il joue la scène) « Hé mec, tu travailles sur quoi en ce moment ? » (silence gêné, puis, rapidement) « Euh… RoboCop. » Ça sonnait tellement stupide ! Et puis le film est sorti et ça ne l’a plus été du tout !

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Étoiles, garde-à-vous !, de Robert Heinlein (1959).

D’autres œuvres de science-fiction vous ont-elles inspiré ?

Je ne suis pas si calé en matière de science-fiction, contrairement à ce qu’on pourrait croire. Si ce n’est Robert Heinlein. J’ai lu ses œuvres de jeunesse, Starship Troopers et d’autres trucs. Il a eu une grande influence sur moi. Et j’ai ensuite préféré d’autres genres de romans d’aventure. J’ai lu beaucoup de livres d’Alistair MacLean, comme Les Circuits de la mort. J’étais fasciné par les hommes qui se comportaient comme « de vrais mecs » et réglaient leurs problèmes avec des flingues. J’étais Américain, quoi ! RoboCop est autant inspiré par Orange mécanique que par L’Inspecteur Harry. Et par Peckinpah, et Coppola bien sûr, mais par-dessus tout, par les films de George Lucas. Ils représentaient beaucoup pour moi car j’avais l’âge idéal pour me dire : « Wow, les robots pourraient vraiment exister ! »

Lorsque vous avez écrit RoboCop, pensiez-vous créer une œuvre d’anticipation ?

Eh bien, c’est une satire. Donc l’idée était d’essayer de le faire d’une façon amusante pour que, lorsque vous le regardez, vous vous dites en rigolant : « Les choses ne pourraient jamais ressembler à ça ! » J’ai inventé une petite formule pour expliquer ce principe : « Les choses vont mal en ce moment, mais je vais les rendre aussi mauvaises que possible. Ça va mal, donc je pousse à fond la dégradation de la situation. » C’est comme cela que je prédis le futur. Et vous savez quoi ? J’ai tapé plutôt juste. Mais je pense que nous cherchions à être faussement prescients, pas un seul instant nous n’étions sérieux… hélas il s’est avéré que nous avions raison sur bien des points. Vous savez, quand vous travaillez avec des gens intelligents comme le producteur Jon Davison ou Paul, et qu’ils vous disent tous qu’ils aiment vos idées, vous les incorporez au film et vous tournez tout de suite après. Beaucoup de choses se sont effectivement réalisées par la suite, mais c’est aussi le cas avec Starship Troopers. Le scénario fut écrit entre deux guerres, en réaction à l’une et en prévision de celle qui l’a suivie, en quelque sorte.

Les drones, la privatisation de la sécurité, les caméras de surveillance, le fichage des citoyens… avez-vous pris tout cela en compte pour actualiser l’écriture du nouveau film ?

Il faut que je sois clair à ce propos : je n’ai pas écrit le nouveau film ! Je suis crédité au générique parce que le scénario qu’ils ont décidé de produire était très proche de celui que j’avais écrit avec mon collaborateur pour le film de 1987. Je ne me suis jamais retrouvé dans une pièce avec quelqu’un qui m’aurait dit : « On devrait faire ci ou ça. » Et résultat, je suis plutôt content de ce qu’ils ont fait, j’imaginais que ce serait bien pire. L’avez-vous vu d’ailleurs ?

Pas encore, malheureusement.

« RoboCop compte beaucoup pour certaines personnes. C’est comme un rite de passage. C’est la première fois que vous voyez un film que vous n’êtes pas supposé voir ! »

Un ami est allé le voir en France, il m’a appelé et m’a dit « Je l’ai vu ! je l’ai vu ! » C’était intéressant, parce qu’il ne pensait vraiment pas qu’il allait l’apprécier, et ce fut le cas. Il a trouvé que c’était un film très politique et qu’il conservait l’essence de l’original. Il était surpris, oui. Le truc, c’est que je pense que pour faire un bon RoboCop, il faut un bon réalisateur. José Padilha est un cinéaste très intéressant. Il est intelligent, il sait comment faire un film. Je ne veux pas vous le sur-vendre cependant, il y a des choses que mon ami n’a pas aimées, l’une d’entre elles étant la retenue imposée par l’interdiction aux moins de 12 ans seulement. Qu’est-ce que vous en pensez d’ailleurs ?

Je trouve ça dommage, a priori. J’aime les films d’action des années 1980.

Oui, voilà, il m’a dit que le film serait meilleur s’il était plus sec, plus violent.

Après tout, le premier était très violent et le marketing autour du film s’adressait aux enfants !

Oui, vous avez raison, je pense que le gros problème avec RoboCop c’est la marque. Ça a toujours été mal vendu. En d’autres termes, le premier opus était un film d’action très dur avec un fort sous-texte politique. Et puis ils en ont fait une série pour les enfants…

Et des jouets !

Des jouets, oui, des produits dérivés. Mais soit dit en passant, j’adore les jouets, c’est ce que je préfère ! Je pourrais vous faire faire un tour de ma maison pour vous montrer tous les jouets que j’ai ! (Rires) Parce que pour moi, c’est l’extension de l’idée du personnage. Mais ce qui me touche particulièrement, c’est que des gens viennent parfois me voir pour me dire avec des étoiles dans les yeux : « C’est le premier film que mon père m’a montré. » Ou : « C’est le premier film de genre que j’ai vu et j’ai dû le regarder en douce ! » Je ne sais pas si c’est le cas en France, mais aux États-Unis et en Angleterre, RoboCop compte beaucoup pour certaines personnes. C’est comme un rite de passage. C’est la première fois que vous voyez un film que vous n’êtes pas supposé voir ! Je suis vraiment flatté si des gens le ressentent de cette manière.

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Your move, creep!

Y a-t-il des similitudes entre les policiers d’aujourd’hui et le personnage d’Alex Murphy ?

En un sens, oui. Si vous vous souvenez du film original, les policiers y portent déjà des armures – contrairement aux vrais policiers des années 1980. C’était dans le scénario, et l’étape suivante était ce RoboCop, ce flic en armure intégrale ! RoboCop doit être un fantasme pour beaucoup de policiers. Ils ont beaucoup apprécié le film et ils auraient tous aimé être RoboCop, à un certain degré. Quoi qu’en dise monsieur Padilha dans la presse – à savoir que personne ne voudrait être RoboCop –, les policiers aiment son invulnérabilité, le fait de faire un travail si important que personne ne semble comprendre, etc.

Il serait intéressant de demander aux policiers français ce qu’ils en pensent. Je veux dire, imaginez-vous cette scène comme si vous étiez un policier : vous vous trouvez face à un malfrat, un tueur de flics, et vous lui lisez ses droits. Mais vous les lui lisez en le balançant à travers une fenêtre ! Et c’est votre droit. Ce serait assez drôle à voir ! J’avais peur que les policiers soient offensés par cette scène, et puis je me suis rendu à une projection que nous avons fait pour une association caritative de la police, et ils ont ri aux éclats, ils ont adoré !

Vous avez mis en scène un homme-robot. Que pensez-vous du récent rachat par Google de nombreuses sociétés de robotique, dont Boston Dynamics – qui avait pour client l’US Army ?

Je pense que c’est quelque chose d’inévitable. Ce que je pensais qu’il se passerait est en train de réellement se produire. Maintenant, aujourd’hui ! La robotique s’est immiscée jusque dans nos habitudes de vie. C’est le cas depuis des années mais aujourd’hui, il en est ainsi pour presque tout autour de nous. Vous pouvez désormais acheter une voiture qui freinera d’elle-même s’il se passe quelque chose devant vous. Nous sommes à l’orée d’un monde de capteurs. Les voitures auto-pilotées sont toutes proches. Des robots prendront soin de vous, cher monsieur !

« Nous nous demandions avec Paul, pendant que nous tournions le film : “Est-ce qu’ils savent ce qu’on est en train de faire ? Ils n’ont pas l’air de comprendre.” »

Je crois que ce nous vivons relève de la science-fiction, et pas seulement la robotique. Avez-vous vu Her, de Spike Jonze ? C’est une comédie romantique, mais je pense que c’est l’un des films les plus intéressants traitant de l’intelligence artificielle. C’est amusant mais c’est quelque chose que je vois bien se réaliser, d’une certaine façon. À la moitié du film, je me suis fait la réflexion que je pourrais peut-être apprécier la compagnie d’un appareil qui puisse me comprendre et me dire les choses que je souhaite entendre. Quand le film m’a interpellé de cette manière, j’ai compris ce qui était sur le point de se passer entre les humains et les machines. Si les humains commencent à s’attacher émotionnellement aux machines, que va-t-il advenir ? C’est tout à fait fascinant.

Nous avons remarqué une symétrie : Reagan est élu Président en 1981 et Robocop sort en 1987 ; L’URSS chute en 1991 et Starship Troopers sort en 1997. Est-ce un hasard ?

Vous sous-entendez par là que j’ai une relation avec Ronald Reagan ? (Rires) Je ne sais pas, je suis probablement comme beaucoup de gens de mon époque. J’ai vécu l’ère Reagan. En un sens, c’est une coïncidence car il nous a fallu sept ans pour faire le film, c’était si long ! Nous nous demandions avec Paul, pendant que nous tournions le film : « Est-ce qu’ils savent ce qu’on est en train de faire ? Ils n’ont pas l’air de comprendre. » Et nous avons réalisé le film que nous voulions. Personne ne nous a dit quoi faire ou ne pas faire, et je suis fier de l’avoir fait. Iriez-vous voir un remake de Starship Troopers ?

J’imagine, oui, si le projet est entre les mains d’un bon réalisateur.

Je suis d’accord. Il ne faut pas que ce soit comme avec Total Recall, le remake est catastrophique.

Extraits des critiques françaises de Starship Troopers en 1998

« Starship, en plus d’être un film formaté pour ados accros aux jeux vidéo, serait aussi une dénonciation du devenir fasciste américain via le décervelage par les médias, le nationalisme dents blanches, la passion des armes, etc. La charge contre l’équipe des personnages terriens, ramassis de caricatures de beauté côte ouest, croise des effets d’ironie sur la télévision, parodiant des spots CNN au moment de la guerre du Golfe. Le mépris sarcastique de Verhoeven à l’encontre de tout ce qui passe dans le champ de sa caméra est insondable. Ce type est un nihiliste convaincu et il est bien décidé dans Starship Troopers à faire table rase de toutes valeurs un tant soit peu sympathiques. [...] Alors, certes, Starship Troopers n’est pas le film nazi dénoncé par quelques journaux outragés mais sa désinvolture idéologique et son agressivité formelle ne parviennent pas à convaincre et induit des comportements de défonce à vide (de la mort, du cul, du bruit) carrément glauques. » — Didier Péron, Libération

« C’est en cela que Starship Troopers égratigne avec brio la forteresse du bien-pensant. En utilisant tous les codes visuels prémâchés de la société du spectacle (pub, défilés de mode, cinéma hollywoodien, racolage télévisuel), il ne fait qu’entraîner le genre, la science-fiction, dans son principe de mise en perspective des travers de notre société, jusqu’à son extrême limite. Aussi le film, de par son ironie macabre sur un genre à la mode qu’il pense cinéraire, finit-il par ressembler, malgré ses moyens, à une réjouissante série B, courageuse, viscérale, libre en somme. » — Yannick Dahan, Positif

« Après dix ans en Amérique, Verhoeven en est venu à la conclusion qu’il vaut mieux être un cafard qu’un surfer bronzé ou une poupée Barbie. Ce constat baroque fait de Starship Troopers l’un des films les plus politiquement engagés jamais produits par Hollywood. » — Samuel Blumenfeld, Le Monde

« Un opéra intergalactique bouffon qui étonne, agace, amuse. » — Jacques Morice, Télérama

Comment avez-vous eu l’idée de détourner le livre de Robert Heinlein ?

C’était un exercice, d’une certaine manière. Paul a conçu Starship Troopers comme un film de guerre anti-américain. Le film est arrivé juste après la première guerre du Golfe et de mon côté, ce qui m’intéressait le plus c’était le traitement médiatique de la guerre. La façon dont cela s’est passé m’a pratiquement rappelé des récits de science-fiction, particulièrement ces images la nuit avec les lumières vertes, etc.

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Enrôlez-vous !

Pour en revenir au livre, je l’ai lu il y a très longtemps. C’est un livre très direct, sur ce que c’est que d’être un vétéran, d’être un militaire. Pendant que nous faisions le film, notre conseiller militaire nous a donné du fil à retordre, il était agacé car notre film n’était pas assez premier degré pour lui ! (Il mime le conseiller militaire) « Okay les gars, je veux que ce soit le film d’entraînement pour les soldats du XXIIe siècle ! » Il m’en voulait pour ça, mais j’aurais trouvé parfaitement idiot de le faire de cette façon. Il fallait que ce soit amusant pour que la satire soit réussie. Ce film fait ce que beaucoup de films de guerre ne font pas : ils ne vous disent pas à la fin du troisième acte que vous n’êtes peut-être pas du côté des gentils. Et c’est précisément ce que Starship Troopers fait. Lorsque Neil Patrick Harris débarque en uniforme SS, Paul n’a pas eu besoin d’en rajouter, car j’ai toujours pensé qu’il se montrerait dans un tel uniforme et qu’il déclamerait son discours, qui revient vraiment à traiter les gens comme des numéros. Et je me souviens que lorsque Neil entre en scène dans cet ample costume noir, cet uniforme de roi nazi, c’était un vrai choc. Et je n’étais pas sûr. On a écrit la scène, nous l’avons tournée et lorsque le film est sorti, il y a eu des problèmes, les gens n’aimaient pas certaines choses et Paul doutait vraiment…

Mais finalement, j’ai pensé que c’était la meilleure chose à faire, même si les gens sontétaient réticents. Parfois ils crient : « Hé ! Ton pote ressemble à un nazi ! » Mais nous montrons que c’est la seule façon de jouer à ce jeu, qui devient la guerre. Nous avons tous grandi en voulant jouer à la guerre, et le film vous dit : « Allez, jouons le jeu, mais maintenant on va se parler en adultes et voir ce que cela implique. » Et pour moi, c’est une chose que les films devraient faire plus souvent. Mais c’est délicat parce qu’il faut avoir quelqu’un d’aussi intelligent que Paul Verhoeven derrière la caméra, il faut faire cela de façon très discrète.

En parlant de la réception du film, avez-vous lu l’article de The Atlantic, dont le titre était quelque chose comme « Starship Troopers : le film le plus incompris de tous les temps » ?

Je pense que j’ai lu cet article trois fois depuis la sortie du film. Tous les cinq ans, quelqu’un écrit à ce propos. Et je pense que je comprends pourquoi : personne n’est près de réaliser à nouveau un tel film, aujourd’hui et dans les années qui viennent. Il est très violent et il a été fait lorsque les cinéastes étaient au sommet de leur pouvoir, avec beaucoup d’argent. Nous avons pu faire exactement ce que nous voulions. Nous n’avons fait aucun compromis. Du coup c’était un peu décevant d’être incompris à sa sortie. Cela a eu des conséquences. Mais maintenant, c’est ce qui fait que le film n’a pas perdu de son intérêt ! C’est une œuvre d’art, si l’on peut dire, car il parle de différentes choses, il est complexe et mal compris.

Comment avez-vous reçu les critiques absurdes faites au film à l’époque ? La plupart des critiques américains n’ont pas compris la blague.

Certains ont compris mieux que d’autres. Étrangement, je ne m’en rappelle plus. Je sais que les gens ont raconté des choses. Et pour être honnête, je savais qu’il y allait y avoir un problème avec le film environ deux mois avant sa sortie. J’ai commencé à me poser des questions et personne d’autre ne comprenait ça. Je disais : « Les gars, ça ne va pas marcher. » Et tout le monde me trouvait rabat-joie. Quand le film est sorti, j’étais préparé. Verhoeven m’a dit plus tard : « Tu le savais, n’est-ce pas ? » Donc oui, il y a eu des difficultés au départ. Mais le fait qu’il soit sorti et qu’on ait pu le faire de cette façon tient du miracle.

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Il fait bon vivre sur Klendathu.

Le détournement cinématographique

Extrait du « Mode d’emploi du détournement », par Guy Debord et Gil Wolman.

« C’est évidemment dans le cadre cinématographique que le détournement peut atteindre à sa plus grande efficacité, et sans doute, pour ceux que la chose préoccupe, à sa plus grande beauté.

Les pouvoirs du cinéma sont si étendus, et l’absence de coordination de ces pouvoirs si flagrante, que presque tous les films qui dépassent la misérable moyenne peuvent alimenter des polémiques infinies entre divers spectateurs ou critiques professionnels. Ajoutons que seul le conformisme de ces gens les empêche de trouver des charmes aussi prenants et des défauts aussi criants dans les films de dernière catégorie. Pour dissiper un peu cette risible confusion des valeurs, disons que Naissance d’une nation, de Griffith, est un des films les plus importants de l’histoire du cinéma par la masse des apports nouveaux qu’il représente. D’autre part, c’est un film raciste : il ne mérite donc absolument pas d’être projeté sous sa forme actuelle. Mais son interdiction pure et simple pourrait passer pour regrettable dans le domaine, secondaire mais susceptible d’un meilleur usage, du cinéma. Il vaut bien mieux le détourner dans son ensemble, sans même qu’il soit besoin de toucher au montage, à l’aide d’une bande sonore qui en ferait une puissante dénonciation des horreurs de la guerre impérialiste et des activités du Ku-Klux-Klan qui, comme on sait, se poursuivent à l’heure actuelle aux États-Unis. »

Connaissez-vous Guy Debord ?

Oui, bien sûr.

Il a écrit un « mode d’emploi du détournement » dans lequel il explique que pour lutter contre le système, il faut en détourner le langage et les symboles. Starship Troopers est une belle mise en pratique de ce procédé.

Même si je ne connaissais pas ses travaux à l’époque, je crois que c’est précisément ce que j’ai essayé de faire. L’une des choses qui fait que Starship Troopers est différent de RoboCop et qu’il est plus osé, c’est que je l’ai écrit tout seul. Et je peins à gros traits. Il a la force d’une série B. On est dans l’exagération, toujours, c’est très vulgaire et ça vous explose au visage. Et c’est là-dessus que Paul et moi nous sommes entendus à merveille : dans la vraie vie, personne ne parle de ce dont parlent les personnages de Starship Troopers. C’est complètement stupide ! Ils parlent comme dans un mauvais film ! Nous en étions très conscients et nous en avons joué à fond en faisant croire aux gens que nous disions : « C’est débile, venez, on va se marrer ! » Parfois on en paye le prix et les gens disent que le film est stupide. Beaucoup ont dit à l’époque que c’était le film le plus con qu’ils avaient jamais vu ! Aujourd’hui ils diraient : « Ah, j’ai compris. » Et c’est pourquoi d’autres personnes l’ont tant aimé, parce qu’ils avaient compris la blague.

Est-ce un hasard si votre choix s’est porté sur Robert Heinlein, qui était un pilier du Citizen’s Advisory Council on National Space Policy, à l’origine du programme SDI (Strategic Defense Initiative) – que les médias ont appelé Star Wars ?

Je n’étais pas au courant de cela, mais ça ne me surprend pas du tout, je sais qu’il frayait avec ce genre de choses. À propos du programme SDI, c’est la dernière chose que j’ai ajoutée à RoboCop. Nous avons tourné le film et je continuais de penser qu’il y manquait quelque chose, et puis il y a eu l’affaire Star Wars aux infos et je me suis dit que j’allais pouvoir l’utiliser ! Mais je ne savais pas que Heinlein avait quoi que ce soit à voir avec ça, je n’avais lu que Starship Troopers. Vous savez, ce livre a été très important durant le Vietnam, beaucoup de soldats l’avaient lu. C’était un livre cher aux yeux de beaucoup de monde. Et étonnamment, personne n’en avait jamais acheté les droits avant nous. Nous étions les premiers. Comment est-ce possible ! C’était comme courtiser la plus jolie fille du lycée, et découvrir que personne ne l’avait fait avant vous ! (Rires) C’est peut-être très américain ce que je viens de dire, pas français du tout, si ?

Oh si, ça l’est !

Vous avez raison, c’est peut-être avant tout une idée française ! (Rires)

Votre carrière de scénariste s’est structurée autour de ces deux univers, que représentent RoboCop et Starship Troopers. Comment l’expliquez-vous ?

Je pense que je suis feignant ! C’est un problème ! Non, je parlais de ça l’autre jour avec José Padilha, et j’ai finalement éclairci ce mystère car il rencontre un problème similaire. Je lui ai dit que nous vivions dans une culture guerrière. C’est ce qu’on dit quand on est un universitaire : « Je m’intéresse à la culture guerrière. » C’est-à-dire : je m’intéresse aux flics, à la guerre. Cette question que vous venez de me poser m’a beaucoup aidé dernièrement car je pensais aux mondes sur lesquels j’aimerais travailler, et je retourne malgré moi au monde des affaires. J’ai beaucoup pensé au business international.

Je pense que le seul souci est que j’aime écrire des satires et que vous n’êtes pas supposé écrire des satires. Ils ne veulent pas que vous en écriviez. Vous savez, si je me présente devant des producteurs et que je dis que je voudrais faire un film marrant sur le monde des affaires, ils vont me regarder bizarrement avant de me demander si je veux faire un Iron Man. Je pense que j’ai déjà eu beaucoup de chance que ces films se fassent, vu ce dont ils parlent et la manière dont ils touchent les gens. Je travaille à présent sur un projet qui n’est pas de la science-fiction, c’est un thriller romantique qui se déroule au Pentagone. Évidemment. Mais c’est tout à fait sérieux. Et ça me pose problème, comme si je voulais que ce soit à tout prix amusant. Je n’ai pas encore trouvé le bon équilibre. Souhaitez-moi bonne chance !

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Boîte noire

Interview with Ed Neumeier, screenwriter of RoboCop and Starship Troopers, the hijacking genius

27 years after its creation, RoboCop remains as one of the markers in film that managed to depict a future world which is nowadays rapidly becoming a reality. Starship Troopers, on the other hand, was one of Hollywood’s most daring stunts, and never got an easy ride. With the release of a new, rebooted RoboCop franchise under Bresilian director Jose Padilha’s helm, we catch up with Edward Neumeier, the original scriptwriter of both of these films.

How did you meet Paul Verhoeven?

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Paul Verhoeven in 1980.

My first meeting with Paul Verhoeven was because Orion Picture offered him a script that I wrote with Michael Miner for RoboCop. He was actually one of the later directors we went to, which was the idea of an executive named Barbara Boyle, he had made a movie for them called Flesh and Blood. You know, it was the best idea anybody ever had for this, of course! We came in and read the script, and he came over very quickly, I think, because of the scene where Murphy is murdered by Clarence Boddicker. That was the beginning of our conversation. I have known Paul for many years now and what I think often is how lucky I was to meet that guy at that time and that moment with my material. I think it might be true the other way around too but I wouldn’t push it! (laugh) He was just the right guy and he could really do this stuff: we got along so well on what we were trying to do. It was a kind of satire and comedy and it was a great deal of fun creatively to work on.

So I guess you’re good friends.

Oh yes, I think so! We have known each other for 35 years. I have to watch what I say because I don’t want to offend him, especially now with the new RoboCop and everything! It would make the holiday really difficult if I did it by accident. (laughs) What I always knew is that I was very lucky to stand five thousand breakfasts with Paul Verhoeven, talking about movies, politics and everything under the sun. He is just an extraordinary talented visualist, and I can’t imagine that the movie I made with him could have been made the same way by anybody else. Not even close. It’s still now very very clear. That’s my Paul Verhoeven.

Do you think there’s a link between RoboCop and Starship Troopers?

Well… besides Paul and I… yes, I do. I think the one grew up out of the other. Starship Troopers started in the last week of production of RoboCop in Pittsburg in a conversation Paul and I have walking on sunday after the apocalypse of a shooting week. It was really there that the idea began, but I had read the book many years earlier. I think it certainly has in it a vision of our collaboration post-RoboCop. It has a certain discipline that we always agreed upon. Because I knew him so well and I knew his story and how he had grown up and told stories about growing up under nazi Germany, that was kind in the back of his mind. That’s how it started. I knew right away it would be a satire, and a satire that combined tragical will and reasoned thought. I think Starship Troopers and RoboCop are very similar movies. The RoboCop character is much more poignant as a dramatic idea. Starship Troopers is a little bit more… you know, I met the director Walter Hill on a stage the other day and he was introduced to me and said: “Oh yes! Starship Troopers! That’s what I call an idea film!” and I thought: “Well yeah, thank you because you’re Walter Hill and you were told and that was that.” In some way to me, Starship Troopers is a sequel to RoboCop, it’s the next movie after RoboCop. There were many years inbetween but for me it works that way.

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Dead or alive, you’re coming with me!

How did you get the idea of creating RoboCop? Was he a kind of product of the United States at that time of History?

I think it is probably true. I grew up in the United States. I’m an American kid of the mid-century, I would say, upper-middle-class parents, if you want to call them that, who were educators. I travelled a little bit, which helped me. As a kid I was in Europe a lot, but they were very boyish adventures, like camping. I had a sense of the world in a way, even before I was thinking about RoboCop. I had a sense of writing an american tale about the end of one kind of industry, which would be the american automobile industry, and the next technology shift that was coming, which was embodied in RoboCop. Therefore I set it in Detroit. I had a couple of fights about it, I said it had to be in Detroit, it can’t be a anywhere else, I didn’t care where they shoot it but it had to be set in Detroit! (laughs) There was a kind of dramatic idea going on there. But I’ve forgotten your question, what was it again?

I asked you about the creation of RoboCop and its symbolical aspects.

“Even now with the new movie, I think it is still a compelling idea: how do we cope with technology? When we started in 1980’s thinking about that, and now we’re in 2014, I think it is the furthest we can see.”

Oh yeah! First and foremost, it was out of my interest about the decline of the automobile industry and what happened in business there. I was really interested in writing an aventure about american business in the 80’s. Because in the 80’s, like in the 90’s, like now… that was the first time I saw business men who looked like warriors, or James Bond. We were in a corporate world and the idea was to take that world in the future where corporations had taken a bigger part in the world. People would call it “privatisation” now, but those things were like they would happen anyway. So where the idea came from was out of my combined interest in science-fiction action and what I saw going on in the world around me and a time that I was coming up with a lot of these ideas: I was a junior executive myself. I thought as myself almost as the Kinney character who gets killed by an ED-209. You know, I was a bright young guy with a tie. (laugh).

I would say the idea of the character, and the notion of a robot policeman called RoboCop came to mind on the set of Blade Runner, because my office was nearby, and I used to walk home at night and pass by the set. I mean, if you put yourself in a location, that means something to you. It’s overwhelming. You get pretty creative, you get ideas because of incoming stimulus. The location is pretty important in forming ideas, forming scenes. Anyway, I had this in mind and I heard about a movie called Psycho that I hadn’t seen at that time, but I was really intrigued by the idea that Janet Leigh was killed of ten minutes into it. I thought it was cool. I thought: “Oh, it should be a guy… that becomes a machine.” Even now with the new movie, I think it is still a compelling idea: how do we cope with technology? When we started in 1980’s thinking about that, and now we’re in 2014, I think it is the furthest we can see. Our horizon is about coping with technical and technological changes. The movie starts with a man turned into a digital image. It’s the first thing that happens right after he dies! A digital image comes out. When I see our world now, I think we got a bunch of stuff interestingly right, in an artistic way.

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Blade Runner, by Ridley Scott (1982).

You said you found this idea of RoboCop on the set of Blade Runner.

I was on the set as a young man! 24 years old. You know, it was such a big set that no one knew who was working on it and who was not. So I just showed up and went: “Hey guys, what am I supposed to do?” and someone would tell me: “Oh! Go over there and take this trash and newspaper and make them wet and throw them all over the place!” You see me in this set and I desperately wanted to do a movie as I was working as an executive on screenwriting. Can you imagine a more interesting set to stumble on to on your way to the parking lot? So I worked all day and stayed up all night, as it was shot at night. RoboCop probably came “bang!”: like that. And it’s such a weird title when you think about it! When we were making the movie, at the beginning, everybody was embarassed to tell people the movie they were working on. (he plays the scene) “So what you’re working on ?” And they go up (he plays someone embarassed, speaking rapidly): “RoboCop.” It sounded so stupid! And one day, the movie came out and it wasn’t stupid anymore!

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Starship Troopers, by Robert Heinlein (1959).

Were you inspired by other authors of science-fiction?

Well, I’m not well read in science-fiction despite what you might think. Except for Robert Heinlein. I read its juveniles and Starship Troopers and some other stuff. I think I moved to other kind of action novels. I used to read a lot of Alistair MacLean, The Way to Dusty Death. I was interested in men who were men and solved their problems with guns. You know, I was American. RoboCop is as much informed by Clockwork Orange as it is by Dirty Harry. And with Peckinpah and Coppola, and of course, above all, George Lucas’s works of course. They meant a lot to me because I was just the right age to say: “Wow, they could be robots!”

When you were working on RoboCop, have you thought about it as a work of anticipation?

Well… it’s a satire! So it’s trying to do that and it’s trying to do it in an amusing way so when you look at it, you laugh, saying: “Oh it can’t be like that.” I kind of came up with a little formula that I used to use to figure things out: “It’s pretty bad right now, but I’m making it as bad as I can make it. It’s really bad, I going to jump out of it, and predict the future.” And you know what? I was pretty spot on. Someone asked me what did I miss the other day. Well, South Africa, obviously. But, there’s an asterisk there — because, it turns out, you know South Africa had a nuclear device if you remember the beginning of the movie — it’s the first line of the movie. And I think everybody thinks that’s not true, but actually they had four of them at the time the movie came out that they built with the Israeli government and they ended up getting rid of them without exploding them. I think we were trying to be playfully prescient, I don’t think we would ever be serious about being prescient but it turned as we were. You know, when you say things with the smart people you are working with, like the producer Jon Davison and Paul, and they were all “oh I like that”… then we were doing a movie! A lot of things turned out to be true, but also in Starship Troopers, a lot of things worked out as prescient things. It was written between wars, in reaction to one and anticipating the next, in a way.

We now have drones, private security companies, cameras everywhere and a massive surveillance over citizens. When you wrote the script for the new RoboCop, have you thought that what you wrote once has become a reality?

I must clear up something: I didn’t write the new one! I have credits on the new one but it was given to me because the script they produced was so closed to the script I wrote with my partner. I was never in a room with anybordy saying: “We should do this”, or: ”We should do that.” As a result, I’m actually quite pleased with what they have done because I have really anticipated it being much worse. Have you seen it by the way?

No, unfortunately not yet.

“RoboCop means a lot to some guys. It’s like a ritual. It’s about the first time you saw a movie you weren’t supposed to!”

A filmmaker saw it in France and called me saying: “I saw it ! I saw it !” It was an interesting call because he really didn’t think he was going to like it and he really did. He found a very political film and yet also very much in keeping with the original film. So it was an interesting thing to hear. The think I would say is that if you want to make a good RoboCop, you really need a good filmmaker. José Padilha is a really interesting film maker. He is smart, he knows how to do a movie. I don’t want to oversell the movie though, because there were things my friend did not like about it. One of them being the rating. How do you feel about it, does it bother you?

Maybe yes, in a way. I like 80’s action movies.

Yeah, he said it would be better if it were harder. More violent.

After all, the first one was very violent and marketed for children…

Yes, I would say the big problem with RoboCop is the brand. It has always been marketed down. In other words, the first movie was a really hard action movie with a lot of political content. Subsequently, there was a TV show for kids…

And toys!

Toys yes, and stuff like that. By the way, I love that. I love the toys, it’s my favorite thing! I could show you around my house all the toys I have… and I shouldn’t! (laugh) It is an expression and an expansion of the idea and so, what is interesting to me, is that people are sometimes coming to me saying with moist eyes: “It was the first movie my father showed me”, or: “That was the first horrid movie I ever saw I had to sneak out to see!” I don’t know if it is the case in France, but in the US and the UK, the movie means a lot to some guys. It’s like a ritual. It’s about the first time you saw a movie you weren’t supposed to! I’m really gratified if people feel that way.

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Your move, creep!

Are there any similarities between modern cops and the character of Alex Murphy?

In a way, yes. If you recall the original movie, they wear armor already. That was in the script, and the next step was this armoured guy, RoboCop, an armored cop ! RoboCop might exist as a fantasy for a lot of policemen. Policemen really liked this movie and they all liked to be RoboCop at some level. Despite what Mister Padilha has said in the press, that no one wants to be RoboCop, they like the invulnerability, the fact that you are doing this important job that no one really understands and so on. It would be interesting to ask if it is true with french policemen as well and if they also think of robocop that way. I mean, think about this scene as a cop : you meet a bad guy, a cop killer, and you read him its rights. But you read him its rights by throwing him through a glass window. With every right. That is a lot of fun to watch! I was affraid cops would be offended by that and I went to a screening that we did for a policemen charity fund and they just laugh at it and it was their favorite thing in the world!

What do you thing about Google buying a lot of robotic entreprises, including Boston Dynamics — which was a client of the US Army?

I feel it is something inevitable. What I used to think would happen is happening. Right now! The age of robotics is in our lifestyle now. It is happening for years already but it is going to start happening all around you. You can buy a car now that will put the brakes on if something is happening in front of you. That is just the begining of the sensors world we are gonna get into. Self driving cars are really close. You, sir, are going to be taken care of by robots!

“Paul and I even when we were making the movie we’re like: “Do they know what we’re doing? They don’t seem to know, do they?” And we made the movie we wanted to make.”

I believe we are living in science-fiction, and not only in robotics. Have you seen the movie Her? It’s a romantic comedy but I think it’s one of the most interesting movie about AI. It’s funny but it is something I could see happening in a way. I really thought halfway through the movie: “I might prefer the company of a device that can figure me out and say the right things to me.” When the movie talked to me that way, it told me what is about to happen to the human and the machines. If the humans start to relate emotionnaly to the machines, what is it going to be like? It’s pretty fascinating.

We can’t help but notice a kind of symmetry with your older movies: Reagan was elected in 1981 and RoboCop was released in 1987. The USSR fell in 1991 and Starship Troopers was released in 1997. Is that by chance?

You mean Ronald Reagan and I have something going together? (laughs) I don’t know, I’m probably like everybody else out of my times. I’ve lived through the Reagan Era. In a way, it’s just it got seven years to release Starship Troopers, such a long time! Paul and I even when we were making the movie we’re like: “Do they know what we’re doing? They don’t seem to know, do they?” And we made the movie we wanted to make. I have to say no one made us make that movie, and I’m very grateful to have done that. How do you feel about remaking that movie? Would you go see a remake of Starship Troopers?

I guess, but it would have to be by someone who know how to shoot a good action movie.

I agree. It can’t be like Total Recall. The new one is a terrible movie, so dull.

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The “heroes” of Starship Troopers

How did you get the idea of transforming the book Starship Troopers by Robert Heinlein which seems to be neither ironical nor critical of american policies?

“Every five years someone has written that about that movie. I think I understand why: no one is gonna make a movie like that again anytime soon, because it is a really weird movie.”

I think it was an exercise in some way, in trying to do a couple of things. Paul related to Starship Troopers as an anti-american military movie. It came right after the first Gulf War, but to me, what was more interesting was the media war. The way it played out almost reminded me of science-fiction, particulary at night with the green lights and electronics and stuff. To go back to the book, I read it a long time ago and… it is clearly a very straight up book about being a veteran, being in the army and that kind of stuff. When we were making the movie, the military advisor gave us a really hard time, he was pissed of because our movie wasn’t straight! He was like (he plays the role of the military advisor): “Yeah! I want it to be a training film for the XXII century men!” He was pissed of at me! I thought it was so dull to do it that way. If you wanted to do it, you needed to do it in some way where it was fun! That movie does something a lot of war movies don’t do: they don’t tell you at the end of the third act: “Hey, you’re with the guys that might not be the right guys!” And that is what our movie does! When Neil Patrick Harris comes out in an SS costume, Paul doesn’t actually need to kid around about it, because I always thought he would come out in one of their uniforms and say the speech he says, which is really thinking about people as numbers. He just says that it’s all numbers now, kids. And I remember when Neil comes out, dressed in this gigantic black, you know, royal SS uniform, it was like a gasp for the people in the audience. And I was not sure.

We put the scene in, we shot it and when the movie came out, there were some problems, people didn’t like some of that stuff and Paul was really unsure… When they saw the movie played, I think it was an absolute right thing to do. And people don’t like that sometimes, they are like: “Hey, your friend looks like a nazi!” But we show that it is the only way to play this game, that becomes war. We all grew up and wanted to play war or cops when we were kids, and the movie says: “Come on, play this game, but now we will talk as adults and understand what that means.” To me, it’s the useful thing to do for a movie. I wish more movies would try to do that, but it’s hard because you have to do it with someone smart like Verhoeven, you have to do it in a way they don’t see you’re doing it.

Speaking of understanding the movie, last november, the magazine The Atlantic wrote an article about Starship Troopers entitled “One of the most misunderstood movies ever”. Have you read it ?

I think I’ve read this article three times since the movie was released. Every five years someone has written that about that movie. I think I understand why: no one is gonna make a movie like that again anytime soon, because it is a really weird movie. It is really violent and it has been made when filmmakers were at the top of their power, with a lot of money. We got to do exactly what we wanted. We didn’t compromise on anything. And so I think, when it was released, it was a bit of a drag that we weren’t understood. It had consequences. But, now, that is what makes the movie interesting and durable! It is a piece of art because it talks about different things, it is complex and it is misunderstood.

What was in your mind when you read the absurd critical statements about Starship Troopers at the time of the release? Most american critics didn’t get the joke.

Well, you know, some of them did better than others. I strangely don’t remember. I know people said things. And to be frank, I kind of knew that there was gonna be a problem with the movie about two month before it came out. I just started wondering… and now one else understood. I was like: “Hey guys, it’s not gonna work out.” Somebody actually said: “You are an hedonic, Ed.” Hedonic, is a very fancy english word meaning “you are incapable of feeling joy”. And the movie came out and I was kind of prepared. Verhoeven later said to me: “You knew, didn’t you ?” So yes, there were initial difficulties. But the fact that it came out and was made that way is a kind of a miracle.

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From Klendathu with love.

Do you happen to know Guy Debord, the french philosopher?

Yeah, sure.

He theorized the hijacking strategy. He explains that in order to fight against the system, you need to hijack its codes, languages and symbols. We see a wonderful example of this strategy in Starship Troopers.

Yup, I think so!

“Lots of people said it was the most stupid movie they ever saw! And now, people would say: “I got it.” And that is why other people liked this movie, because it was for them a “oh I get it, it was funny.

Were you aware of the subversive nature of your script?

Although I did not know of his works, I believe I tried to do exactly what he was talking about. One of the things from Starship Troopers that makes it different from RoboCop and makes it a little bolder, is that it is me as a writer only, and I am painting in B tones. It has a power of B-movie things. And it’s all pushed, pushed, pushed, B, and it’s vulgar and its “BAM!”, like that! And that is why Paul and I got along very well : nobody talks about things that people do in Starship Troopers. It’s completely stupid! It’s like the way you talk about things in bad movies! We were aware of that and we were playing with that and using that as a “come on, this is fun, this is stupid, and we’re going to have fun!” Sometimes you pay the price for it and people say the movie is stupid. Lots of people said it was the most stupid movie they ever saw! And now, people would say: “I got it.

Was it by chance that you chose to adapt a book by Heinlein, who was a founder of the Citizen’s Advisory Council on National Space Policy that made the Strategic Defense Intiative commonly known as Star Wars?

You know I didn’t know about that connection but it does not surprise me because I know that he was around all that stuff. The Star Wars thing in RoboCop was the last thing I added to the movie. We shot the movie and I kept thinking that they was something I could add, then there was the Star Wars iniative in the news and of course I thought: “Oh that! I do know what to do with that!” I did not know Heinlein has to do with that, I just read Starship Troopers. You know that book was very important in Vietnam, a lot of soldiers read that book. It meant a lot to some people. And shockingly, no one ever bought the rights for Starship Troopers before us. We were the first ones. How could that be! It was like asking out the prettiest girl in school, and you found nobody had ever asked her out! That’s an american idea may not be a french idea! (laughs)

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Death from above.

Oh yes it is!

Probably a french idea first actually ! (laughs)

Your career as a scenarist has been built around these two universes, RoboCop and Starship Troopers. How do you explain it?

I think I’m lazy! That’s the problem! No, just the other day I talked about this with Jose Padilha, and I finally figured out the answer to this question because he has a similar problem. I said to him that we are in a warrior culture. That what you say when your an academics: “I’m interested in warrior culture.” And that is: I’m interested in the cops, I’m interested in war. That question you just asked me helped me lately because I was thinking about worlds I would like to play with, and one way to play with ideas is actually in businesses again. And I’ve been thinking a lot about international business. I think the biggest problem is that I like satire and you are not supposed to write satires. They don’t ever want you to write a satire.

You know, if I go into a room and say: “Hey, I want to do this funny thing about international business”, they will look at me and say: “Okay, can we get the Iron Man guy in here?” I feel I’ve been really lucky to get these movies made at all because of what they’re about and how they touch people. I’m working on something right now that is not science-fiction, it is a romantic murder thriller set in the Pentagon. Of course. But it is straight. And I feel a problem with it, like I don’t want to be straight, I want to be funny. I have found the right balance with it yet. Wish me luck!

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Black box

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27 Sep 08:10

Paris : La grande exposition PIXAR ouvre ses portes

by admin

Le premier musée au monde dédié à l’art de « l’ Entertainment”, ouvre ses portes à Paris du 16 novembre 2013 au 2 mars 2014 avec l’exposition ”PIXAR, 25 ANS D’ANIMATION” (plus de 500 oeuvres exposées).

Je reviens de cette superbe exposition PIXAR. Quel plaisir de voir des originaux, les travaux préparatoires et les nombreuse sculptures de « Là-Haut », « Les Indestructibles » ou encore « Toy Story ».  Pas trop de monde ce matin, un très bon moment dans cet univers magique. Cette expo, inaugurée au MoMA à New York en 2006 avant de faire le tour du monde de nombreux musées prestigieux, s’inscrit totalement dans cette démarche résolument novatrice et populaire. En exposant les œuvres originales des artistes créateurs de « Toy Story », « Le Monde de Nemo », « Ratatouille » ou « Wall-e », le MoMA a rendu hommage à ce courant artistique émergent et a connu, à cette occasion, sa plus grande affluence de visiteurs depuis sa création.

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L’exposition propose plus de 500 œuvres, dessins de recherches originaux, études de personnages et de décors, story-boards, sculptures, ainsi que le spectaculaire Zootrope de « Toy Story » et le captivant Artscape, qui offrent des expériences exceptionnelles d’immersion dans la magie de l’animation.

PIXAR, 25 ANS D’ANIMATION du 16 novembre 2013 au 2 mars 2014.  http://artludique.com

 

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Le spectaculaire Zootrope de « Toy Story ». À voir absolument !

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